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Claude Luezior

Claude Luezior, auteur suisse d’expression française, naît à Berne en 1953. Il y passe son enfance puis étudie à Fribourg, Philadelphie, Genève, Lausanne, Rochester (Minnesota) et Boston. Médecin, spécialiste en neurologie (son nom civil est Claude-André Dessibourg), il devient chef de clinique au CHUV puis professeur titulaire à l’Université de Fribourg. Parallèlement à ses activités scientifiques, il ne cesse d’écrire depuis son jeune âge et commence à publier depuis 1995. 

Sortent dès lors une quarantaine d’ouvrages, pour la plupart à Paris : romans, nouvelles, recueils de poésie, haïkus, ouvrages d’art. Tout comme en médecine, il encourage la collaboration multidisciplinaire, donne des conférences, participe à des expositions et à des anthologies, écrit des articles dans des revues littéraires ainsi que des préfaces.

Les éditions Librairie-Galerie Racine à Paris ont publié en 2018 et 2020 trois livres de Claude Luezior : Jusqu'à la cendre (recueil de poèmes), Golgotha (poème lyrique et dessins) ainsi qu' Un Ancien Testament déluge de violence (critique humoristique et pacifiste).

Certains de ses livres sont traduits en langues étrangères et en braille.  Luezior reçoit de nombreuses distinctions dont le Prix européen ADELF-Ville de Paris au Sénat en 1995 ainsi qu’un Prix de poésie de l’Académie française en 2001. Il est nommé Chevalier de l’Ordre national des Arts et des Lettres par le Ministère français de la Culture en 2002. En 2013, le 50e prix Marie Noël, dont un ancien lauréat est Léopold Sédar Senghor, lui est remis par l’acteur Michel Galabru de la Comédie française.

www.claudeluezior.weebly.com

 

Poèmes choisis

Autres lectures




Gérard Le Goff

Né en 1953, à Toulon, Gérard Le Goff, après l’obtention d’une maîtrise-ès-lettres à l’Université de Haute-Bretagne, effectue toute sa carrière professionnelle au sein de l’Education nationale dans les académies de Caen et de Rennes ; il a été successivement : enseignant, cadre administratif et conseiller en formation continue.
Il écrit depuis l’adolescence mais ne cherche pas à publier. Désormais à la retraite, il entreprend de mettre de l’ordre dans ses nombreux manuscrits, tout en reprenant une activité d’écriture. Il travaille en parallèle la peinture et le dessin au sein d’une association.
Ses premiers textes paraissent dans la revue Haies Vives en 2017. Puis dans d’autres publications : Le Capital des Mots (2018, 2019, 2020), Festival Permanent des Mots (2018), Traversées (2019) et à nouveau dans Haies Vives (2019, 2020)
S’en suivent l’édition de plusieurs recueils de poésie aux éditions Encres Vives et Traversées, d’un roman et d’un recueil de nouvelles.

 

Poésie :

Cahier de songes - Editions Encres Vives (septembre 2018).
De l’inachèvement des jours - Editions Encres Vives (octobre 2018).
L’arrière-pays n’existe pas - Editions Encres Vives (décembre 2018).
Intermède vénitien - Editions Encres Vives (février 2019).
Passants - Editions Encres Vives (avril 2019).
Le reste du peu - Editions Encres Vives (juin 2019).
La note verte - Editions Encres Vives (décembre 2019).
Simples suivi de Par quatre chemins - Editions Encres Vives (décembre 2019).
Arsenal des eaux - Editions Encres Vives (janvier 2020).
L’orée du monde - Editions Traversées (janvier 2020).
L’élégance de l’oubli - Editions Encres Vives (novembre 2020).
Brisées - Editions Encres Vives (décembre 2021).
La cité chimérique - Editions Encres Vives (janvier 2022).

Prose :

Argam, roman - Editions Chloé des Lys (novembre 2019).
Trajectoires tronquées, nouvelles- Editions Stellamaris (mai 2020).
La raison des absents, roman- Editions Stellamaris (avril 2022).

