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L’Intranquille

Une revue toujours élégante, toujours attractive, et dont le contenu vaut la forme. L’Intranquille , pour ce numéro 14, propose comme à son habitude un dossier, cette fois-ci dédié à la thématique du refus.

Celui-ci est magnifiquement servi par des poètes comme Jacques Demarcq, Linda Maria Baros, Christophe Esnault, Perrine le Querrec, entre autres, et en exergue quatre extraits de Fernando Pessoa.

Jacques Demarcq est également à l’affiche de la rubrique suivante qui propose un hommage à Christiane Tricoit, éditrice, et à Passage d’encres, et à son époux, Frater, décédé juste après elle. Une vie passée à défendre et porter la poésie, qui est ici honorée par des voix différentes : Yves Boudier, Pierre Drogi et Martine Monteau.

D’autres rubriques sont au rendez-vous de ce numéro printemps/été 2018 : des Traductions, un espace réservé à de Nouveaux auteurs comme Typhaine Garnier, Alexandre Desrameaux et d'autres, et un article sur les arts plastiques. Nous pouvons pour ce numéro consacré à l’Art brut, avec pour entrée "les femmes qui cousent", faire connaissance avec Marie Pelosi, dont le lecteur découvrira des dessins  exposés au musée de la création franche de Bègles.

 

L'Intranquille, revue de littérature n°14, printemps/été 2018,
Atelier de l'agneau éditeur, 2018? 91 pages, 16 euros.

Enfin, ce qui est rare, une rubrique consacrée aux métiers du livre, et pour clore des critiques, servies par Jean-Pierre Bobiloot, Myrto Gondicas, Denis Ferdinande et Françoise Favretto, à qui le lecteur doit également la photo de couverture de ce beau numéro.

Plaisante mais pas seulement, légère mais d’une belle épaisseur sémantique, L’Intranquille ne cesse de porter la parole poétique au regard de tous. Une revue dirigée par Françoise Favretto, qui mène aussi d’une main avertie et sûre les Editions de l’Agneau. Nous espérons qu’elle poursuivra ce travail d’éclaireur.

La thématique du dernier numéro de L’intranquille, La grande guerre, est le point focal du dossier servi par des textes de Françoise Favretto, Victor Segalen, Pascale Alejandra et une planche de BD de Tronchet. Les rubriques habituelles ne manquent pas, une fois de plus, d’attrait : Parmi les nouveaux auteurs, le lecteur pourra entre autres découvrir ou redécouvrir Damien Paisant avec cette écriture toujours saisissante. Entre slam et silence, le rythme de sa poésie est celui d'une symphonie représentative d’une modernité sidérée. La rubrique Traductions tout aussi attractive, offre une très belle traduction de Doina Ioanid signée Jan Mysjkin. Des Etudes : ce trimestre Philippe Di Meo aborde l’œuvre de Zanzotto non sans humour : « Par quel bout commencer »…et des extraits de Deuil pour deuil de Christophe Stolowicki  paru chez Lanskine. 

Mais le plus remarquable reste la rubrique liminaire, qui offre cette surprise : Lambert Schlechter et Jacques cauda, dont les vers ne trahissent en rien la richesse de ce quinzième numéro…Peintre qui n’est plus à présenter, poète non moins talentueux, Jacques Cauda place ses vers sous l’égide de Philippe Jaffeux, que nous laisserons conclure cet article avec une citation tirée de Courants blanc, publiés eux aussi aux Ateliers de l’agneau :   

 

Les lettres sont belles si elles donnent un sens incompréhensible à des images imprononçables