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Quantique de l’insoumise, 2/7

 

CONVERGENCES


L’atlas de nos pas
chargeait le lit des marées

Rameaux envolés
par d’infinis contraires

J’ai vu leurs visages
dans la naissance de l’appel

 

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Immuable cohorte
aux allures filées d’orient

Fondues dans l’altération
de nos sentiers baldaquins

Nous nous rassemblions
au large des grands estuaires

 

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Adossées le soir
à l’écharpe des steppes

Étoles teintes volantes
sous le regard des vêpres

Nous amendions le vide
dans le battement des récoltes

 

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Un merle sur la colline
siffla la fin de l’été

La mousson
dans ses vertiges de bruine

Chantait à main levée
la lente inflexion de l’exode

 

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Il glissait dans nos bouches
soulevait nos cheveux

Remous frémissant
à l’orbe de nos sens

On le vit cavalier
on le vit danse

On le vit murmure
au chevet de l’enfance

Le mouvement


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On attela la lumière
aux courroies des aînées

La poussière accueillait
nos dernières aquarelles

Levées en contre-jour
dans l’étirement des grands ciels

Nous étions prêtes

 

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Quittez vos faibles soleils
vos lampes enrouées de tristesse
vos nus striés de naufrages
 

Cinglez l’oxyde du printemps
cinglez fort ses pollens
rien ne restera de ses larmes

Laissez aux sillons aux leurres
aux fièvres de l’entrevent
vos harnais alourdis de matière

Ajournez le bât des vagues
le givre des voiles éteindra seul
le ventre tiède des marées

Ne conservez en bout de corps
de l’écorce fumée des bois
qu’un copeau de lave blanche


MIGRATIONS


Froissements au chemin
des premières feuilles d’automne

Nous avancions
l’étoile serrée en cœur de poing

La terre tremblait
de ne pas être femme

 

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Assises sur la grève
nous entendîmes s’armer

Lisières arrachées
au printemps des montagnes

Les présages suspendus
des octaves du fleuve

 

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Nous avons remonté le fleuve

Chassé la glaise
et l’eau verte des brumes

Vidé les heures
bu aux cendres volées des berges froides

Nos mains jointes brûlaient
de l’œuvre du cri des lunes 

 

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Nous avons remonté le fleuve

Dans les soirs escarpés
de nos chants d’espérance

Par les haut-plateaux
sous l’ombre des grands cierges

Nous accédions aux soleils
des hivers blancs du foehn

 

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Nous avons remonté le fleuve

Arrimé aux épaves
l’ancre voilée des courants

Fendu les contours
des processions de nos rêves

La nuit cassée riait
de nos hanches étouffées sous les feuilles

 

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Nous avons remonté le fleuve

Une espiègle tristesse
marellait nos sourires

Versant aux épis
dévastés de la houle

Nos larmes répondaient
à l’insolence du hêtre

 

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Alors que sombraient
les pavés froids
de la ville

Miroirs enlisés
dans le visage
des foules

Inertie que scellait
l'approche
de l’hiver

Dans un mirage
d’eau claire
on cria

Terre