Revue Cabaret n° 29 et 30

La revue Cabaret numéro 29 est intitulée « Les mystères de l’Ouest » : il fut entendre ouest par océan et Bretagne…  Pour reprendre le slogan publicitaire (en son temps) de La Corde Raide, j’écrirais« La plus petite des revues, mais non la moindre ! »

Deux femmes que je connais, pour ses sollicitations pour la première et pour la seconde grâce aux notes de lecture que j’écris sur les SP  qu’elle m’envoie, la revue, fidèle à son habitude ne publie que des poèmes de femmes et UN homme, jamais je n’ai lu sous la plume de Nadia Gilard, sous le titre de « Mon démodé », un poème d’amour aussi impatient (« la convulsion d’amour et de mort »). J’aime Marie-Laure Le Berre pour ces vers : « La marche lente des menhirs / Tu folâtres dans leurs rangs /  Homme malheureux » (p 8). J’aime le texte d’Olivia del Proposto qui fait  dire à l’héroïne de son poème qu’elle jettera ses dix ans « demain /  A 9h 53, / ça fera 3650 grandes pensées exactement » : je compte 3656 (ou plus ou moins ?), ça dépend comment on compte les années bissextiles ; je sais, elle écrit pensées

Numéro 30 ; intitulé « Massalia Soul System », je suis étonné par la diversité du paysage éditorial français ou francophone. Il est vrai que les éditions du Seuil ont une autre surface que la revue Cabaret et les éditions du même nom.

Revue Cabaret : abonnement 4 n° annuels, 12 euros

Consacrée à Marseille, les écritures (poèmes ou prose) sont marquées par les inégalités ( il est vrai que Marseille est l’école de la misère !)




Feuilleton Bernard Noël sur Poezibao

Doit-on encore présenter le site de la journaliste Françoise Trocmé, créé en 2004, riche de milliers d'articles, et dont la vitalité ne se dément pas? Poezibao, accessible en suivant le lien, est à la fois une anthologie permanente, avec un extrait quotidien de poésie, un journal de l'actualité de la poésie, un magazine nourri de reportages, de rencontres, de notes de lecture, une revue littéraire avec une recension régulière des revues de poésie et une base de données.

Depuis septembre 2020, elle héberge également la revue NU(e) de Béatrice Bonhomme ((https://w7ww.recoursaupoeme.fr/revue-nue-n69 )), proposée au format PDF. Le numéro 72 (septième publication au format électronique) est consacré à Serge Ritman.

 

Photo ©Maxime Godard

Pour l'anniversaire de Bernard Noël, écrivain majeur dont l'oeuvre traverse, outre la poésie, roman, théâtre, essais sur la peinture, en passant par des textes politiques, Poezibao, en lien avec le site "Atelier Bernard Noël", propose à ses lecteurs un feuilleton sur le thème "Quel plaisir avez-vous à lire Bernard Noël ?"

Onze auteurs sollicités on expliqué ce qui, dans l'oeuvre ou la personnalité de l'écrivain, qui fêtait le 19 novembre ses 90 ans, suscitait leur admiration, tout en joignant un extrait de l'oeuvre qui illustre ce qui leur semble primordial.

Sont ainsi à suivre les témoignages de Jacques Ancert, Marie Etienne, Sophie Loizeau, Jean-Marie Gleize, Jean-Louis Giovannoni, Marcel Migozzi, Claudine Galea, Ludovic Degroote, Anne Malaprade, Patrick Laupin, Amandine André, qui forment un passionnant panorama des puissantes raisons de lire ou relire Bernard Noël.




Revue L’Hôte, esthétique et littérature, n. 9, « De la nuit »

Je reçois le nouveau numéro de la revue de Didier Ayres, dont nous avions salué la naissance en janvier 2019. Le numéro que j'ai en main, luxueusement présenté sour une couverture or marquée d'un "9" en calligraphie cursive, tout comme le sous-titre thématique, s'ouvre sur des pages de papier satiné, où les marges abondantes rendent la lecture particulièrement agréable.

