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PHOENIX 24, invité Titos PATRIKIOS

La livraison 24 de la revue littéraire phocéenne met à l’honneur le poète grec Titos PATRIKIOS, né en 1928, l’un des derniers Prix Max Jacob (étranger). Le poète réussit à donner du quotidien des images claires et prenantes :

Comment faire pour ne pas perdre
La chaleur de sa main dans la mienne…

(…)

La première fois que je me suis mis à écrire, c’était pour vaincre mon ennui.

(…)

Moi aussi, j’ai essayé, dès l’enfance, d’entendre le bruit de l’herbe qui pousse. Ceux qui disaient l’avoir entendu n’étaient pas nombreux, mais ils le soutenaient d’un air absolument convaincant…

Serge Pey dresse en un beau poème anaphorique le portrait de ce « guide » des lettres poétiques (qu’il fut pour ce disciple qui le chante aussi, trace d’un déjeuner athénien : Dervis Bournias) :

Titos continue Homère entre les îles car elles seules sont nos utopies.

Titos apprend l’espace entre les mots où le poème se faufile avec ses morceaux de vie.

Titos est le feu central dans la république clandestine des Prométhée.

Toujours très riche, le partage des voix donne à lire des textes de Forgeot, Machet,Villani, De Breyne…

Le printemps avait l’œil fou/ d’un étalon en rut (L. Tirgilas)
J’ai grandi dans une grotte
Il faisait noir je n’y voyais rien

Dans un âtre de langues et de lèvres chaudes

J’étais dans une grotte nomade C.Forgeot)

Dans « Voix d’ailleurs », l’on suit les errances du poète péruvien Diego Valverde Villena :

Le quinquagénaire voyage autour des mots, autour du monde (de Lübeck à la solitude du pays) retourne en « enfance » : « Un enfant fouineur qui de soi/ veut tout savoir ».

« Perdido/ abandonnato entre filas extranas » : Perdu/ abandonné dans des rangées étranges.

Le numéro de 160 pages est une copieuse livraison qui se complète de beaux textes de Blot, Cosnay, ainsi que de notes de lectures de poèmes récents (Badescu, Fustier, Ughetto, Ber…)

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