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Un regard sur la poésie Native American (17). La poésie de Anne Howe

 

LeAnne Howe et l’illustration mordante de la « survivance »

traductions de Béatrice Machet  avec l’aimable autorisation de l’auteure.

 

     LeAnne Howe est membre de la nation Choctaw, celle-là même qui fut déportée en Oklahoma ainsi que la nation Cherokee, toutes deux appartenant à ce que les Blancs nommaient avec le peuple Séminole, Creek et Chikasaw, « les cinq tribus civilisées ». Elle est l’auteur de pièces de théâtre, elle est cinéaste, elle est également enseignante au niveau universitaire dans les départements d’études Amérindiennes aux Etats-Unis (Minnesota et Illinois.) Son premier roman, Shell Skaker, a reçu un prix de la Before Colombus Foundation et récompensé par le titre de Wordcraft Circle Writer of the Year. Traduit en Français, ce roman devenu équinoxes rouges, concourut en 2004 pour le prix Médicis étranger et en fut finaliste. L’arme la plus efficace de LeAnne est l’ironie, l’humour, mais son nom de famille dans sa langue Choctaw n’est-il pas Tells and Kills, Raconte et Tue ... Ainsi dans un interview elle dit:” les Indiens d’Amérique sont vus comme Faune et flore (des Etats-Unis sous-entendu) et c’est pourquoi le bureau des affaires indiennes est carrément situé au département de l’intérieur, maintenu au ministère de l’intérieur qui supervise les territoires, s’occupe de la pêche et du gibier, de la vie sauvage ET des Indiens d’Amérique.  Dompter les Indiens, c’est dompter la terre.” Elle n’hésite pas dans ce qu’elle a intitulé des Choctalking On Other Realities (on l’aura compris, jeu de mot avec Choctaw et talking), à mêler des personnages palestiniens, juifs, des américains d’Oklahoma et des Indiens déportés en Oklahoma, des immigrants, bref, tout un échantillonnage humain pour montrer que depuis des siècles le colonialisme et ses nuisances ne cessent de faire vivre des drames à des populations prises en otage, ou victimes d’attentat, et que bien souvent les femmes souffrent plus les autres.

LeAnne Howe est aussi l’auteur d’un recueil de poèmes et de proses très remarqué aux Etats-Unis : Evidence of Red. Ce livre semble illustrer, expliquer, montrer, nous faire vivre de l’intérieur ce qu’il en coûte aux dits Indiens d’Amérique du nord d’être ou de n’être pas la copie des stéréotypes, la copie des fantasmes que les blancs avec leurs esprits formatés et leurs besoins politiques, ont plaqué depuis l’Europe comme aux Etats-Unis, sur les premiers habitants du continent alors appelé « le dos de la tortue ». Commencé pendant la colonisation et le génocide, ce travail de sape de l’identité indienne remplacée par slogans publicitaires, mascottes sportives et figures romantiques déformant la réalité des cinq cents nations Indiennes pour en tirer un modèle unique peu ou prou « synthétique » continue jusqu’à nos jour de nuire. Aussi bizarre que cela puisse nous paraître depuis la France, l’image de l’Indien a toujours joué un rôle représentatif dans les idées que les occidentaux avaient et ont d’eux-mêmes. Robert M Berkhofer dans son plus célèbre ouvrage, The White Man's Indian: Images of the American Indian from Columbus to the Present,  a bien montré que les Indiens n’étaient pas évoqués pour eux-mêmes mais simplement représentés pour les besoins occidentaux d’offrir une contrepartie à leurs valeurs : les Indiens devenant les otages et la métaphore de la lutte blanche se « battant » contre la « sauvagerie » afin d’aller plus loin sur la voie de la « civilisation ». Mais cette construction de « l’indien » générique et homogénéisé, sur un plan politique, n’a pas de légitimité ni idéologique ni historique.