Onze contributeurs recensés au sommaire proposent des textes de forme variée: poème en vers ou en prose, essai, nouvelle, traduction... chacune introduite par un sobre encadré noir surmontant titre et auteur, et indiquant la direction de notre lecture. Je retiens particulièrement, dans ce numéro que je feuillette encore, la contribution d'Emmanuel Moses, auteur rate à la plume exigeante, présent ici avec 6 poèmes sur la poésie nocturne urbaine.

Des pages 25 à 35, un portfolio, composé par Yasmina Mahdi , propose de visiter une série d'oeuvres d'auteurs variés, dont deux techniques mixtes de Yasmina Mahdi. Toutes illustrent la thématique nocturne du numéro dans des techniques variées : peinture, gravure, photo...

On soulignera également ici la qualité de la reprographie, particulièrement dans le rendu si délicat des nuances de gris.

Le lecteur intéressé pourra trouver davantage d'informations et s'abonner en suivant le lien vers le site de la revue 

 

L'Hôte, esthétique et littérature, n. 9, « De la nuit »mars 2020, 60 pages format A4, 5 euros.




Les Haïkus de L’Ours dansant

L'Ours dansant, n. 3, le journal du haïku, novembre 2020 est une publication gratuite disponible sur la page de l'association pour la promotion du haïku, qui publie également Ploc¡ La revue du haïku. Toutes deux à retrouver sur le site de l'association 

Avec son titre joueur et son logo évoquant l'animal totémique, L'Ours dansant propose très sérieusement 6 pages en pdf téléchargeable, où l'on trouve sur trois colonnes :

un florilège, sur thème libre, de haïkus « 100%100 français »,

une série de haïkus japonais extraits de la revue  Haiku international n. 148 ,

l'appel à textes lancé par Dominique Chipot pour le n.5, prévu en janvier 2021,sur le thème « Première fois » (les consignes se trouvent en page 3 de la revue)

ainsi qu'une riche sélection de parutions et de notes de lecture, impressionnante pour une revue au format aussi bref  que les textes qu'elle défend. Il y a là de quoi satisfaire les haijins confirmés, mais aussi tous ceux qui souhaiteraient progresser dans la compréhension et la réalisation de ces tercets.

Je vous propose deux exemples extraits au hasard des deux rubriques de poèmes  pour vous inciter à rendre visite au site de l'association, et à vous abonner !

Sur le seuil

prenant le soleil

mes chaussures côte à côte.

Eric BERNICOT

 

 

A la fenêtre

d'un musée fermé

un pot de cyclamen

MANABE Ikuko




Poésie mag

Eric Dubois, créateur et animateur de la revue en ligne « Le Capital des mots » dont il annonçait récemment la fin, après des années d'existence, crée un nouveau blog sur WordPress " Poésie mag " .

On peut regretter la disparition de la revue précédente, qui permettait à nombre de poètes de trouver leur voix/leur voie dans l'univers de l'édition – peut-être pas de façon sélective, mais l'accueil avait le mérite d'ouvrir largement la porte. L'association culturelle associée demeure active.

S'ouvrant sur un portrait de Verlaine par Jacques Cauda, le site d'une grande sobriété annonce la couleur : le menu également sera sobre (comme celui de la revue « Ce qui reste » lors de sa création par Vincent Motard-Avargue) – ce qui ne veut pas dire insuffisant.

On a donc, dans une présentation très dépouillée un poème/un auteur/ un livre (par le biais d'un lien vers le site de l'éditeur ). Eric Dubois ne veut plus publier que des extraits de livres de poésie contemporaine ( édités à compte d'éditeur ) . Et de jolies surprises à venir sans doute : pour ce départ, un texte d'Etienne Ruhaud, un poème de Catherine Andrieu, et un très joli retour de Langage, publié en 2017, recueil dont Carole Mesrobian avait parlé ici dans un article retraçant le parcours poétique de l'auteur : https://www.recoursaupoeme.fr/eric-dubois-un-chemin-de-vie-plus-quun-parcours/




Poesiarevelada

Créé et animé par Philippe Despeysses et Hervé Hette, ce site poétique affiche d'emblée sa vocation internationale avec un bandeau trilingue – français, anglais, portugais.

