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Alexandre Lequœur, EDA, extraits

IX

Suivre le pavé
  les odeurs
et le cours de la Seine

le jour
est sans matin

Flèche de Notre-Dame
    blessure au mur
 de Saint-Gervais

l'aube
est blafarde

De l'or scintille sensible
au tympan des Archanges
répondant au sourire
de la rue Quincampoix
Quand l'air porte des mots
    inattendus encore
inspirant au retour
leur absence de poids

 

 

∗∗∗∗∗∗

XV

Les volets sont clos sur ma main
qui pour que l'autre écrive
protège la petite flamme
de l'appétit de l'ombre

L'instant auparavant
j'étais à la fenêtre
quand le ciel et la terre
se sont déréunis

Et ma paume recèle
de la mémoire claire
obscure à son envers
où demeure ma nuit

 

 

 

∗∗∗∗∗∗

XVI

L'autre nuit
Adjacente du jour dérobé
Entretient un silence
Dont l'éternel ennui
Déborde et puis s'élance
Par la mort initié
Pour entr'ouvrir une aube
Où l'homme se fait lyre
De la nuit palpitante
Au matin avouée
De la mémoire lente
Au présent avenir

 

 

 

 

∗∗∗∗∗∗

XVIII

Quel jour
quelle année
quel moi s'en est allé
battant des ailes ?

D'ouest en est
du pareil au même

Le chemin du retour
Est-il une route vers soi ?

Et si ultimement
il advient que j'acquiesce
vais-je me retourner
revenir sur mes pas ?

 

∗∗∗∗∗∗

XXXIX

Humer le matin
quand les toits se défont en nues

Boire l'aube
lire l'aube délivre

 

 

Présentation de l’auteur

Alexandre Lequœur

Alexandre LEQUŒUR vit En Bretagne. Né en 1987, il s'exerce depuis à l'écriture en musique et en mots.

Longtemps habitant de la nuit, il a scruté — sans vouloir le saisir, le passage de l'ombre au jour pour délivrer un témoignage qu'il formule en vers libres qu'il espère précis.

Il travaille à ce jour à l'élaboration d'un premier recueil composé de quarante poèmes illustrés. Pour lui, l'écriture est un travail manuel de l'esprit. Aussi, sans cesse, il se souvient « PER LABOREM AD ARTEM » qui est la devise de son ancien village à Paris.

 

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