Publications en revues :

Poésie :

Revue Haies Vives N°5 (septembre 2017).
Revue Haies Vives N°7 (septembre 2019).
Revue Haies Vives N°8 (septembre 2020).
Revue Haies Vives N°9 (septembre 2021).
Revue Haies Vives N°10 (septembre 2022).
Revue Festival Permanent des Mots (FPM) N° 18 (mars 2018).
Revue Festival Permanent des Mots (FPM) N° 20 (septembre 2018).
Revue Le Capital des Mots - Eric Dubois (revue en ligne) (novembre 2018, décembre 2018, janvier 2019, février 2019, avril 2019, novembre 2019, décembre 2019, janvier 2020, février 2020, mars 2020, avril 2020 & mai 2020.
Revue Poésie Mag - Eric Dubois (revue en ligne) (novembre 2020).
Revue Traversées N°98 (avril 2021).
Revue Recours au poème (en ligne) (N° 213 mars-avril 2022).

Prose :

Revue Traversées N°90 (mars 2019).

Critique :

Revue Traversées (en ligne) (août 2020) : Golgotha de Claude Luezior.
Revue Traversées (en ligne) (novembre 2020) : Angèle Vannier, la traversée ardente de la nuit de Dominique Bodin & Françoise Coty.
Revue Traversées (en ligne) (mai 2021) : Au milieu du gué (Attestato) de Giuliano Ladolfi.
Revue Traversées (en ligne) (septembre 2021) : Initiale de Lieven Callant.
Revue Traversées (en ligne) (mars 2022) : Ensoleillements au cœur du silence de Sonia Elvi­reanu.
Revue Traversées (en ligne) (août 2022) : Sur les franges de l’essentiel suivi de Ecritures de Claude Luezior.
Revue Recours au poème (en ligne) (N° 206 janvier-février 2021) : Le chant de la mer à l’ombre du héron cendré de Sonia Elvireanu.
Revue Recours au poème (en ligne) (N° 207 mars-avril 2021) : Un Ancien Testament déluge de violence de Claude Luezior ; Epître au silence de Claude Luezior.
Revue Couleurs Poésie 2 - Jean Dornac (en ligne) (janvier 2021) : Le souffle du ciel de Sonia Elvireanu.

Sur l’auteur :

Les belles phrases d’Eric Allard, Mondes francophones, Babelio, Traversées, Site de l’AREW, Couleur poésie, Recours au poème…

Poèmes choisis

Autres lectures




Les Hommes Sans Epaules n° 47 (1° semestre 2019).

François Montmaneix déclare haut et fort : « Ce ne sont donc pas le retour consternant des guerres de religion, la déferlante technologique obsessionnelle, l’abrutissement, par le football, la banalisation du verbe par le développement des réseaux prétendument sociaux, la vulgarité médiatique, la sacralisation des gadgets, la mondialisation de l’uniformisation et le déclin de la conscience du monde qu’ils engendrent, qui viendront à bout  de la vérité et de la force de la parole qu’incarne la Poésie » (p 5).

De même, dans son article, Le poète ermite de Tromba, Jacques Crickillon (p 25)  note à propos de  Pierre della Faille que l’amour de Belle est aux antipodes de la conception barthienne des Fragments d’un discours amoureux et assimilable aux représentations de l’amour vu sur les sculptures des parois des temples de Maliparum et de Borobudur. Il note aussi : « La différence, c’est que, la rencontre ouvre   chez della Faille, une destinée commune, un chemin (avec Belle à deux, en étant non unique mais double dans l’unique.  Dès lors, si la femme aimée apparaît sublimée dans l’œuvre jusqu’à en faire une figure mythologique, elle est aussi présence jour à jour et alimente ainsi perpétuellement la création… » (p 24). Si j’aime François Montmaneix pour ses poèmes en général et pour son écriture, j’aime Pierre della Faille pour l’amour fou qui donne une tonalité particulière à sa vie et à son écriture poétique…

Les hommes sans épaules n° 47 : 324 pages, 17 euros. Abonnement à 2 livraisons : 30 euros.
Les Hommes sans épaules, 8 rue Charles Moiroud. 95440 ECOUEN.