Le premier, qui se présente comme « écrivain-marcheur, poète et journaliste » vit depuis plus de dix ans à Lisbonne, et le second, photographe et graphiste, depuis 1994.

Je citerai le début de leur présentation, qui signe l'originalité de leur démarche : 

 

 

La Poésie s’est endormie dans les livres, les bibliothèques, les librairies, les universités,...

Aujourd’hui si un livre de Poésie se vend ne s’agit-t-il pas d’une sorte de petit miracle !?

Pourtant quand la Poésie est dite par les poétesses, les poètes, les unes et les autres, elle semble alors prendre une sorte d’envol et plus encore si des images, des sons ou des musiques l’accompagnent. 

 

Ce qu'ils proposent donc, c'est un site « ouvert à tous », en toutes les langues, présentant une sorte de « vitrine » vivante de la Poésie dépoussiérée. En quoi Recours au poème ne peut qu'adhérer, et soutenir l'initiative en vous invitant à visiter et alimenter cette source d'échange de poésie et de fraîcheur.

 

https://www.poesiarevelada.com

 

Liens possibles :

https://knu-slam.bandcamp.com/track/ma-mise-amore

https://knu-slam.bandcamp.com/track/ma-mise-amore

 

 




La petite Ficelle ombilicale du Poème

Il y a eu les annulations de presque tous les lieux où la Littérature peut vivre. Le feu des genèses de la création attisé par la partage, la fraternité, la Parole qui énonce hors des briques qui enferment les âmes n'a pas pu créer de monde nouveau, pas encore. Mais Ça continue, rien ne peut faire cesser cette source libératoire, le Poème. Une petite revue, Ficelle, arrive justement régulièrement dans ma boîte aux lettres. 

J'ouvre l'enveloppe et la qualité du travail éditorial me ravit toujours. Ces tout petits volumes au papier épais, dont la typographie discrète laisse place à des couleurs portées par le travail d'un plasticien, sont tenus dans leur couverture à trois rabats comme un secret dans le bruit du vent. Que l'on ait en main le n° 143, qui nous emmène  dans "l’intime féminin",  grâce à une "poésie végétale à fleur de peau", et à "l’esprit du sensuel partagé" qui se dégage des poèmes de Nicole Barromé accompagnés par des gravures de Vincent Rougier, directeur éditorial. "En découvrant ces poèmes et en les illustrant  « Ai-je été le papillon ou l’abeille qui, gourmande, butine cette fleur ou ai-je rêvé d’être cette fleur, son pistil ?  », dit-il à propos de ce petit volume. Ce numéro a d'ailleurs été publié en coffret avec des gravures originales du plasticien et éditeur. 

Revue Ficelle n° 143, Génésiques poèmes, Nocile Barromé, Editions Vincent Rougier, Livret broché tiré à 200 ex, 48p 10,5 x 15 cm., 13€.

Les autres numéros ne démentent pas la grande qualité des contenus tout comme la haute tenue éditoriale de l'ensemble : par exemple et comme on ne peut les citer tous (il y en a presque 150) le numéro FP7, De rupestre mémoire, consacré à Marc Delouze, dont les poèmes sont en "Conversation avec des tableaux de Jean Villalard", puis se prêtent à une "danse sur le papier, Conversation avec un triptyque de Patricia Nikols", et accompagnent le "chant des terresConversation avec des poteries de Puisaye".

 

Revue Ficelle, FP7, De rupestre mémoire, Marc Delouze, Editions Vincent Rougier, Livret broché tiré à 300 ex., 40p, 10,5 x 15 cm, tirage courant 13€.

Au bord du vide, Jean Villalard, dans la Revue Ficelle, FP7, De rupestre mémoire, Marc Delouze, Editions Vincent Rougier, Livret broché tiré à 300 ex., 40p, 10,5 x 15 cm, tirage courant 13€.

Il faut donc saluer ce qui est, perdure, et porte la Poésie encore comme un écho jamais tari. Ficelle parmi d'autres, tient, arrive chez nous puisqu'on ne peut plus aller vers elle, lien comme ombilic du monde, d'un à un, de nous à nous, tous, réunis par ce fil d'Ariane qu'est la Poésie. Merci !