L’ambiguïté et l’ambivalence qui existent dans la conscience américaine quant à la construction violente de la nation font de l’image de l’indien un repère d’auto-identification utilisé dans l’industrie du loisir d’abord, mais qui s’est infiltré dans d’autres domaines de la société. Ne serait-ce que dans la sphère religieuse et spirituelle où l’appétit dévorant des blancs s’approprie encore et toujours les rites des cultures Indiennes pour produire des « shamans blancs », agents de l’impérialisme culturel exercé par la société blanche dominante. Néanmoins on ne peut ignorer l’importance que cette imagerie liée aux indiens occupe dans l’espace mental des occidentaux. En Allemagne les pow-wows, les rencontres entre indianistes et westerners, les reconstitutions fantasmées de batailles (telles que représentés par Buffalo Bill dans son Wild West Show par exemple) offrent un espace où certains se plaisent à « jouer aux Indiens ». Ce sont là des manifestations  et des phénomènes qui sans être majoritaires ne sont pas rares. En France ces événements existent aussi. Cela va avec déformations, inexactitudes, appropriations erronées, jusqu’à voir sur toutes les têtes des coiffes quand celles-ci dans les tribus ne se portaient que rarement, elles étaient l’apanage de quelques-uns seulement, ceux dont le mérite et le courage devaient servir d’exemple aux autres membres de la communauté. (Mais l’industrie de la mode et des déguisements a tout à gagner à promouvoir cette image évidemment !) Le fait que la chanteuse Joan Franka, Néerlandaise, apparaisse au concours de l’eurovision habillée dans un costume des Indiens des plaines, illustre ce que Louis Owens, auteur Choctaw/Cherokee, nomme le damningly hyperreal ‘Indian’. Hyper réalité sur fond d’absence de la véritable indianité. La simulation à partir d’une invention crée cet «indien » devenu cas sociologique, devenu incarnation d’une nostalgie culturelle qui regrette ces traditions tout en fonçant toujours plus vite vers le tout chimique et le tout technologique. Les indiens deviennent synonymes d’innommables, figures esthétiques coincées entre le réel et le romantique dans l’imaginaire occidental. Il suffit qu’un Jim Thorpe remporte une médaille d’or, que les soldats Navajo (code talkers) utilisent leur langue Diné pour déjouer les soldats espions allemands, que Kevin Costner ou Johny Depp prétendent avoir un huitième, un seizième de sang indien ou bien soient adoptés par une tribu, et l’imaginaire des foules occidentales s’enflamme ! Valeureux en victimes, dignes et stoïques, les nobles sauvages font rêver et deviennent l’archétype de la victime essentielle, du sacrifié vertueux sur l’autel du pragmatisme et du matérialisme. Qu’ils ne renoncent pas à leur culture, à leurs valeurs, nous permet de nous vautrer dans nos manques et défauts, car nous avons en eux nos sauveurs, nos rédempteurs !

Bien en marge de cette image, le véritable membre d’une communauté indienne quant à lui se soucie de l’importance d’être reconnu en tant que membre d’une nation ayant sa souveraineté et sa culture. Il se débat avec des droits reconnus par traités. Voilà ce qui caractérise la sphère de réalité politique des tribus. Accaparés par les changements survenus depuis des générations qui affaiblissent leur possibilité de prendre leurs destins en main, piégés par la nécessité de vivre dans deux sociétés à la fois, accusés de n’être jamais assez indiens sous prétexte de mixité, ils luttent néanmoins et font l’expérience de la « survivance », terme employé et inventé par l’auteur Anishnaabe Gerald Vizenor. A la fois survie physique et culturelle, la survivance est le phénomène actif, inventif, créatif au cœur des cultures indiennes pour se perpétuer tout en s’adaptant malgré et au-delà des tragédies, de la pauvreté et d’une forme d’impuissance à faire valoir leur identité et leurs droits. La survivance se joue au présent sur un fond d’absence historique voulue par les conquérants. Elle se manifeste dans les cultures indiennes par l’humour, par la perpétuation des traditions, des rituels, de la pratique des langues, et par la résistance à l’assimilation. Elle est présente et est l’esprit même de la littérature dite indienne. Elle est faite de courage et de solidité mentale comme morale. Il ne demeure pas moins que partout dans le monde des pays, des cultures, des sociétés sont amoureuses de l’image de l’indien véhiculée par les stéréotypes que les blancs ont depuis des siècles projetés sur les peuples premiers du continent américain. Qu’on se souvienne de Rousseau, de Montaigne, des écrits de colons occidentaux dès l’antiquité, les peuples indigènes ont toujours été présentés comme inférieurs et destinés à la servitude. Leurs interprétations pour autant qu’elles se soient parfois voulues en faveur des Indiens, ont toujours été biaisées par un complexe de supériorité, ces autres rencontrés-et prétendus « découverts », ayant toujours été des primitifs (et bien souvent cannibales). LeAnne a un terme pour désigner le but à atteindre à travers l’écriture, il s’agit de « tribalography ». Transmettre et négocier avec le passé, montrer le présent des Indiens d’Amérique, faire partager les expériences historiques avec les autres peuples de la terre en écrivant une histoire, un poème, qui lient Indiens et non-Indiens, voilà qui serait un résumé de cette discipline. Les impacts et les interactions se jouent à travers le temps et à travers les cultures. Cela a à voir avec la manière dont on regarde les identités, les différences, et la pratique du politique propre aux tribus Indiennes.

