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« Peinture est poésie », sur Yves Cosson

« Peinture est poésie » (1)

                                                                                                    Yves Cosson

 

Depuis le Moyen-Âge, les images et les textes cohabitent dans les ouvrages, mais il faudra attendre encore quelques siècles pour voir naître une véritable collaboration  entre poètes et plasticiens. Si déjà au XIXèmesiècle, Stéphane Mallarmé et Edouard Manet font œuvre commune pour : L’après-midi d’un faune, c’est à partir du XXème siècle que cette pratique se développe ; rappelons entre autres : G.Apollinaire et P.Picasso - P.Reverdy et G.Braque, P.Picasso - P.Eluard et M.Ernst, P.Picasso, Man Ray, M.Chagall, F.Léger - R.Char et G.Braque - A.Breton et A.Derain… Ajoutons à cette nombreuse liste, Yves Cosson et ses amis artistes. On connaît le poète, on oublie souvent qu’il a été critique et chroniqueur d’art pour Presse-Océan pendant plus de 10 ans, qu’il était membre de l’association internationale des critiques d’art (A.I.C.A). Yves Cosson collabora avec de nombreux  artistes à des créations où se révèle une véritable « union d’émotions »,  comme le dit si bien Emmanuel Rodocanachi dans son article : L’union crée l’émotion : le poète et le peintre (2). Le dialogue entre le poète et le plasticien est source de création pour l’un et pour l’autre. Yves Cosson aimait les arts et avait plaisir à les défendre : «  Si le poète est un artisan de la parole, il essaie de défendre les autres arts, en particulier, par goût, l’art de l’image : la peinture, la sculpture, la photographie… » (3), ses rencontres artistiques, ont contribué à enrichir son parcours poétique et donc son œuvre.                                    

Yves Cosson rappelait souvent en privé ou en public, cet épisode douloureux de sa vie où il fut prisonnier de 1940 à 1945, d’abord chez lui à Châteaubriant, puis en Allemagne. Au Stalag XI B de Fallingbostel, il fait la connaissance de deux dessinateurs: Loys Petillot qui deviendra dessinateur à Bayard Presse et Léon Debatte, professeur aux Beaux Arts de Lille; ensemble, ils rédigent et éditent un journal de camp au titre symbolique : Unir. Léon Debatte dessine la première de couverture, notamment celle du numéro de Noël 1943. Sa femme poète, parvient en 1942 à faire illustrer par son mari pourtant prisonnier ! le recueil : Paroles à voix basse édité chez Jean de Bressac sous le pseudonyme de Jacqueline Claude. Elle est l’auteur en 1943 de la chanson  Automne plus connue sous le nom de : « Colchiques dans les prés » que bien des enfants nés dans les années 50 ont apprise à l’école primaire. Elle avait obtenu en 1937 le prix de l’Académie Française pour son roman Rythme aux ed Silic (1936).

Yves Cosson a-t-il lu au Stalag le recueil de poèmes de  Jacqueline Claude ?  Léon Debatte  et Yves Cosson, ont-ils  parlé de ce recueil, de la poésie ? Sans doute… peut-il en être autrement ?... car, si Yves Cosson ne publie son premier recueil qu’en 1955, la poésie est entrée dans sa vie très tôt : « Ce goût de l’écriture poétique m’a été donné dans les temps où je fréquentais le cours complémentaire de Châteaubriant après le certificat. Un jeune maître, il se nommait Chanteux et il nous a ouvert les sens, le cœur et l’esprit, nous a nourris de « poésies ».» Y.C (4)

Châteaubriant, Yves Cosson y retourne après la libération, pour d’autres rencontres littéraires et artistiques.                                        

« Entre Châteaubriant et Louisfert la poésie et l’art vivaient d’amitié comme en symbiose » Guy Bigot (5).

« Notre demeure qui dominait la campagne devint le rendez-vous de l’amitié et de la poésie, les amis accouraient de partout. En tout premier bien sûr nos amis castelbriantais, le poète Yves Cosson, les peintres Guy Bigot, Yves Trevedy, André Lenormand*, aussi le sculpteur Jean Fréour réfugié en vigilant ermite dans un village proche.» Hélène Cadou  (6)

* ( André Lenormand connu sous le nom de LEM, sera caricaturiste pour Ouest-France)

Ces rencontres nourriront la poésie de Yves Cosson, elles sont au cœur de certains poèmes, à l’image de l’amitié qui se vivait : « L’objet de ma poésie est de traduire mes rencontres… » Y. C (7)

Cadou écrit le 4 mai 1948 un très beau texte : La peinture de Roger Toulouse, Yves Cosson des années plus tard parlera de la peinture de Yves Trevedy ; les deux poètes aiment être touchés à l’âme lorsqu’ils regardent une peinture : « Celte, Yves Trevedy possède à un très haut degré la certitude que tout se joue en nous dans le mystère et le secret de l’être. Tout art est intériorité, la sensation, l’émotion visuelle doivent provoquer une vibration, une résonance jusqu’à la pointe de l’âme, jusqu’à la limite, l’indicible… »Y.C (8)

