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SCENE

 

Celle qui plume le coq
sous le hangar brûlé de rafales
ne voit pas la journée s’écrouler dans les vitres

ses mains pillent les cuisses et le ventre
la crête peint ses jambes de sang
l’odeur de peau tourne en fureur

elle arrache les racines noires
comme autant de cheveux d’une autre
la rivale au rire de passante
qui aurait dû partir avant midi

le coq n’en finit pas de perdre l’infamie
sa face de destin coriace
de rebelle recuit de sang sec

les mains les pinces de terre rouge
mettront au four une chair claire
sous la paume un vrai matin
le seul qu’elle ait connu quand son mari lui dit viens c’est ta maison
on n’y voit pas le temps passer
le cadran solaire n’est là
que pour montrer la pierre blanche

 

Visages pour mémoire (Encres Vives)