Si François Montmaneix signe l’éditorial de cette livraison des Hommes sans épaules, les deux précédents (FM & PdF) font partie du premier article de la revue, Les porteurs de feu, par leurs poèmes. La revue est divisée en ses parties habituelles : Ainsi furent les Wah (avec Imasango, Adeline Baldacchino -dont j’ai lu jadis La ferme des énarques (et dont j’ai rendu compte dans Recours au poème)-, Natasha Kanapé-Fontaine, Emmanuelle Le Cam, Hamid Tibouchi, Franck Balandier et André Loubradou… De même avec le dossier Poètes à Tahiti avec Christophe Dauphin (introduction) : Teuira Henry, Henri Hiro, Flora Devatine, Loïc Herry et Alain Simon… Les inédits des HSE sont consacrés aux poèmes de Sonia Zin Al Abidine. Vers les terres libres sont réservées à une étude de Paul Farellier intitulée La poésie de Frédéric Tison suivie de Minuscules (un ensemble de proses poétiques) du même Frédéric Tison…  Suit alors une étude d’Eve Moréno ; consacrée à la chanson, la poésie, elle présente le chanteur Allain Leprest.  Suivent enfin des poèmes inédits d’Elodie Turki, de Paul Farellier, de Jacqueline Lalande, d’Alain Breton, de Christophe Dauphin et d’André Prodhomme… Viennent en final des notes de lecture de Christophe Dauphin, de Claude Luezior, d’Eric Pistouley, de Bernard Fournier, de Jean Chatard, de Thomas Demoulin, de François Folsheid, de Frédéric Tison et  de Paul Farellier…  Viennent ensuite les usuelles informations…

Jamais une revue n’a autant ressemblé à ce que doit être une revue de poésie. Et il y a des poèmes pour tous les goûts.




Poésie en Péril ?

 La situation de la poésie et de ses acteurs est loin d'être paradisiaque, et sa survie en tant qu'activité culturelle et sociale est une question récurrente, qu'on peut de nouveau se poser en lisant, sur le site de Sitaudis,  la lettre "Poètes en grève!" à l'attention des organisateurs de la Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne, transmise à titre d'exemple de la situation déplorable faite aux poètes invités. Ou bien en retrouvant, sur le site de la revue Décharge la menace (elle plane depuis plusieurs années déjà) sur le traditionnel marché de la poésie, place Saint-Sulpice, à Paris, (manifestation annuelle où poètes, éditeurs et lecteurs de toute la France et d'ailleurs, se retrouvent en juin), qui risquerait bien d'être supprimé pour des raisons autant administratives qu'économiques. 

Marc Chagall, Le Paradis (détail), Musée Marc Chagall, Nice - photo mbp

Marc Chagall, Le Paradis (détail), Musée Marc Chagall, Nice - photo mbp

En 2018, le 36e Marché de la Poésie recevra le Québec en invité d'honneur et consacrera une partie de ses activités aux deuxième volet des États généraux de la Poésie #02 : le devenir du poème. En 2017, ces Etats Généraux avaient interrogé les enjeux artistiques, la place dans notre société et l’univers économique de la poésie », dressant un bilan assez sombre : malgré la multiplicité des nouvelles formes liées à internet (tweets, blogs, poésie sonore et visuelle...) il reste que dans beaucoup de librairies, le rayon dédié à la poésie est anémié au point d'en être inexistant, que les ventes de recueils ne représentent que 0,1 pour cent du marché, et que de nombreux éditeurs, exangues, ont de moins en moins de visibilité. Trop souvent, la seule occasion institutionnelle de rencontre, notamment avec le public, sont les marchés et fêtes de la Poésie qui se tiennent autant à Paris qu'en province – pour mémoire, le Festival Voix Vives de Sète, qu'anime Patricio Sanchez-Rojas, publié dans ce numéro de novembre, le festival Poésie dans la rue, à Rouen, dont nous avons relayé il y a peu l'information dans notre fil d'actu (qui fait régulièrement écho aux très nombreuses manifestations, lectures, rencontres... promouvant la poésie).

