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Post-scriptum au sacré

 

Le sacré s’était réfugié dans des poèmes qui se lisaient
          entre eux
Et passaient le message
À des peuples absents, veufs du surnaturel.
« Les morts ont des oreilles », chuchotait le papier
          glacé, ivre d’imprononcé
Au dormeur des grands fonds torréfié à cœur par la
          crémation de sa propre voix.
Le poème non lu parait au plus pressé,
S’aggravant de stridences, d’inversions en apnée des
     poésies perdues,
Radeau de la Méduse chargé de débris de statues
Dont les mains suppliaient ou suppliciaient le ciel.
Chaque recueil constituait le dernier livre, et l’origine
          du premier.
Orphée, travailleur au noir sans cesse menacé de
          reconduite à la frontière,
Chauffait en l’athanor l’image, la magie,
Seul ainsi qu’une ligne en bas de casse dans l’évangile
          de la nuit.
De zone en zone, parmi les rides, les acides
De vastes remuements de paraboles annonçaient la
          distillation finale de l’alchimiste.