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Olav H. Hauge

 

Poète norvégien de haute renommée nationale encore appelé "le jardinier d'Ulvik", du nom du village au bord d'un fjord où il passa sa vie, entre écrire et cultiver ses pommiers.

Dès sa quinzième année, en effet, se croyant peu doué pour les sciences, cet homme d'origine paysanne abandonne ses études ; mais il se passionne pour la lecture qu'il découvre grâce aux rares visites d'un oncle émigré aux États-Unis. C'est ainsi qu'il lit et annote des centaines de livres, allant d'Omar Khayyam ou Bashô à Emerson, Thoreau, Pound Yeats, Whitman, Blake, Dickinson, en passant par Baudelaire, Char, Bachelard, Corbière, etc. Annotations qui composent, à côté de la mention de ses récoltes, les quelque 5000 pages de son Journal de l'âme, commencé à cette époque adolescente.

Dès lors, il n'a plus qu'un seul objectif : écrire de la poésie.

En 1946, à 38 ans, il entre dans la monde littéraire avec un premier recueil de poèmes qui sera suivi de nombreux autres, jusqu'à atteindre, dans les années 70, une sorte de gloire nationale.

Néanmoins ce parcours sera ponctué pendant 30 ans de passages en enfer : Olav Hauge, atteint de schizophrénie, ne cessera de faire le va-et-vient entre son village d'Ulvik et l'hôpital psychiatrique de Valen. C'est dans les accalmies qu'il écrira.

Le "fou d'Ulvik" devient alors le "sage d'Ulvik". Le jardinier-poète qui a appris seul le français, l'anglais, l'allemand, pour lire et plus tard traduire Rimbaud, Char, Crane, Browning, Brecht, Celan..., qui taille ses pommiers et fait des vers d'une simplicité déconcertante mais si magnétique, va droit au cœur de toute une population, y compris des nouvelles générations urbaines. En 2008, date anniversaire de sa naissance, la Norvège a célébré tout au long de l'année sa poésie. L'un de ses poèmes, intitulé "C'est le rêve", qui est utilisé en Norvège en mille occasions, des plus familiales aux plus officielles, est entré dans le Sangbok (livre de chants) des églises luthériennes.

D'une forme classique à ses débuts, la poésie de Olav Hauge s'est progressivement affranchie de tous les codes, faisant de lui un important rénovateur de la poésie norvégienne. Il a publié une quinzaine de recueils, ainsi que six volumes de traductions diverses.

Traductions françaises :

- Nord Profond, (2008) traduit du néo-norvégien par François Monnet, éditions Bleu Autour.

- Cette nuit l’herbe est devenue verte, (2007) traduit du néo-norvégien par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix, éditions Rafael de Surtis