Des liens de liens : Poésie à la une

Poésie à la une est une « revue des revues du net » est « Une sélection de l’actualité des poètes, des poèmes et de la poésie proposée par l’Union des Poètes & Cie, « l’union de tous ceux qui – forcenés des mots écrivent, promeuvent ou défendent des textes inclassables »».

 

Cette association ainsi que les publications de l’Union des Poètes & Cie  sont présidées par Paul de Brancion. Le numéro spécial du 21 octobre « Les maux et les mots de la crise » rappelle les nombreuses annulations subies par les éditeurs, poètes, organisateurs, revuistes, auteurs… qui se sont vu interdire toute possibilité d’organiser les événements prévus pour la promotion de la Littérature. 

Une attention particulière est portée à la suppression pure et simple du Marché de la Poésie de Paris. Les liens vers des articles et les différents courriers envoyés par Yves Boudier et Vincent Gimeno-Pons, au Préfet de police de Paris et à Madame la Ministre de la Culture, permettent de prendre connaissance des étapes qui ont ponctué la bataille de ces deux organisateurs dont les courriers sont à ce jour encore sans réponse.

Diverses actualités suivent ensuite pour cette édition spéciale. Notamment l’évocation des « subventions du CNL aux (grosses) maisons d’édition ». L’équipe de Poésie à la une rappelle tout de même que « Si la situation actuelle de la poésie peut inviter à un certain pessimisme, un retour en arrière permet un optimisme certain ». Suivent des citations d’Yves Charnet, d’Anne Waldman, et de l’immense Tahar Ben Jelloun : « La poésie sauvera le monde » !

,Alors, si le numéro suivant met l’accent sur la fermeture des librairies, décision qui enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de la Poésie (ce qui n’est pas sans rappeler le sort de la Culture dans les régimes totalitaires)  c’est sans compter les forces vives et limpides qui portent ces mails, ni les articles vers lesquels ils mènent, ni ceux qui les lisent, les écrivent, encore moins avec ces organisateurs et éditeurs qui se battent et ne comptent ni leur temps ni leurs deniers, sans oublier les poètes qui connaissent pour l’avoir entrevue cette porte vers la liberté suprême, celle de créer avec cet outil libératoire du langage, la poésie.  

C’est rouge, comme la colère, la une de Poésie à la une !

 

 

Au micro d’Anne Roumanoff, sur Europe 1, Tahar Ben Jelloun explique pourquoi la poésie est ce dont a le plus besoin la société.




Décharge 185

Ce qui frappe en premier, de ce numéro de printemps 2020, est ce visage, en couverture, tout en matière et en couleurs de l’artiste syrien Kazem Khalil qui propose, pour la revue, dix portraits d’une force prodigieuse et un nu dont Jeanne Delestré tire un merveilleux texte p.78-81 (Audace expressionniste. Gestes nerveux et spontanés, les nuances d’acrylique sont étalées avec la mobilité permise par la technique du couteau.).

Décharge 185 s’ouvre sur la chronique de Georges Cathalo « Phares dans la nuit » consacrée aux éditions La Boucherie littéraire – le visage peint par Kazem sur la page en miroir, charnel et sanguin, en est un beau reflet. Suit un ensemble dédié à Lambert Schlechter, une note de Jacmo et 13 proseries inédites. Des poèmes de Jacques Ancet qui créent un écho étrange (prophétique ?) du confinement que nous avons vécu de mars à mai 2020 « Entrer Sortir » (Dehors ressemble à une gueule ouverte)  ; textes de Peter Wortsman et un entretien avec ce poète et traducteur New Yorkais ; puis, des poèmes de Michel Bourçon (Écrire / c’est consentir à la neige / pour parvenir au feu), Jacques Robinet, Bruno Berchoud, Christian Bulting, Sanda Voïca (je continue : / retourner la terre dans le jardin / et écrire), François de Cornière (D’autres poèmes continueront / de s’accrocher à mes jours / à mes nuits), Marilyse Leroux. « Les chroniques du Furet » avec Chloé Landriot qui nous parle des cabanes à partir de sa lecture de Nos cabanes de Murielle Macé, « la poésie comme moyen de construire des cabanes – de trouver des façons de vivre dans un monde abîmé ».

