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TRANSMETTRE LA HAUTE …

 

TRANSMETTRE LA HAUTE MUSIQUE DES MONDES

 

Transmettre la haute musique des mondes, le son du hautbois, de la flûte, de la harpe.
Matić nommait les ombres des étoiles.
Nommer les étoiles mêmes, c’est bien mieux. La quiétude.
L’harmonie des sphères.
Il n’est rien à l’intérieur. Dans ce rien Vit une mer paisible qui sourit par les vagues imaginaires des mots.
Connaître les mots. Connaître à force d’usage leur merveilleuse précision.
Transmettre les étendues que j’ai vues, en-dehors de toute mort.
Une lumière est à l’intérieur. Par elle je brille et je vis.
Ne sens-tu pas comme elle te caresse et te réchauffe avec douceur ?
Connaître les arbres. A cela aussi les livres sont nécessaires.
Pour le changement des saisons, pour de longues observations des cieux, Pour un regard béat à travers les télescopes, pour les petites choses qui vivent autour de nous.
Que de couleurs pour les feuilles à l’automne ! Le matin : un pain sec, nourricier. Trois croissants, un jus d’orange. Cela aussi nourrit et réchauffe. Cela aussi réjouit.
Le promeneur embrasse de son regard les couronnes des arbres, celles-ci embrassent, Absorbent, de par leur vision, telle un œil énorme, le promeneur.
Ne faisons-nous, toutefois, que nommer les ombres des étoiles ?
Lisons-nous avec suffisamment d’attention les poèmes, les âmes ? Demandons-nous en vain que l’âme dans l’âme se reconnaisse ?
Oui, peut-être suis-je passé à côté de tout, comme ce temps qui m’a dépassé.
Toutefois, je brille. Et toi, est-ce que tu brilles ?