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Quand…

 

Quand tu auras perdu et la tête et l’espoir
Confondant bêtement l’attente avec la vie
Quand la lumière même irradiera en noir
Le monde qui t’entoure et jusqu’à tes envies
Quand le crime et le lucre auront pour tes yeux tristes
L’éclat pur et sournois d’un bijou diabolique
Quand tu seras tout seul sur la trop grande piste
A rire des absents dans le chant des coliques

Quand tu négligeras tout ce qu’aimer veut dire
Perdu dans la tempête ou se noient tes conquêtes
A l’aveugle brouillé le meilleur et le pire
Feront durer en vain le mensonge des fêtes
Quand ton cœur sera sec et ton sexe juteux
Pour arroser sans joie tes plaisirs carnassiers
Il te faudra trouver chez un double douteux
La même inclinaison pour ces passions viciées 

Quand la médiocre aura l’apanage des saintes
Retirant au sacré toute sa cohérence
Et quand la distraction dans ta vision succincte
Sera le but parfait de l’ingrate existence
Alors le mensonge sera ta vérité
Vouant à ta personne un bien étrange rite
La vanité sera ta seule liberté
Et tu auras enfin les dieux que tu mérites

Quand le désordre ira jusqu’aux astres boiteux
Et que s’effondrera ton châtelet de cartes
Si tu entends qu’on rit dans le fracas hideux
C’est qu’une autre partie se joue d’où l’on t’écarte
Précipité sous terre en éternel esclave
La mort t’emportera dans un dernier délice
Toujours grisé d’orgueil peu importe l’enclave
Ici aussi tu seras un gnome mon fils !