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Midi, à Banyuls

 

Elle s’avance vers moi sur le pavé brulant,
Et pourrait s’appeler Jacqueline ou Francine.

Vers ses seins, trop menus pour ballotter,
Le soleil tend ses doigts ardents.

Je retiens mes mains et vois comme son ombre
Etreint un réverbère.

« Prends-moi! » disent ses jambes.
Son sourire fait vibrer l’air,
Comme le chant des sirenes dans l’Odyssée.

Les mouettes ricanent salement,
Comme si elles comprenaient quelque chose à l’amour.

Povocante, elle dit bonjour avec les yeux.
Je la suis du regard,
Et embrasse le creux de ses genoux.

 

(trad. par Michel et Sigrid Wallon)