1

Toi enfin

Dessin 2 (Eurydice évanescente, encadrée de rochers).

 

Toi enfin
îlot de blancheur
pris dans une échappée de nuages

vois-tu le rocher menaçant
es-tu la sœur de Sisyphe
celle qui éponge dans l’ombre ses larmes

toujours il nous faut tendre vers la lumière
un visage
que guette le dieu de la mort

le dieu de la mort
est le poids la mesure
tu lui opposes Eurydice le voile de ta nudité

il ignore ta folie
cette préférence
accordée à l’instant amoureux

tu as su qu’une seule rose
explose
pour le printemps tout entier

je t’en prie
ne cède pas au remords
l’éternité n’égalera jamais ta beauté

tu es prière
tu n’es pas une pierre
passe la porte

accepte enfin de peser ce peu que pèse ton souffle

 

 

« Sur le pas de l’ombre » (Variations sur le thème d’Orphée à partir de dessins de Michèle Iznardo).