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Poèmes de Raison 3

 

Dans ton cœur —
les brindilles, à force d'être mordues par le feu, se brisent, les xylèmes craquelés et fumants, gémissent, les rondins fondent lentement par strates de braises friables dont la dislocation alimente d'épaisses couches de cendre dans lesquelles tout
s'enfonce — la rumeur que fait ce brasier énorme, dit :
« Tu es grandement malade, pas de doute, tu es
atteint d'une
blessure non-suturable.
Que le don soit vain, ou que le don n'ait pas lieu, quelle différence ?
Oublie. »

Celui-là se tourne vers le visage de l'adorée, celui-là se tourne vers le cœur absent de l'adorée et le questionne,
celui-là se détourne de l'adorée et s'enfonce dans les ténèbres de son absence, devenant encerclé par elle, celui-là est
saint, celui-là est maudit — nous sommes des
déshérités, des
inconsolés.
« Le
feu de ta ferveur est vain. Après
ces questions, d'autres questions et
après ces questions, d'autres questions. Tu
es
enseveli dans le brasier de ta sainteté, et puis tu es enseveli dans les cendres de ta perplexité, et puis tu es enseveli dans ton absence. Maintenant ta
sainteté
serait la nouvelle
vanité à
défaire. »
Elude
le feux roulant des « pourquoi » et des « néanmoins »
Propose ta démence à « autre chose ». Deviens « autre chose ».
Sois vain à
l'image absente de « ce que tu es ».