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L’oreiller déroule sa langue nocturne.

 

L'oreiller déroule sa langue nocturne.

Je découpe la nuit,
la nuit recommencée, à chacun de tes pas,
j’inquiète une fenêtre, au fond des souvenirs,
ton sourire ravivé,

un si triste sourire,
rosée de mon temps.

 

**** 

 

Les étoiles se sont froissées
derrière le grand rideau blanc.

Je connais ce tremblement
lorsque la flamme lente et triste de l’été
vient lécher mon sourire.

La nuit repose
au fond de tes paupières
où la parole s’est brisée.

La mer hurlait sa longue chevelure.

 

****

 

 

L’heure présente, le geste de retenir,
la crainte d’un soleil moins mortel que soi.

Une poitrine expire,
rapide froissement de lèvres,
le drap retombe.

Déjà ton départ, déjà l’espace intérieur
doublé d’une ombre.

 

***

 

Qu’as-tu raconté à la nuit
pour qu’elle épouse ainsi
le fond de tes yeux ?

 

 

*** 

 

Remous du fleuve,
tremblantes les mains,
l’ombre est douce à nous replier,
bras, cœur, sang inquiet,
ne pas être sous ton regard.

 

***

 

L’été a tremblé dans mes mains
devant tant de désir contenu.

 

***