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Homo Sapiens

 

Que sais-je moi du langage des Hommes

Si l’expression n’exprime pas
Sursis perpétuel
Risque de ne connaitre que soi

Tel qu’il nous a été donné d’être formulé
Le chemin ne se trace qu’en échange de souvenirs 
Il faut tout céder au temps tourbillon d’infortunes

Jusqu’à tout perdre à chaque seconde et s’écouler lentement 

Vers l’embouchure du fleuve, seul cycle à sens unique
Ce qui a été vu une première fois ne le sera plus

Sauf l’enfant le vieil homme et la mer

Ce qui a été entendu ne résonne plus qu’en images lointaines

Une suite colorée d’autres premières fois
Il y a des paroles qui ne se ressemblent ne se rassemblent pas ne disent rien 

Et dans l’embrasure de la porte

Des mots qui ne connaissent plus leurs maîtres
Toi qui ne possèdes un instant que pour mieux apprendre à quitter

L’habitude 

Qui cherches à retrouver ce qui ne peut être que perdu

Il y a un temps pour créer et un autre pour détruire

Ce qu’on croyait être juste à l’aube change de visage le soir venu

Créer à partir de rien et détruire à partir de tout

Pour ne pas revenir au même
Pas une seconde vie mais une dernière encore

Pas de routine mais un voyage au long cours

Où tu ne cesses de désirer ce que tu n’as pas ou plus

Leçon d’humilité pour mieux t’enseigner à prendre ce qui est déjà

Ou bien que tu n’as rien d’autre que tes yeux pour voir et ta bouche pour parler
Le souffle du premier jour
Seul au milieu des autres yeux et des autres bouches qui n’ont aussi qu’eux-mêmes

Pour voir que le soleil brillera encore tous les matins du monde et dire leur amour d’exister 

A l’ombre