     Sans faire de long discours, la poésie de LeAnne Howe nous enseigne, nous montre tout cela qui précède à travers ses personnages, ses récits, les épisodes de l’histoire très ancrés dans la culture Choctaw. LeAnne revendique d’écrire depuis cet environnement-là, son travail se veut l’expression d’une notion proprement Choctaw qui se traduit par « life everlasting », vie éternelle, et cela comprend une forme d’éternité de validité des valeurs non seulement culturelles et mais aussi politiques de la société Choctaw. Au-delà, l’expression Choctaw disant “Issa halali haatoko iksa illok isha shkii” et signifiant : parce que tu me portes encore, je ne suis pas encore mort, met en relief la philosophie Choctaw. Celle-ci nous enseigne que tant que la terre nous portera, nous vivrons. Le ton employé par LeAnne est humoristique et juste. L’auteure tour à tour se montre sage, généreuse, le teneur est rafraichissante même quand elle parle des horreurs perpétrées. Je lui laisse « la parole », les poèmes disent par eux-mêmes, il n’y a rien à ajouter, rien à enlever non plus.

 

La liste que nous dressons

Première partie

Note 1 :
L’Amérique est pour 82% chrétienne. 60% de la population croit que la bible est un fait historique. Le président des Etats-Unis a fait de Jésus son philosophe favori.

Note 2 :
Aujourd’hui le cannibalisme des premiers Indiens est présenté comme semblant avoir été de rigueur bien plus qu’il ne l’a en fait été. La tendance de l’histoire à répertorier ces incidents crée l’impression que les groupes qui s’affrontaient se mangeaient entre eux comme pour mettre fin au conflit. Nous n’avions pas pour but de découvrir le cannibalisme, mais celui de découvrir ce qui se trouvait en nous… (1)

Note 3 :
Ainsi que Catherine Albanese l’a montré, la littérature anglo-américaine a transformé Davy Crockett, de colon et de soldat, en un superhéros violent, qui communiait avec l’esprit tout puissant de la nature sauvage en mangeant des ours et des Indiens Creeks. (2)

(1)  Tiré d’une conversation entre moi-même et le professeur Geoff Cohen de l’université Riverside de Californie, à propos de son cours « l’iconographie du cannibale dans la première littérature américaine. » en 2004.

(2)  Tiré d’une conversation entre moi-même et le professeur Joel Martin de l’université Riverside de Californie, à propos de Davy Crockett et de ses exploits avec les Indiens, en 2004.

Note 4 :
Luis et Salvadore, les deux guides Miwoks de l’expédition Donner, ont été les premiers à être fusillés puis mangés. Pour de nombreux Indiens d’Amérique, Luis et Salvadore nous représentent tous :

William Foster était dérangé, et le pourquoi il l’est devenu est facile à comprendre, sachant ce qu’il a subi. Il était terrifié à l’idée de mourir de faim et Foster avait programmé d’assassiner les Indiens pour les manger. Eddy, un ami, prévint Luis et Salvador qui prirent rapidement la fuite. Le groupe de Donner suivit leurs traces. C’était facile. Les pieds des Indiens étaient devenus à vif et leurs doigts de pieds gelés étaient tombés, leurs empreintes étaient ensanglantées. Foster comprit que si les Indiens ne les guidaient pas en lieu sûr, leurs cadavres pourraient au moins servir de nourriture.

