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Saïdeh Pakravan

Le matin, je cours. Dans la rue, au Luxembourg, sur les boulevards autour de chez moi, je croise des passants ou j’en dépasse, qui vont par paires ou à plusieurs. D’autres sont seuls mais souvent au téléphone. J’attrape ainsi au vol des phrases ou des bribes de phrase. Certaines m’intriguent, m’amusent, m’interpellent ou évoquent des images. Elles me donnent parfois envie de poursuivre ce qu’elles ont déclenché. Je me laisse aller au gré des mots, je me retrouve avec un poème, puis d’autres, nés de ce que j’ai entendu ce matin.

Donc, pour chaque poème, la phrase en italiques est celle que j’ai entendue, la suite ce qui s’en inspire. Une ou deux fois, le poème raconte plutôt le déroulement de la scène suivant la phrase.