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HIVERNAGE

 

Quitter à palmes d’oie notre somnolence
toujours empruntée au même menteur :
le lendemain dans sa nuit de jachère.

La neige s’effondre quand même à notre passage,
laissant à découvert d’autres rêves à fleur de terre.

Seuls règnent ici les grands sapins Mazures.
Profonde est la nuit pour tous ceux qui sommeillent
sous les longs édredons de leurs branches.

Neige ploie encore, et retarde et retarde
des matins imaginés par des songes sans plumes.

Allons-nous lever de l’histoire au sein du temps
et percer la glace de nos lacs millénaires ?

 

 

Extrait de D’une Craie qui s’efface, L’Harmattan, 2009 (préface de Pierre Dhainaut).