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Souviens-toi de ma colère

 

À Saint-Jean-de-Monts dans ton appartement d’amazone conquérante
Quand ils pliaient tous les uns après les autres
Et faisaient de toi une reine sans royaume
Avec ton armada de shooteuses désespérées
À briser une fois pour toutes
Pour reconquérir la liberté d’être et d’aimer
Et de juger plus vite que ton ombre
Petit Lucky  Luke qu’espérais-tu de ta princesse Gentille ?
Que devinais-tu de ses futures colères ?
À faire pâlir de jalousie la Déesse Isis d’immortelle mémoire

J’aurais voulu te rajeunir d’un seul baiser
Sous l’ombre bienveillante du grand palmier des secrètes sirènes

J’aurais voulu être ton sale gamin de lumière
Sûr de sa baguette magique à capter l’écume de tes cheveux
J’aurais voulu être ton poète reconnu à rendre jaloux les cormorans
Et les baleines inconnues du grand Large
Mais tu n’étais plus qui tu croyais être
Et je n’étais plus qui je croyais être pour toi seule
Il y avait eu trop de soleil dévoré par la mer à la chute du jour
Trop de larmes dans mes yeux de nomade
Trop de beaux salauds sur l’autel qui devait réjouir ma jeunesse
Trop de deuils impossibles à dépasser
Au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit et de la  pastèque de tes lèvres

Buvons ! Buvons ! Buvons aux divinités qui n’existent plus !
Nous irons tous au paradis
C’est l’avant-garde de la théologie
L’Ite missa  de la dernière mode
Ceci n’est pas mon corps, ceci n’est pas mon sang,
Ceci est mon testament philosophique
Pour le paradis du Grand pardon

J’avale mon catéchisme d’enfant et je sème ma rage blanche  sur le prologue de Saint-Jean
Je suis à moi tout seul la revanche de toutes les inquisitions
J’avale de travers le sens du monde

 

Inédit