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La poésie de Khalid El Morabethi

 

Ce poète est jeune. Je ne le connais pas autrement que par ses vers. Une bouteille à la mer que j’ai reçue comme ça, sans commentaires. J’en reçois souvent, souvent il disparaissent. Mais je réponds toujours. 

Khalid El Morabethi vient d’ailleurs, mais il nous semble parfois proche. Ses poèmes m’ont touché. Je les ai lus d’abord distraitement, puis avec l’attention que, l’air de rien, ils sollicitaient. Leurs jeunes hésitations laissent augurer de plus amples développements, mieux maitrisés.  Alors l’envie de les offrir à d’autre lecteurs, afin qu’ils vivent leur vie  par eux-mêmes. Ainsi parfois démarrent de belles trajectoires.  Je le souhaite. Je le subodore.

Marc Delouze

 

Depuis la naissance d'un stylo, j'ai toujours écrit .

Je suis Khalid EL Morabethi, né le 10 juillet 1994 à Oujda au Maroc. J’ai commencé à écrire dès l'age de 12 ans. Après avoir obtenu le baccalauréat, j’ai décidé de continuer mes études à la Faculté de Lettres Mohamed1 de Oujda, en littérature française.

J’aime écrire, l’écriture c’est ma vie. Parfois j’écris les mêmes phrases, les mêmes mots mais surtout pas les mêmes sentiments.
Je veux juste écrire un message mais il me faut juste cette chose, ce stylo d’or, cette force, cette voix, cette muse du ciel.
J’ai pris plaisir à inventer des vies et à les raconter. Au début, je n’avais pas assez confiance en ce que j’écrivais pour le faire lire. Je balançais tout sur du papier et j'y trouvais une passion. Il m'arrivait de lire à mes parents quelques passages dont j'étais personnellement fier, mais je n'allais pas plus loin.

Puis, un beau jour, j’ai pris l’initiative de faire lire mes texte à d'autres personnes, pas uniquement à mon entourage. Souvent on m'a conseillé d'essayer de les publier quelque part, dans un journal ou dans un blog par exemple. Je n'y songeais pas au début, j'écrivais pour moi et je n'avais pas besoin de reconnaissance.
Sauf que jusque-là, je ne comprenais pas que mes textes avaient besoin de critiques, avaient besoin d'être hués ou félicités par des inconnus dépourvus de la subjectivité liée à l'affectif.

 

 

Au fond,
Elle dit,
Hélas,
Plusieurs fois de suite,
Hélas, hélas …
Une guillotine en face,
Là-haut, les yeux se ferment,
Les pleurs du temps s’arrêtent,Les dernières paroles et la pluie tomba abondamment, lourdement sur la terre,
Une tète coupée, une belle histoire s’efface, derrière.
Si seulement...
Soupir en contemplant un visage,
Vouloir comprendre cette chose au milieu, au fond de ces pages.
Si seulement …
Ce Corbeau pouvait parler de cette naïveté qui ne cesse de déchirer les nuages,
De ce chant d’espoir montrant sa vieillesse, sa faiblesse,
Hurlant, s’étouffant dans son oreiller et laissant doucement le poison pénétrer.
Si seulement …
Ce Corbeau et son ami Oiseau pouvaient rechanter ensemble,
Et dire à ce vieillard au regard amer,
Qu’à droite le chemin mène à la lumière et l’autre jette brusquement en arrière.
Si seulement …
Un esclave pouvait choisir.
Entre laisser ses mains dans la poussière,
Et se battre contre ces bras qui ont poussé sa flamme sourde en enfer.
Au fond,
Le sommeil du mal est terriblement agité,
Seul dans un château où rien ne bouge, sauf l’ombre de la fatalité,
Regardant le plafond, cherchant le pardon,
Observant dans le miroir ses yeux, ses joues tremblantes, ses rides,
Son regard qui le percute de plus en plus dans le vide,
‘’Pardon … ! ‘’
A écrit sur les murs.
Au fond,
Ces trois chemins mènent au cimetière
Ö Mort !
Votre odeur,
Votre lueur,
Proche, proche,
Ö Mort, la seule réalité, prend cette illusion en douceur