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Una voce poco fa

 

 

Sous la table du café, ses chaussures versées,
sur le pavé, elle se caresse les pieds
l’un contre l’autre – et les chevilles –

Lunettes sur son journal, elle ne lit plus –
suicide collectif de millions d’hommes ivres
de la voracité d’une poignée d’autres,
ordinaires meurtres de masse – elle ne lit rien.

Si elle fermait les yeux, l’amour viendrait
par derrière lui dégrafer le soutien-gorge –
la caresser sous les seins – mais elle préfère,
les yeux grands ouverts, partager les hirondelles
avec tous ceux qui le veulent bien, ici comme
ailleurs – partager les hirondelles ou rester
ce vase plein de lait posé auprès du monde
qui meurt

 

Colonne di San Lorenzo - Milan