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Même les hommes pleurent

 

J’ai donné le vrai, tout le bon de ce que j’étais,
Tout, jusqu’à la colère, et… même pire.
J’ai cherché, cherché des heures durant,
Même… le pourquoi du comment.
J’ai même, avec les loups, hurlé… au firmament.
À genoux prié Dieu !
Et le diable, même… avec ferveur.
Pleuré toutes les vagues des océans,
Pleuré toutes les larmes du fond des mers.
J’ai même espéré trouver la haine.
Même… déchiré le silence pour ne plus avoir peur.
J’ai voulu savoir et comprendre pourquoi l’amour,
Quand il aveugle, fait peur.
Pourquoi, sur les chemins de mémoire,
Se glace le souffle du vent… quand résonnent les bruits de pas.

J’ai même voulu braver l’interdit
Et brûler les drapeaux de la tyrannie.
Au feu des soldats opposer la violence
Et garder le poing levé contre l’intolérance.
En effacer le souvenir avant même d’oublier l’horreur…
Devenir amnésique de ces nuits où le soleil ruisselle de rouge,
Dans ces pays où, si loin d’ici, la vie ne vaut que le prix d’une étoile à l’éclat finissant.
Plus tard, bien plus tard,
J’ai cru trouver l’espoir dans un arc-en-ciel de lumière.
J’ai même voulu croire que la sécheresse
Et la froideur du cœur des hommes, n’étaient qu’un leurre.
Mais, je me trompais !…