Un dossier intéressant dans la rubrique « Les Ruminations » de Claude Vercey sur « Un nouveau paysage éditorial » où six éditeurs expliquent pourquoi ils ont fait le choix « déraisonnable » de publier de la poésie.  Des notes de lectures de Jacmo qui invitent à découvrir et à lire de nombreux recueils. Articles, recensions, le Choix varié de Décharge font de cette belle revue, riche et vivante, un rendez-vous incontournable pour les amoureux de la poésie !




Diérèse n°78 : Poésie et Littérature !

La soixante-dix huitième édition d’une très belle revue dédiée à Bernard Demandre. ""L'aube est à l'aube sa lueur" Pierre Lecuire (1922/2013)" pour exergue, et un édito dans lequel Daniel Martinez nous propose d"habiter "poétiquement" le monde, dans son étonnante diversité, et lui donner par là-même une autre dimension, où les visions conquérantes perdraient de leur superbe".

« Domaine allemand », « Domaine chinois », « Domaine anglais » … Un chapitre liminaire qui nous propose des poèmes du monde, représenté en l’occurrence par Martin Krüger, Li Shutong et John Silkin dont les versions originales jouxtent les traductions. Une démarche que Recours au poème soutient et met en œuvre dès que possible, tant il est vrai que la musicalité de la langue est une composante incontorunable du travail du poème. Il y a aussi la graphie qui ici dans les idéogrammes des textes de Li Shutong ouvrent à cet univers incroyable d’autres sphères scripturales qui laissent entrevoir combien est diverse la manière d’exprimer notre appréhension du monde.

Diérèse n°78, Poésie et Littérature, mars 2020, 307 pages, 15 €.

Comme il est d'usage pour cette revue généreuse tant en terme de quantité que pour ce qui est de la qualité des contenus, ce volume laisse toute latitude à la poésie de vivre, d'éclore la multiplicité des univers qu'elle révèle à chaque passage de nos regards. Des poètes tels qu'Alain Brissiaud et  Claude Pélieu que nous retrouvons un peu plus loin dans les pages de la revue, qui se sont accompagnés à la vie tels deux grands amis, mais aussi Bernard Grasset, Pierre Dhainaut, Isabelle Lévesque ou Gérard Mottet, suivent les pages qui ouvrent sur  la thématique du volume.

Poésie mais pas que, puisque le "Cahier 3" est une rubrique « Proses ». Avant Bruno Sourdin nous offre cet entretien avec Philippe Lemaire qui cite Claude Pélieu dont le poème "Journal 1983/84", inédit, suit  : "Pour moi le collage, c'est écrire avec des images". Bien sûr, on voudrait écrire comme les collages de Philippe Lemaire !  Sept reproductions   en couleur de très belle tenue accompagnent cette rencontre qui nous plonge dans l'univers de l'artiste, riche et émouvant, lorsqu'il évoque Dan et Guy Ferdinande, ses année passées au Havre, à Lille, et la grande richesse des artistes avec lesquels il a travaillé. C'est un univers qui vit, revit, et montre combien l'art est empreint de notre quotidien et du partage.

Après  ces "Cahiers" dont le troisième est consacré à philippe Lemaire vient la rubrique « En hommage » dont il faut saluer l'originalité. Ce "Tombeau des poètes XIII" mené par Etienne Ruhaud nous emmène cette fois-ci au cimetière de Bercy où reposent Maurice Rapin et Mirabelle Dors son épouse dont il évoque la vie, l'œuvre, quelques paragraphes. Puis, pour clore ce volume épais, les  « Bonnes feuilles », qui offrent un groupement d’articles signés par des noms que nous retrouvons avec plaisir : Max Alhau, Jeanine Poulsen, Olivier Massé, Philippe Genest…

Une très belle revue, si tant est que belle signifie qu'elle permet l'évasion non pas de soi-même mais de ce qui enferme soi-même dans les limites de perceptions qui ici sont portées bien au-delà des mots et des pages. "Habiter "poétiquement le monde" ! Il me semble que c'est ce qui est offert ici.