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J’ai été cette journaliste de guerre… (3/9)

 

A force de contracter mon esprit, je vais entendre
les notes de la Marseillaise, séduction française et
l’oppression, cette attitude macho prépondérante qui se
traduit en mordant dans  du pâté ;
les femmes ici sont entraînées à vivre à part et entre elles,
leurs tatouages brillants sur le menton et le front,
les doigts enduits de henné, leurs petits pieds
enveloppés  de bandages ; gardées dans des harems,
ce qu’elles saisissent à travers leurs voiles est assez banal
et non destiné à la contemplation ;
elles ressemblent à ces femmes de New York qui se réunissent
dans de petits appartements et qui attendent que quelqu’un appelle,
toujours près du téléphone  ou près de leurs bébés,
minuscules corps qui donnent naissance, vivent et disparaissent.
Toujours là pour subir les vents du désert, la rose des sables,
la pierre de la rose, la pierre du poème, il est devenu pierre
afin de  devenir  encore la rose,
la rose du Sahara est la capitale du Nord,
tous les méridiens traversent la rose du Sahara, elle est protégée
des vents par le sable et la contemplation,
« Il » est la rose du Sahara
et je suis le vent, tu es le sable,
Elle est l’épicentre de  la rose du Sahara
demeurant en sûreté dans la folie du Printemps.
Jamais tu ne te sens perdue,  Rose du Sahara ?
Le sable du silence humain, les vents de la répression
soufflent à travers le désert du Sahara.

Les cris des ânes, le crépuscule né de la poussière
et d’autres silences possibles.
Comment  te nommes-tu,  Rose du Sahara ?
Je me nomme « Printemps de la Barbade ».

 

Traduit par Geneviève Huttin