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Pourtant sur nos visages

 

Pourtant sur nos visages
tremblent les continents,
nos paroles déhanchent les plaines,
usent les cimes à force d'abandon.

Nul n'est tenu de prendre pour navire
la syllabe ou le mot qui peut-être
cache bien plus qu'un dire,
une âme encore à naitre ou le soleil.

Terre à mourir pour que germent les grains, nous semons des passages
où l'on n'entend plus rien
nous ouvrons des pays comme des figues,
les arbres toujours préparent notre pain.

Les îles solitaires fleurissent
au retour des étoiles,
nos mains qui leurs sont chères
les recueillent parfois
en écho de destin.