Alberto Pellegatta, Trois poèmes

Par |2023-11-06T09:47:58+01:00 6 novembre 2023|Catégories : Alberto Pellegatta, Poèmes|

Oxy­da­tion des étoiles sur les rails.

Tu es d’une espèce adaptée
tu mon­tres le côté le plus fier du conflit
les ruines sor­dides, les impuretés délicieuses.
Orig­ine des for­mules, typhon ou lubie,
toi, ange révoqué.

 (de L’ombra del­la salute (Mon­dadori 2011)

 

*

Salon des Refusés

Les allu­sions onctueuses des saints
révè­lent un zodi­aque de chambres.

Le paysage fond dans le gris
et la ruine a aboli le soleil,
les collines ressem­blent à un cerveau.

Touch­es, mod­ules du som­meil. Prisons
et cordes.

 (de Ipote­si di felic­ità, Mon­dadori 2017)

 

*

S’a­ban­donne, sans poids ni âme
à l’eau acrylique.
Fait le mort, tan­dis que le fond
ignore les carpes et les chats, se dégonfle
et ces rives inhalent
un paysage d’oxyde et d’étoiles

(de la piscine au bois, à la cham­bre à couch­er, amour)

Ain­si il s’en­fonce dans le corps naturel
et le vert cir­cule en lui,
glis­sant et secret.
Les échelles débor­dent sur le pré musical
et le soleil ne sert plus à rien.
Le chant, inqui­et, suit une grammaire
prim­i­tive, végétale.

Ce pro­jet ne prévoit pas d’avenues,
de cad­rans, ni de métros
mais des hori­zons allergiques et des lumières flexibles.

(Prix Cet­ona 2007)

Présentation de l’auteur

Alberto Pellegatta

Alber­to Pel­le­gat­ta est né à Milan en 1978. Ses poésies ont été pub­liées dans de nom­breuses revues ain­si que dans l’anthologie de Mario San­tagos­ti­ni I poeti di vent’anni (Stam­pa, Varese 2000) et dans celle de Mau­r­izio Cuc­chi Nuo­vis­si­ma poe­sia ital­iana (Garzan­ti). Il a obtenu le Prix Nation­al de Poésie de la Ville de Meda, le Prix Ami­ci de Milan et le Prix Cet­ona. Il traduit depuis l’es­pag­nol et col­la­bore à des revues. Par­mi ses pub­li­ca­tions, citons Mat­ti­na­ta larga (Lieto­colle 2002), L’ombra del­la salute (Mon­dadori 2011) et Ipote­si di felic­ità (Mon­dadori 2017).




© Anto­nio Riccio

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