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The super moons / Les supers lunes

The Super Moons

by Maja Herman Sekulić

 

Looks at me straight
At the end of 72nd street
The Super Moon,
My Aquarius Moon,
Three of them in the summer of the hundredth year
After the Great War
The same moon
Ended the old world then
With a shot,
While from my terrace perched above
The river that it is not
But by its name
I watch barges swim slowly
Up stream,
Where waters of the Atlantic Ocean
and the Harlem river
mix,
Under this moon of Melancholia,
Uncanny, so silvery.
Yet Bloody
Like the Sun,
It is Lars von Trier who personally
Reminds me:
It is that time again
-The end of the world is near,
Time of many wars,
Time of threats and deaths,
Time of Crimea, Gaza, Ebola,
Syria, Iraq, Libya,
It is the time of biblical Exodus
Of Yazidis,
who lived in Mesopotamia
For four millennia,
And now-
Under the surreal
Light of the Super Moon-
Flee in utter horror
to the Sinjar mountain,
Barren,
Waste Land,
No water,
Nothing to eat, nowhere to sit,
Stone on stone,
Not even a shadow there,
But to survive
Is better than being
Buried alive,
What a Sophie’s choice they are given,
By Isis, the goddess of the poetic name,
Patroness of nature,
Protector of the dead and of the children,
Oh ISIS, your sacred name defiled now by extreme
Brutes with no shame,
Who terrorize the innocents for
Worshiping Zarathustra, for
They do not know any better.
Ignorant, agents of death,
Who, for that matter,
Don’t know even their own faith.
They took your-name!
Oh Isis, avenge it,
Avenge the children, avenge the dead,
Use your power,
Use your throne,
Throw your sun disk with cow’s horns,
send your cobras, your vultures,
make the usurpers climb the sycamores.
Make all evil disappear-
Under those Super Moons
The world is desperate for
Good news.

 

Les Super Lunes

 

 

par Maja Herman Sekulić
traduit en français par Elizabeth Brunazzi

 

Me regarde droit dans les yeux
Au bout de la soixante-douzième rue
La Super Lune,
Ma Lune en Verseau,
Trois de ces lunes l'été de la centième année
Après la Grande Guerre
La même lune
A signalé la fin de l’ancien monde puis
Avec un coup de feu,
Alors que de ma terrasse perchée au-dessus
Du fleuve qui n’existe
que par son nom
Je regarde les péniches nageant lentement
remontant le courant,
Où se mêlent des eaux de l’Océan Atlantique
et la rivière Harlem,
Sous cette lune de Melancholia
Étrange, si argentée.
Pourtant ensanglantée
Comme le Soleil,
C’est Lars von Trier lui-même
Qui me signale :
C’est encore une fois ce temps
-La fin du monde approche,
Temps de guerres proliférant,
Temps de menaces et de morts,
Temps de la Crimée, Gaza, Ebola,
La Syrie, L’Irak, la Libye,
C’est le temps de l’Exode biblique
Des Yazidis,
qui ont habité la Mésopotamie
Depuis quatre millénaires,
Et maintenant-
Sous la lumière surréelle
De la Super Lune-
Fuient devant  l’horreur totale
à la montagne Sinjar,
Stérile,
Terre des Déchets,
Pas d’eau.
Rien à manger, nul endroit où s’asseoir,
Pierre entassée sur pierre,
Pas même d’ombre là-bas,
Mais survivre
Vaut mieux que de mourir
Enterré vivant,
Quel choix de Sophie
leur donne
Isis, déesse du nom poétique,
Patronnesse de la nature,
Protectrice des morts et des enfants.
Ô ISIS, votre nom sacré maintenant profané par des
Abrutis sans aucune honte,
Qui sèment la terreur parmi les innocents pour
Leur adoration de Zarathoustra, car
Ils ne connaissent rien de mieux.
Agissant dans l’obscurité, agents de la mort
Qui, pour tout dire,
Ignorent même leur propre culte,
Ils ont volé votre nom!
Ô Isis je vous prie de venger votre nom,
De venger les enfants, de venger les morts,
Lâchez votre pouvoir,
Appelez sur terre votre royaume,
Lancez votre disque de soleil aux cornes de vache,
Rassemblez vos cobras, vos vautours,
Que les usurpateurs soient obligés de grimper les sycamores,
Que tout le mal disparaisse-
Au-dessous de ces Super Lunes
Le monde attend désespérément
De Bonnes Nouvelles.