1

Vieil homme fort comme la solitude

 

Vieil homme amoureux des plus justes causes
La torche de ton sang rayonne dans mes veines
Sous le faible vent qui se lève aux cloisons des nuages
J'essuie la sueur de ton front
Les rameaux de ta vie s'enfoncent dans toute cette épaisseur
inquiète où le néon découpe des entonnoirs tourbillonnants
d'insectes interdits
Je t'ai conquis cependant je crains de te voir disparaître
Tant de fois t'ai-je vu te défaire et te statufier
Passionnément renaître
Vieil homme amoureux du temps perdu
Vois luire sur ma peau ton passé dans la coutellerie lunaire
Rejaillir des ténèbres la montagne où tu te souviens d'être
amant

                                Vieil homme fort comme la solitude
                                   

  (Extrait de L'heure inexplorée)