Trevedy a l’esprit religieux et cela touche Yves Cosson car il aime quand l’œuvre devient objet de méditation et traduit une présence : « L’art est présence et présence signifiante » (9), il aime quand un artiste tente : « d’essayer d’atteindre l’essence même du monde et son principe qui est à proprement parler divin. » Y.C(10), c’est ce vers quoi tend Yves Trevedy que le poète qualifie si poétiquement de : « Peintre d’un univers éclatant éclaté.»(11)

Dans les premières années de sa vie nantaise, le poète fréquente la galerie Bourlaouen, rue du roi Albert, tenue par madame Chauve. Son ami, le peintre  Guy Bigot y exposera plusieurs fois entre 1947 et 1967, ainsi que Jean Bruneau ; commence alors, avec ce peintre une longue amitié qui se prolongera à l’Académie Littéraire de Bretagne où il entre en 1963, 3 ans après son ami poète. Même complicité avec Paul Dauce, lui aussi reçu à l’Académie en 1981. Paul Dauce dont un dessin illustre la première de couverture du recueil : Les arbres de l’Eden. Avec ces artistes de la galerie, il se sent en communion d’esprit, beaucoup illustreront de ses  poèmes manuscrits, sa poésie leur parle, car le poète est bien celui qui selon Pierre Reverdy est capable de « donner à voir », ces peintres sont aussi « poètes », ils aiment les mots ; Paul Dauce écrit en page d’accueil de son site, pour accompagner un de ses tableaux :

« Je vole vers la lumière
Léger, sans attache, libéré
Un blanc bonheur dans ces ailes dépliées
Je  crois voir, non je vois un peu du grand esprit
Celui qui dicte aux indécis le chemin du réel. » (12)

Pour ces artistes peintres et pour le poète, même quête pour dire ce qui fonde la création. En écho aux mots du poète, dont la poésie dit les rencontres, ces mots d’un autre peintre ami qui sera aussi illustrateur de ses poèmes, Joël Dabin : « Dans ma vie, j’ai toujours eu besoin […] de moments de découverte et de partage. »(13)

Si les illustrations évoquent les émotions et les sentiments du poète, les œuvres picturales nourrissent l’écriture, surtout quand leur approche du monde converge et s’appuie sur la réalité, même lorsque le tableau est dit abstrait : « Je ne suis pas un peintre abstrait, il y a un lien entre le rêve et la réalité »  (14) Joël Dabin.  La réalité au cœur de la création, c’est ce qui touche aussi Yves Cosson, mais une réalité qui illumine le rêve des artistes, ces veilleurs.                                                                                                                                

Jusque-là, pas de femme… Elles sont sans doute moins nombreuses à exposer, mais  une artiste est présente à la Galerie Bourlaouen, Geneviève Couteau,  considérée par certains critiques comme l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération, elle se lie d’amitié avec Yves Cosson et illustrera de ses poèmes, un vrai dialogue s’installe, Yves Cosson  préfacera son livre Mémoire du Laos ed Soukha.                                     

La galerie Michel Columb est animée par mademoiselle Marot qui en est la  directrice. « Marot », on pense forcément au poète… Le nom de la directrice comme un signe peut-être ?  En effet, cette galerie attire de nombreux poètes dont elle est régulièrement le lieu de rendez-vous ; Yves Cosson y retrouve Norbert Lelubre, le souvenir de RG.Cadou et de l’école de Rochefort y est vivace. Jorj Morin, un des peintres de la galerie, connaît les poètes Gilles Baudry, Jean-François Dubois, Kza Han…Jorj Morin est lui aussi un peintre qui aime les mots, chaque gravure, chaque dessin, chaque peinture possède un titre original. Yves Cosson se sent très proche de cet artiste qui : « Communie au rythme des saisons. » (P.Claudel), comme le poète Claudel que Yves Cosson aime tant, ce peintre ouvre des chemins. Leur compagnonnage va se concrétiser avec deux livres en dialogue, Yves Cosson rédige la préface de son œuvre Oiseaux ed Porte du Sud (1987) : « L’oiseau vainqueur plane, un instant, dans l’infini de l’azur […] il est l’image de la beauté de nos rêves, il porte avec lui nos élans vers l’absolu… ». Un compagnonnage qui rappelle celui de Saint- John Perse avec G.Braque dont l’œuvre parue en 1962 évoque aussi les oiseaux : L’ordre des oiseaux. Les mots de Yves Cosson écrits pour les oiseaux de Jorj Morin pourraient accompagner ceux de Braque…

Ce qu’aime Yves Cosson chez Jorj Morin, c’est son œil contemplatif, il sait que c’est un artiste qui cherche à traduire la vie intérieure, qui révèle et donne à voir une certaine lumière.

