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La poésie de Dominique Boudou

 

Dominique Boudou dans la collection Poètes des profondeurs
de Recours au Poème éditeurs 

 

 

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Poète de la face nord

de Dominique Boudou

 

 

 

Biographie

 

Dominique Boudou a publié deux romans, (Un grand silence, éditions le Bord De L'eau et Les boîtes noires, éditions Gallimard). Grâce à Federico García Lorca, il découvre à treize ans la poésie dans une langue étrangère et commence à apprivoiser sa propre langue. En 2001, il publie Fragments pour une dormeuse aux éditions Opales, partiellement traduit en allemand. Suivent Quand ta mère te tue en 2007 aux éditions Pleine Page et Battre le corps en 2013 aux éditions Le Nouvel Athanor. Il figure dans quelques anthologies (l'Athanor des poètes aux éditions éponymes, Enfances aux éditions Bruno Doucey, Poème/ Ultime recours chez Recours au Poème éditeurs, et Terre à ciel). Il s'essaie aussi à la traduction, Pas perdus dans des rues vides du poète madrilène Raúl Nieto de la Torre, et écrit, toujours en espagnol, des poèmes pauvres. Comme un retour à la source où la langue balbutie.

 

Extraits

 

Le souvenir du commencement de l'écriture, on ne l'a jamais. On cherche la première fois dans les dépouilles de l'enfance. On l'invente puisqu'on n'a rien gardé de nos mots qui trébuchaient. On fabrique le décor d'une chambre nue, d'une chaise qui grinçait, de la page qu'une ampoule en surplomb jaunissait grain à grain. On imagine la position du corps penché. Maladroite. Corps et mots c'est pareil.

Comment faire pour qu'ils tiennent debout ?

*

On ne sait pas que le chemin durera toute la vie. On ignore même qu'il s'agit d'un chemin. Les mots se perdent trop vite. Ils n'ont pas la force encore de figurer des cailloux.

*

[ Je me souviens d'un carnet bleu à petits carreaux. Rempli de bouts rimés qui allaient de travers. J'avais treize ans. Rabougri sur mon silence. Pierre Boujut  écrivait de la poésie et fabriquait des barriques pour le vin. Au bord de la Charente alanguie. Je lui ai envoyé mon carnet. Il me l'a retourné avec un mot d'espérance et quelques numéros de sa revue La tour de feu. ]

*

Naître à la langue qu'on n'a pas reçue. Avec laquelle on a marché de travers sur des chemins qui n'avaient pas de lignes pour aboutir. Dans une solitude qu'on emplissait pourtant de conversations à voix haute. Et qui effrayaient jusqu'aux oiseaux. C'est là, peut-être, non un commencement mais une origine. Qu'on cherchait dans une fièvre dont on ignorait tout. Puisqu'on ne savait rien, de là d'où on venait.

*

Le début de la face nord. Dans cette absence qui ne se connaissait pas.

*

(…)

On cherche dans la pensée un bout de chemin qu'on pourrait prendre. Pour mettre de l'ordre dans ce qu'on ignore. Et tracer des signes qui raconteraient peut-être un peu ce que l'on a cru vivre. Avec le sentiment, une fois encore, qu'on restera sur le seuil.

Dans un vertige interdit.

*

Une pensée pour Thierry Metz, qui arpentait la face nord car c'était la place qu'il s'était assignée, parmi les hommes pauvres et les mots pauvres, souffrant comme une bête.

*

 

 

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