Gravir
L'ombre se tait,
ploie ses genoux de vendangeuse,
serve mélancolique du vin noir que verse,
que verse à pas de louve, à ailes de velours,
la vendémiaire nuit inclémente envers l'ombre.
Envers l'ombre, qui se tait,
ploie ses genoux de vendangeuse,
étend –
sur les pierres luisantes,
le fabuleux trésor –
un stérile regard.
*
Gravir ! pourtant, fût-elle en sévère partage,
la lumière foulée dans la gorge des murs !
Gravir, de main rebelle,
la stèle douloureuse
aux rites asservis aux règles du granit.
Gravir,
de ces étoiles mortes,
le funeste équilibre –
élan, rageusement, sur la force du socle,
pour accueillir le dieu Soleil !
Gravir, gravir – Sa Lumière,
qui pétrifie l'hiver trop lourd,
pour le polir.