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Alberto Pellegatta, Trois poèmes

Oxydation des étoiles sur les rails.

Tu es d'une espèce adaptée
tu montres le côté le plus fier du conflit
les ruines sordides, les impuretés délicieuses.
Origine des formules, typhon ou lubie,
toi, ange révoqué.

 (de L’ombra della salute (Mondadori 2011)

 

*

Salon des Refusés

Les allusions onctueuses des saints
révèlent un zodiaque de chambres.

Le paysage fond dans le gris
et la ruine a aboli le soleil,
les collines ressemblent à un cerveau.

Touches, modules du sommeil. Prisons
et cordes.

 (de Ipotesi di felicità, Mondadori 2017)

 

*

S'abandonne, sans poids ni âme
à l'eau acrylique.
Fait le mort, tandis que le fond
ignore les carpes et les chats, se dégonfle
et ces rives inhalent
un paysage d'oxyde et d'étoiles

(de la piscine au bois, à la chambre à coucher, amour)

Ainsi il s'enfonce dans le corps naturel
et le vert circule en lui,
glissant et secret.
Les échelles débordent sur le pré musical
et le soleil ne sert plus à rien.
Le chant, inquiet, suit une grammaire
primitive, végétale.

Ce projet ne prévoit pas d'avenues,
de cadrans, ni de métros
mais des horizons allergiques et des lumières flexibles.

(Prix Cetona 2007)

Présentation de l’auteur

Alberto Pellegatta

Alberto Pellegatta est né à Milan en 1978. Ses poésies ont été publiées dans de nombreuses revues ainsi que dans l’anthologie de Mario Santagostini I poeti di vent’anni (Stampa, Varese 2000) et dans celle de Maurizio Cucchi Nuovissima poesia italiana (Garzanti). Il a obtenu le Prix National de Poésie de la Ville de Meda, le Prix Amici de Milan et le Prix Cetona. Il traduit depuis l'espagnol et collabore à des revues. Parmi ses publications, citons Mattinata larga (Lietocolle 2002), L’ombra della salute (Mondadori 2011) et Ipotesi di felicità (Mondadori 2017).




© Antonio Riccio

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