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RIVAGE I

 

La splendeur se façonne à la face du ciel
Règne sur la mer
Qui se répand toujours en femmes vierges
En enlacements de bras argentés, en formes de tendresse
En perles maculées par la salive de l'enfantement
En mâchoire de sable saisie par la langue mouvante du renouveau
Sans cesse ennoblie par l'écume vitale de l'eau .

Il y a encore par- dessus
Nos regards qui ne peuvent s'éterniser  dans l'implacable
                                                                                                         Dans l'insondable
Dans l'intouchable du coeur .

Creuset du soleil
Ils ne peuvent s'éterniser
Sur cette hauteur mûrie dans les germes de l'innocence
Sur cette hauteur de la mer enceinte .

Intériorité de la mer gémissante, embrassant, plongeant
Ses membres vainqueurs dans l'oeil astral
Et le feuillage du corail céleste
                                                        Entr'aperçoit encore et toujours
Les vastes étendues de la semence
Toutes les flores et faunes parmi son torse d'éphèbe
Et les oiseaux de cette grandeur sont encore en devenir
Et la poitrine est cernée de choses encore inexistantes

Et les oiseaux de mer
Deviennent le langage du rivage immortel.