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Wir – ich mein

 

Wir – ich mein, ich und die anderen, die das machen -
gehen, offensichtlich nutzlos, auf dem Bahnsteig auf und ab.
Wissen Sie, es gibt dafür gute Gründe.
Wer hält denn Ihr Herz auf Trab?
Wer erschreckt Sie als tosender Busch im Gebüsch?
Ein Rücken, Fahne, unter Transenetten (?)
und dreht sich um: leer wie der Tod
blickt eine Stoppelfresse voraus, in der
sich nichts spiegelt, wenn sich kein anderer spiegelt,
den er wiederum immer sucht und nicht findet
knapp neben dir...
Wir leben am Bahnsteig, im Augenblick;
"drüben ist er eher, am anderen Ende, -
- ein anderer, eben so mager, schick - "
so geht ein Augenblick in unserem Gelände
vorbei. Passant, geh auch vorbei,
mit deinen Absichten, deiner Ruhe,
verstehe nicht die Nervösen im Herzen!
Sie wollen immer nur Treffen, Zufälle,
töten sie dann wie Tontauben mit Scherzen
und schlendernden Beinen und todesverachtend
lässigem Blick. Du könntest den Mantel aufhängen,
Bürger, getrost, auf diesem unseren unsteten Blick.

 

 

 

Nous  - moi et les autres, je veux dire,  qui le faisons–
arpentons le quai de long en large, en vain cela saute aux yeux.
Pourtant il y a à cela des raisons, vous savez.
Qui donc maintient votre coeur au trot ?
Qui vous fait peur comme un buisson mugissant au milieu des broussailles ?
Un dos, un drapeau, parmi des gens en transes
et il se retourne ! : vide comme la mort,  gueule non rasée, regarde
devant lui, rien en lui ne se reflète, si ne se reflète pas cet autre 
qu’il s’obstine à chercher sans le trouver 
tout près de toi…
Nous vivons sur le quai, pour le moment.
"De l’autre côté,  à l’autre bout plutôt-
-  un autre,  tout aussi maigre,  chic-"
ainsi  s‘écoule le temps sur notre bout de terrain.
Passant, va ton chemin,  avec tes objectifs, ton calme,
n’essaie pas de comprendre les nerveux du coeur !
Ceux-là veulent juste des rencontres, des hasards,
pour les tuer ensuite comme des pigeons en carton pâte
avec des plaisanteries, les jambes flâneuses, le regard las,
méprisant la mort. Tu pourrais suspendre ton manteau, citoyen, 
à  notre regard instable.

 

 

Traduction, Brigitte Gyr