Peut-on espérer de la nouvelle ministre de la culture, éditrice par ailleurs, qu'elle aide à sortir la poésie de son rôle de parent pauvre de la culture ? Pourra-t-elle tenir compte des propositions faites par ces Etats Généraux: allègement des taxes pour les micro éditions, rayon de poésie contemporaine dans les bibliothèques, aides aux maisons d’édition qui souhaitent développer le secteur de l’édition numérique... Un bilan des améliorations amenées par ce dispositif devrait être dressé en 2018 – mais qu'en sera-t-il dans un contexte où la manifestation même qui les a suscités a un avenir précaire ?

 Et pourtant ! La poésie ne cesse d’être lue.

 Sa place, non négligeable,dans le paysage littéraire, et dans la société, quoi qu'en pensent les pessimistes, se lit entre autres à la multiplication, la pérennité et la fréquentation régulière et croissante des sites de poésie en ligne,  et des blogs et tentatives de néopoètes - parfois maladroits (on le serait à moins dans un contexte éducatif où la littérature la cantonne à un bref chapitre, souvent évité par les enseignants talonnés par des programmes). On la mesure également au nombre de revues de qualité, papier ou sur le web qui donnent à de nombreux poètes, confirmés ou débutants, l’occasion de s’exprimer. C'est ainsi qu'en novembre, nous donnons la parole à de jeunes auteurs - Pauline Moussours, Thierry Roquet et Hans Limon -  dont les poèmes côtoient les inédits que nous offre Tristan Félix, les poèmes engagés de Charles Akopian, et les forêts norvégiennes d'Estelle Fenzy.

Avec la conviction qu'il n'est d'avenir que dans l'échange inter-culturel, à travers l'espace et le temps, Recours au Poème continue d'œuvrer aussi pour qu'existe un réseau poétique international : ce mois-ci, nous donnons la parole à Sevgi Türker , qui nous présente sa conception de la traduction, et nous lit un poème de Fuzûlî en langue turque et en français (l'enregistrement est à écouter sur notre nouveau site Soundcloud via le lien de l'article).

Nous citerons Claude Luezior poète suisse dont Nicolas Hardouin présente deux recueils, Nimrod présenté par Xavier Bordes, ou Claudine Bertrand, poète, essayiste et éditrice, qui vient d'être distinguée par le prix européen « Virgile 2017 », à l'honneur dans notre nouvelle rubrique sur la poésie du Québec, qu'elle inaugure  avec des textes engagés et ouverts sur le monde, comme toute son œuvre...

Jean Migrenne, spécialiste de la littérature anglaise, nous propose une délicieuse promenade à travers les siècles, autour du dialogue amoureux – et puisqu'on parle de dialogue, nous donnons la parole ce mois-ci au dramaturge Mathieu Hilfiger, qui se confie à Anne-Sophie Le Bihan.

Nous n'oublions pas l'oeuvre de diffusion des revuistes qui se lancent dans l'aventure ou qui poursuivent leurs publications papier : vous lirez ce mois-ci une présentation de la revue Verso, dont il est le fondateur et l'âme, par André Wexler lui-même, ainsi que la présentation de la nouvelle et jeune revue Artichaut, avec l'interview de sa créatrice, Justine Granjard, mais aussi des notes sur le Journal des poètes, et les Cahiers du sens... on nous pardonnera de ne pas toutes les citer ici, elles sont souvent à la une de notre page facebook. Nous n'oublions pas davantages les éditeurs dont la résistance courageuse permet la publication de nouveautés et de textes ignorés par les « grandes maisons »  et dont notre rubrique « critiques » se fait l'écho.

 Il faut espérer que se réduise l'écart entre un marché économique en perte de vitesse, accompagné des baisses et suppressions de subventions qui maintenaient à peu-près à flot ce secteur où sont de rigueur la bonne volonté, le bénévolat, la prise de risque et l'insolente inconscience de ceux qui sont libres et promeuvent  coûte que coûte ce en quoi ils croient, et l'essor dont témoignent la fréquentation des pages internet et des manifestations dédiées à la poésie. On peut supposer – on doit croire ! - qu’un revirement est à l’œuvre, et qu'elle peut reprendre la place qui a été la sienne jusqu’au dix-neuvième siècle : c'est tout le sens de notre action et ce que nous vous souhaitons, auteurs, éditeurs, et fidèles lecteurs de poésie !