Le 9 ou 10 janvier, les Indiens avaient souffert terriblement du froid et survivaient sans presque rien manger, sans feu. Ils ne pourraient pas durer encore longtemps. Ils s’arrêtèrent épuisés près d’un petit ruisseau. C’est là que l’Espoir Vain leur tomba dessus. Malgré les arguments donnés par quelques-uns et l’aspect terrifié des Indiens, Foster les fusilla tous les deux. Ils n’auraient pas pu survivre longtemps, néanmoins son geste provoqua l’horreur. (3)

(3)  D’après le site : The Donner Party by Daniel Lewis. Http://railboy.tripod.com/donner/

 

Deuxième partie

La route de l’attente
arrive
cette fois San Francisco
roule le long de l’abîme
dans une voiture noire remplie d’aube et
de sous-vêtements masculins.

De nouveau
une membrane nous enceint
et je suis avide de tout ce que tu offres
tes mains,
tes poignets de poète sanguinolents
sur la page
ton pénis faits de mots
qui pénètre mon vagin
tel une arme humide.

Nous drapons nos corps de nouveau alentours
Mais pareils au matériel amovible d’une scène de théâtre
nous  craignons le marteau et les clous,
la faim,
la mort,
l’envie,
et la dépense.
Nous « caféions »
Essayant de nous rappeler qui nous sommes,
L’un pour l’autre veux-je dire.
Au Dollys, de grosses omelettes,
des grandes tasses d’expresso brun déterrent
de vieilles famines, des siècles lointains
font signe.
« Oui » nous blottit ensemble
et nous respirons le même air sans épaisseur
Nous nous respirons l’un l’autre
et oublions tout ce qui est arrivé.

Sur la route faite chair
ils nous séparent
des doigts et doigts de pieds
nous séparent de nos os.
D’abord sommes avalés en entier
comme des gaufres de Dieu
nous dévalons les gosiers de chrétiens affamés.
Tout ce que nous faisions, tout ce que nous ne faisions pas
est digéré dans leurs rêves
Maintenant ils nous connaissent mieux que nous nous connaissons nous-mêmes

En cavale (encore) nous mettons cap au nord vers les casinos
devenons ce que nous craignons : des consommateurs de biens et de services.
Nous donnons vingt dollars à un étranger
pour nous enseigner
comment attacher nos chaînes de telle sorte que
nous pouvons glisser au-delà de Donner Pass
où des sièges de banquet
immobiles comme des glaçons
attendent patiemment notre retour.

Nous fonçons vers le motel Biltmore
Notre musique est un sacré mauvais présage
Nous déjeunons dans les hautes Sierras et
Tu m’apprends à jouer.
Nous écrasons la conférence d’un écrivain
Un mauvais poète lit une « ode à l’appétit » 
Mais cette fois nous ne constituerons pas le dîner.

 

Troisième partie

A sept cent pieds d’altitude
bien que traqués par le lac Tahoe
nous nous entraînons à l’évasion en dévorant un
cochon répugnant tout comme nos assassins une fois nous dévorèrent.
Au café All-American
Toi en gris contrastant mon noir conventionnel,
nous dînons d’un foie d’oie,
avec ananas, et glace au curry
Où sont Luis et Salvadore à présent ?
Qui diable s’en préoccupe ! Nous suivons
une carte au trésor de chair et de sang,
le camouflage fantomatique d’appétits exotiques
qui poursuivait Luis et Salvadore
nous a tous contaminés
Et,
que dire de ce toi et moi fumants ?
Cette vapeur
Ce toi et moi?
Emprisonnés par la faim torride d’un Dieu chenu
nous n’avons ni le regard fixe d’une ombre
Ni ses yeux ni ses oreilles.
Pas de passé ténébreux.
Rien, mais ici et maintenant
rendus manifestes au sein d’un repli d’étoiles  
Nos corps
Géométrie à présent
Conjointe aux cieux
Sur terre comme
Luis y Salvadore
Conjoints dans le sang,
Et chose bizarre
L’amour.