Une artiste bretonne est découverte en 1972 par mademoiselle Marot, sa peinture naïve devient vite une référence dans ce domaine, la galerie accueillera régulièrement ses toiles de 1972 à 1978. Yves Cosson ne pouvait qu’aimer sa peinture qui montre la nature et témoigne de l’accueil à l’autre ; une œuvre sincère, sereine qui exprime ses convictions religieuses. Il préface en 1992 son ouvrage Jeux et Bonheurs de mon Enfance ed ABC : «  Simone Le Moigne appartient bien à la confrérie secrète et toute-puissante des enchanteurs et des enchanteresses qui ne cessent de dire, sur tous les tons, le Bonheur de l’Enfance et Joie de l’Amour en cette terre millénaire, cette Bretagne, repaire des fées ». (extrait de la préface)

L’artiste Jean Branchet et sa femme fréquentent les amis du groupe Archipel dont beaucoup sont des artistes de la galerie Michel Columb. En 1975, ils créent la galerie Convergence. C’est là que Yves Cosson et Jorj Morin présentent leur œuvre Godaille ed du Petit Labyrinthe, poème calligraphié à 20 exemplaires, illustré par 4 gravures sur cuivre à l’eau forte aquarellée.

Dans un article en hommage à Yves Cosson Fragments de vie (mai 2012) paru dans Encres de Loire, Jean Branchet parle du lien qui unit Yves Cosson aux artistes de sa galerie : « Pendant des années, Yves Cosson a assuré avec assiduité la critique d’art et les comptes-rendus d’exposition du journal Presse-Océan. Il assistait rarement aux vernissages, souvent bruyants, préférant venir au cours des jours suivants. Dès le seuil de la porte un chaleureux : « Bonjour les amis » annonçait son arrivée. Alors, tranquillement, il se faisait une opinion sur les œuvres présentées, tout en prenant connaissance de la documentation disponible. Quelques éditions plus tard, paraissait  dans Presse-Océan un texte pertinent, efficace, ne manquant souvent pas d’envolées poétiques. Mais quand l’artiste exposé était une vieille connaissance comme Guy Bigot, Jorj Morin, Louis Ferrand, alors il venait au vernissage et sa présence ne passait pas inaperçue… ».

Louis Ferrand dont Yves Cosson parle en ces termes : « Louis Ferrand fut un disciple, passionné de frère et compagnon le Pauvre d’Assise. Pour lui, l’oeuvre dans sa sobriété, dans son dépouillement n’a d’autre objet que […] d’ouvrir cette voie subtile qui conduit le regard à l’essentiel, toujours à la recherche de la peinture pure […]. Car si toute œuvre est abstraite, elle puise néanmoins sa source dans la nature que célèbre François […]. Ainsi, au long d’un dur labeur ascétique, d’une vie obstinée, Louis Ferrand bâtit une grande œuvre… »

Jean Branchet éditera le recueil  de son ami au titre si parlant, pour qui a entendu la voix de  Yves Cosson, Gramophone enroué en 1987.

Les amitiés de Yves Cosson suivent sa géographie intime, le Pays de la Mée, Nantes et forcément la Presqu’île Guérandais.

Connaître Yves Cosson et ses poèmes, c’est savoir que Piriac-sur-Mer fut un lieu important dans son imagerie poétique et qu’il fut source de créations,  mais c’est aussi un lieu où il  entretiendra des liens amicaux avec des artistes comme Tiffoche qu’il rencontre aussi Nantes au gré d’expositions et qui appartient au groupe Archipel comme son ami Jorj Morin ; Yves Cosson le retrouve régulièrement pendant ses vacances estivales ; le groupe exposera à Guérande chez le potier qui est aussi peintre.

Piriac-sur-Mer est proche de Batz-sur-Mer, là où se trouve l’atelier de «  L’ermite de l’art » comme aimait à l’appeler Yves Cosson, Jean Fréour qui était déjà aux côtés de Yves Cosson, de René Guy et Hélène  Cadou en Pays de la Mée, puisqu’il vient s’installer à Issé en 1945. En avril 1942, il avait présenté une exposition dans la célèbre galerie nantaise Mignon-Massart, mais Jean Fréour, comme René Guy Cadou et Yves Cosson, préfère la tranquillité, la solitude aux tumultes de la ville, ils ont cela en commun, la création dans le retrait et l’humilité, Jean Fréour, lorsqu’il définit  sa vocation artistique, dit bien: « être entré en sculpture avec les mêmes renoncements, joie, ferveur, amour que ceux qui entrent dans les ordres »(15) . Ce sont tous trois des hommes de la terre, de cette terre de Bretagne, des hommes de patience. Yves Cosson aime dans les sculptures de son ami la rencontre du charnel et du spirituel : « Une œuvre qui naît du charnel et du spirituel », il dira aussi dans la préface qu’il rédige pour le livre Sculpture Jean Fréour ed Pierre Gauthier que son œuvre est du grand Art et que « le grand Art est intemporel »,  car c’est une œuvre née d’une vie de travail, de patience et comme le dit Jean Fréour lui-même: « d’amour silencieux ». Une amitié profonde, durable unit le sculpteur et le poète, Jean Fréour et son épouse feront le déplacement de Batz-sur-Mer à Piriac-sur-Mer pour venir écouter le poète en juillet 2006 à la Maison du Patrimoine où un hommage était rendu à Yves Cosson, citoyen de cette petite cité, durant tant d’étés !                                              

