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Présentation de la revue VOCATIF

Créée en décembre 1982, cette revue, portée par la poète et artiste Monique Marta perdure, mais cherche des soutiens et des abonnements, comme la plupart des revues papier, à notre époque plus que jamais. 

Pour sa directrice de publication, il s'agit d'une vocation :  dès l’âge de huit ans, elle écrit des histoires, en faisant de véritables petits livres avec un nom de « maison d’édition » : Le Petit Chien. Editée à quatorze ans, dans une revue, pour une chanson : Coquelicot, elle  réalisait également un journal, typographié, destiné à la famille et aux amis. Il comprenait un feuilleton, des jeux, des « nouvelles ». A dix-huit ans, au cours de vacances d’été en Bretagne, elle participe à un concours de nouvelles, organisé par Hachette, pour les « auteurs en herbe » ,  Son texte, Une Petite Bulle de Verre, parut dans la fameuse Bibliothèque Verte et lui valut des interviews dans la presse et à la télé. 

Vocatif, "portes et passages", 9 euros.

Devenue professeure de français en lycée, elle met en place des  clubs de poésie, de théâtre ainsi qu’un petit journal, Baladêt, où étaient publiés des textes d’élèves. Dans le même temps, elle écrivait une pièce de théâtre, qui fut jouée à Nouméa, et de la poésie et pratiquait la peinture sur soie ; sur bois également. 

De retour en Métropole à la fin des années ’70, elle prépare une Maîtrise (sur l’enseignement du français en Nouvelle-Calédonie) et un D.E.A (sur la poésie contemporaine dans la région niçoise) Son directeur de recherche, Michel Sanouillet, était assisté du poète Jacques Lepage qui la mit en contact avec tous les poètes d’importance, vivant à Nice ou aux environs : Alain Lambert, Ben, Fabienne et Arnaud Villani, Jean-Louis Maunoury, Maryline Desbiolles (qui, plus tard, obtiendra le Prix Femina), Christian Arthaud, Daniel Biga, Jacques Kober, Christian Jacomino, Katy Remy, Numa Sadoul…  

Il y avait alors, à Nice, deux revues : celle d’Arnaud et Fabienne Villani, qui publiait un peu toutes sortes de poésies et celle de Maryline Desbiolles, Offset, beaucoup plus élitiste. Pour laisser place à un autre type d’écriture et à la spiritualité, elle crée en 1983la revue Vocatif, qui, bientôt, devint la seule revue niçoise. Dans un Manifeste, figurant dans le premier numéro, elle soulignait que l’important était le « vivant », l’ « authenticité » et que la revue se voulait ouverte à tous domaines d’expression : théâtre, philosophie, histoire… La revue, d’autre part, s’associait à des artistes. Elle se présentait alors sous forme de feuilles volantes, photocopiées, en couleurs et donnait lieu à des tirages de tête ainsi qu’à des vernissages, où intervenaient poètes, artistes, comédiens…  

Le 24 octobre 1985 décédait la jeune poète et amie Laurence Duval dont la dernière lettre la bouleverse au point d'entreprendre l'édition de sa Correspondance -  trois volumes,  d’une correspondance s’étalant de 1976 à 1985, et un livret, Le Journal de Lunaison, contenu du dernier carnet de Laurence. Ces publications donnèrent lieu à des lectures en bibliothèques. Suivent une anthologie poétique en 1989, la publication de  son Journal, avec des encres de  Yoko Gunji, à partir desquels elle fit un cadavre exquis, deux livres aux éditions Tipaza, et la remise du prix des Arts et Lettres de France en 2000, dans la section Humour. 

Ce furent des années difficiles, nous dit Monique Marta. La revue fut interrompue jusqu'en 2003, où elle reprit sous sa forme actuelle (un livret de 80 pages sous couverture cartonnée couleur), à raison de deux publications par an. La revue s’ouvrit alors à des auteurs et artistes de la France entière et du monde entier : Espagne, Belgique, Portugal, Irlande, Italie, Suisse, Chili, Allemagne, Bulgarie…, reprenant les rencontres et vernissages. Parmi les numéros parus : « Le Symbolisme », « Le corps », « Ombre et lumière », « Retour aux sources », « Le poète dans la cité », « Erotisme »…

Elle a régulièrement participé au Printemps des Poètes, avec des numéros hors série (format A4) et avec la collaboration de Martine Kaisserlian, chorégraphe, donnant lieu à des spectacles danse-poésie à la médiathèque Louis Nucéra, à Nice. 

Depuis 2015, Monique Marta est en lien avec le mouvement surréaliste, français et international,  pour la poésie et la peinture : c'est ainsi que le numéro 34 est consacré à ce mouvement. Il a été réalisé par Patrick Lepetit, poète et essayiste, surréaliste lui-même. 

Les collaborateurs réguliers de la revue, depuis les années 2000 sont Arnaud Villani, Patrick Lepetit, Michel Capmal, David Nadeau (Canada), Jacquy  Gil, Patrick Devaux (Belgique), Alain Helissen, Frédéric Dechaux, Claude Haza et par affinité de pensée  Bruno Geneste, Paul Sanda, Silvaine Arabo. 

L'’avenir de Vocatif  est incertain : la revue continue, mais rares sont ceux qui s’abonnent. Le numérique,  beaucoup moins onéreux, aussi bien pour l’éditeur que pour le lecteur, l’emporte, . Actuellement, à Nice, Vocatif est la seule revue de poésie (revue-papier). Elle l’a d’ailleurs été pendant longtemps, ne bénéficiant d’aucune subvention. 

Autrefois, la revue possédait un blog, mais l’alimentation du blog étant particulièrement chronophage, il a fallu abandonner, regrette la revuiste.

Le dernier numéro de Vocatif est "maigre" -40 pages . Pour une fois, après quarante ans de « bons et loyaux services » de sa directrice de publication, il n'a été réalisé qu’avec le seul fond des adhésions…  Riche dans sa thématique et les textes et illustrations qu'il propose, ce numéro a été  présenté lors d'un Jeudi des Mots, et a fourni assez de motivations à d'autres artistes et poètes, dont les oeuvres se trouvent sur le site de jeudidesmots.com, en écho au beau sujet de cette revue dont le nom est tout un programme.

Coordonnées de cette revue : 

 
14, rue du Colonel-Driant 
Le Jalna A2 
F-06100 Nice 
 
Téléphone : 04 92 41 30 34 
Email : monique.marta0294@orange.fr