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Petites notes d’amertume (7)

 

Il est des rencontres essentielles qui nous révèlent à ce que nous sommes.
 

 

L’amitié vraie ne peut se confondre avec l’esprit de coterie. Elle ne peut non plus supporter la moindre flagornerie.
 

 

Le socle de l’amitié c’est la compréhension, pas la complaisance. Si on se met à dire ce que l’autre a envie d’entendre, on n’est pas dans une relation d’amitié.
 

 

La maladresse peut me toucher dans sa sincérité. A contrario, le manque de tact est rédhibitoire.
 

 

Mon amitié est entière et magnanime, jusqu’au jour où je sens ma confiance trahie.
 

 

Il n’y a pas d’instinct grégaire en amitié. C’est un lien qui se donne par une rencontre unique de personne à personne.
 

 

L’amitié telle que je la conçois et la vis n’a rien du copinage.
 

 

L’amitié entre deux personnes n’est pas donnée une fois pour toutes. D’essence fragile, elle a besoin d’être confortée par une présence fidèle. Sitôt bancale, elle se délite et s’évanouit. Mais nourrie d’attention réciproque, elle peut se révéler indestructible.
 

 

Pourtant si solitaire, j’aime plus que tout la complicité intense du dialogue.
 

 

Il n’y a pas de demi-mesure en amitié : elle est ou elle n’est pas.
 

 

Entre amis, pas d’obligations comme entre époux ou entre parents et enfants, et pourtant, malgré ou grâce à cela, une présence et une solidarité à toute épreuve.
 

 

Si on n’est pas capable de soulever des montages pour un ami en difficulté, l’amitié n’est qu’un mot creux sans réalité.
 

 

Certains n’existent qu’en écrasant ceux qui les entourent. Je ne vois pas quelle satisfaction on peut tirer de l’humiliation des autres.
 

 

A l’instant où ses paroles m’ont blessée, j’ai eu mal pour lui et je l’ai plaint pour sa bassesse.
 

 

Parmi les auteurs, il y en a qui sont  prêts à sacrifier une relation amicale  pour un bon jeu de mots ou une belle répartie.
 

 

J’aime l’humour, y compris une certaine forme d’humour potache, mais pas l’ironie, encore moins le sarcasme, si proches de l’humiliation.

 

A paraître en janvier 2014, préface de Claire Fourier (Les Editions Sauvages, collection La Pensée Sauvage)