Mon nom est Noble Sauvage
J’ai été fabriqué pour l’iconographie
Rompt mon hymen
Je saigne et reproduis
Des enfants que vous mettez en scène
et photographiez,
Répertoriez,
Mais bientôt abandonnez.

Combien de blessures espérez-vous que je porte ?

Mon nom est Noble Sauvage
Vous voulez me louer une journée ?
Une semaine ?
Une année ?
A l’heure ?
Je suis l’histoire que tu baisais du doigt
la preuve sous ton ongle
Peux-tu ressentir ma jouissance?

Mon nom est Noble Sauvage
Tu m’as tué
Afin de me ramener à la vie
Comme animal de compagnie, une mascotte
Un homme.
Puisque je suis ton invention
Tous ce que je dis se réalise.

Mon nom est Noble Sauvage
Le rédempteur de l’Amérique.
Cette nuit,
seul avec mon meurtrier,
iconographe
puisses-tu Dieu avoir
pitié pour ton âme.

La Pocahontas de Disney se languit de Noble Sauvage
Quand tu me trouveras
Je serai ton réservoir d’ADN
La porteuse d’un million de fougueux œufs rouges
dans laquelle tu auras l’autorisation de planter
brûlant que je marchande ma vie à chaque
et pour toutes les fois
que tu me pénètres.

J’en baiserai 47
Ferai l’amour à des milliers d’autres
Mettrai au monde une nation de frères et de sœurs.
Ils seront tous tes substituts.

Noble Sauvage voit un thérapeute

Noble Sauvage :
Elle est trop intense pour moi.
Et je ne ressens rien. Pas d’émotion.
En fait, j’ai arrêté avec les femmes
 –même perdu le désir
d’attaquer les poulettes blanches.
(pause)

Thérapeute :
(Il écrit furieusement sur un bloc jaune, mais ne dit rien.)

Noble Sauvage :
Les gens attendent de moi que je sois fort.
Sage,
Stoïque,
Sans culpabilité.
Un homme capable de quelques actes symboliques.
Ugh – est-ce là ce que je suis supposé dire ?

Thérapeute :
(Il continue d’écrire)

Noble Sauvage :
Je n’ai pas envie
De mutiler,
De scalper,
De brûler des wagons.
J’attrape des hémorroïdes
si je monte à cru.
C’est un rôle impossible.
Je ne sais pas qui je suis.
Que dois-je faire Doc ?

Thérapeute :
J’ai bien peur que nous n’ayons plus le temps. Abordons cela
lors de notre prochaine consultation.       

 

La mascotte sportive indienne rencontre Noble Sauvage

MASCOTTE INDIENNE : Je nous pense en tant que couple.

NOBLE SAVAGE: Avons-nous jamais été ensemble ? Le serons-nous jamais ?

MASCOTTE INDIENNE : Mais nous voilà. Toi avec arc et flèche. Moi avec un bandeau.

NOBLE SAVAGE : Nous n’avons jamais été ensemble.

MASCOTTE INDIENNE : Rêves-tu seulement de nous ?

NOBLE SAVAGE : Non.

MASCOTTE INDIENNE : Moi oui. Et quand ça m’arrive, tu me ressembles parfaitement.

 

Noble Sauvage affronte Mascotte Indienne

NOBLE SAVAGE : Que fais-tu dans mon placard ?

MASCOTTE INDIENNE : Mon chou, est-ce que je peux porter ton pagne au match cette nuit ?

NOBLE SAVAGE : Non, et ne m’appelle pas mon chou.

MASCOTTE INDIENNE : Allez, il est trop petit pour toi.

NOBLE SAVAGE : Non, il ne l’est pas. Enlève ces plumes.

MASCOTTE INDIENNE : Tu disais que tu aimais mon boa d’autruche.

NOBLE SAVAGE : Seulement cette fois-là. Je voudrais que tu l’aies oublié.

MASCOTTE INDIENNE : Je n’oublierai jamais.

NOBLE SAVAGE : Il n’est est pas de même pour moi à ton sujet.

MASCOTTE INDIENNE : Ne me ressors pas cette merde de colon, bébé.