Peu de poètes collaboraient, il y a quelques années encore, avec des « collagistes », Yves Cosson  curieux de toutes les expressions artistiques va s’intéresser au collage comme le montre sa collaboration avec Francine Ollivry pour l’ouvrage Découpe du ciel ed Pierre Gauthier (1985), les textes du poète accompagnent les collages.

Ce numéro des  Cahiers rendant hommage à un autre poète et académicien Michel Luneau, rappelons qu’il  a collaboré  lui aussi avec un « collagiste »  Thierry Renard  pour L’adieu aux arbres et aux oiseaux ed Joca Seria (2011). Le collage étant « poésie visuelle », on comprend pourquoi il attire les mots de ces poètes.

Yves Cosson aime se faire partenaire de l’image, rien de plus normal qu’il accompagne de ses poèmes les photos de Jean Renaudineau dans l’ouvrage dont le très beau titre évoque l’ami de Louisfert : Nantes la cinquième saison ed Victor. On ne peut achever cet article sans citer Alain Thomas considéré comme chef de file de la peinture dite naïve primitive. Il a mis sur son site, en page d’accueil, ce titre: « Un peintre au jardin d’Eden »  qui fait écho au recueil de Yves Cosson : Les arbres de l’Eden ; même source d’inspiration, même quête d’un paradis perdu à retrouver, il n’est donc pas étonnant qu’Alain Thomas ait demandé à Yves Cosson d’ écrire un texte d’après ses peintures, ce qui donnera naissance au très bel ouvrage La Belle Babel ed Pierre Gauthier dont la préface sera confiée à l’ami de longue date Thomas Narcejac.

Dans son essai sur Yves Trevedy en 1962, Yves Cosson regrettait que certains artistes : « n’atteignent pas la notoriété digne de leurs mérites » car il savait que pour un artiste « refuser délibérément de se laisser prendre au piège de la facilité et de la vulgarité entraîne implacablement la solitude et le silence relatifs autour de son nom », mais qu’importe, tous les artistes qu’a connus et aimés Yves Cosson, qui l’ont connu et aimé ont tous été habités par une vie intérieure de sérénité, par une gravité joyeuse, fruit d’un travail constant, à l’écoute du monde et des autres, ce qui donne force et intemporalité à leurs créations. Platon a dit : « Il faut aller à la vérité de toute son âme ». Tous ont tenté d’y aller mais surtout, ils sont tous allés à l’art de toute leur âme.                                                                

Information complémentaire :

Yves Cosson avec son ami universitaire Daniel Briolet, est à l’origine du colloque à l’Université de Nantes consacré à l’œuvre de Michel Seuphor (13-15 mars 1985). Le musée des Beaux-Arts a présenté de ses œuvres plastiques, le commissaire de l’exposition était Vincent Rousseau.

(1) Jorj Morin ed Coiffard librairie – éditeur extrait de l’essai « peinture est poésie » Yves Cosson
(2) Article : Commentaire N° 129
(3)-(4)-(7) Revue Signes ed du Petit Véhicule
(5)  Revue Signes N° 12-13 ed du Petit Véhicule
(6) Un poète dans son siècle R G Cadou  actes réunis par  Daniel Briolet, Régis Miannay, Christian Robin
(8)-(9)-(10)-(11) Essai Yves Trevedy par Yves Cosson extrait de la revue du Bas Poitou et des Provinces de l’Ouest N°2 mars-avril 1962
(12) site officiel de Paul Dauce http://www.pauldauce-site-officiel.com/
(13)-(14)  site officiel de Joël Dabin  http://www.joel-dabin.com/
(15) Jean Fréour ou soixante ans de sculpture Bernard Lebeau , extrait du bulletin de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine

 

NB L’auteur remercie Yves-Marie Cosson pour les souvenirs et les documents qu’il a aimablement communiqués et Xavier Ménard qui a photographié ces documents.

 

Cet article est paru dans les Cahiers de l’Académie de Bretagne 2014