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Manifeste

Misère d’être finis
quand nous marchons sur des vertiges
misère de questionner sans fin
quand le savoir en vérité ne guérit rien
mais nous consume
et change le réel en cendre.

Puisse la nuit des finistères être une chrysalide…
Comme l’a été celle des commencements.

Et s’il n’est rien de tel
ni d’éternel retour
puissent nos chants et nos poèmes
monter si violemment jusqu’aux étoiles
qu’ils en ébranlent la torpeur
et secouent ce Dieu de quarks et de leptons
(qui n’en est plus vraiment un)
dans son indécision quantique.

Peut-être alors la cécité de l’univers
frémira-t-elle le temps d’une larme
pour son incertaine créature
si affamée de sens et de symboles