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The Importance of Being (Earnest)

 

The night has fallen. Free to hunt again.
Deep are the shadows under the orange Moon.
Black is the panther that quivers under the skin.
Blood foams in my nostrils. Splashing,
water lures from afar.

Whose sinewy neck awaits the deadly kiss
of jaws tonight? Will the fight be long?
Passionate? Artistic? Strong?

I’m gonna miss you at dawn, baby.
Faraway, faraway I’ll have to ride,
in deepest abysses I’ll have to hide
or the Sun’s rays will scatter my ashes.

I’ll love you from the innermost sanctuary,
the very centre of being.
A tender memory of you will be buried
in my intestines.

Quick: I have to sharpen my nails, ... teeth!
Last glance at my reflection in the pond.
Here I come, beloved, foretold victim of tonight.
Your body tenses with incomprehensible excitement.
But you don’t know yet.

Cherish your pastures for the last time.
Dream of your unconceived younglings.

This is the Day of Doom, sweetheart,
sweetspleen, sweetbrains...
sweet, sweet, sweet blood!

Ambrosia of the lesser gods, warmth
that flows through your veins
and mine.

Go dance under the coppery light.
Embitter not your liver tonight.
See you soon!

 

 

 

L’Importance d’Etre (Constant)

 

La nuit est tombée. Libre de chasser de nouveau.
Profondes sont les ombre sous la Lune orange.
Noire la panthère qui frémit sous la peau.
Le sang écume à ma narine. Jaillissante,
l’eau miroite au loin.

Quel cou d’athlète attend le baiser mortel
des mâchoires ce soir ? La lutte sera-t-elle longue ?
Passionnée ? Artistique ? Forte?

Tu vas me manquer ce soir, baby.
Au loin, au loin,  je dois aller,
dans les plus  profonds abysses me cacher
sinon le soleil dispersera mes cendres.

Je t’aimerais du plus intime sanctuaire,
du centre même de l’être.
Un tendre souvenir de toi sera enseveli dans mes  intestins.

Vite : je dois aiguiser mes ongles… dents !
Dernier regard à mon reflet dans la mare.
J’arrive, bien-aimé, victime annoncée de ce soir.
Ton corps se tend d’une excitation incompréhensible.
Mais tu l’ignores encore.

   Chéris ta pâture pour la dernière fois.
   Rêve de ta progéniture non conçue.

  Voici le jour du Jugement, mon cœur,
   Douce rate, douce cervelle…
   Doublement doux le sang !

  Ambroisie des moindres dieux, chaleur
  coulant dans tes veines
  et les miennes.

  Va danser sous le cuivre des lumières.
  N’emplis pas ton foie d’amertume ce soir.
   A bientôt !

 

Published in English online on
http://www.locutio.si/avtorji.php?ID=833&clanek=1340

 

Traduction Maryline Bertoncini