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Le navire

 

Qu’est donc ce rien de lumière dans la nuit
Cette braise sous la cendre qui réchauffe
Sous leur écorce nos cœurs trop meurtris
Quand notre vie se noie et touche le fond

Quelle est cette force qui tient ensemble
Les fragments épars des jours égarés
Ce qui comble le vide entre les rendez-vous
De l’enfance de l’amour de la mort

Quelle est cette frêle musique imperceptible
Qui fait survivre au chagrin d’être séparés
Risquant à chaque instant de se taire à jamais
Si l’autre ne tend plus son oreille de coquillage

Quel est ce point où miroite un ciel clair
Dans la triste flaque des souvenirs effacés
Qui  fait se propager ma passion de vivre
Et ma tendre  persévérance obstinée à aimer

Ce goût cette odeur ce regard qui m’appellent
Qui font que mes poumons s’emplissent d’air
Mon navire dont les voiles se déploient au vent
Arbore à sa proue le nom de Belle espérance.