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Danielle Fournier, Icis, je n’ai pas oublié le ciel

L'adverbe au pluriel, qui revient comme un leitmotiv, signifie que la narratrice de ces poèmes occupe nombre d'angles qui lui permettent de vivre en soi, en lieu et place des autres, dans une perception aiguë du réel : la place infirme des femmes, les plaies engrangées, le passage du temps.

La voix âpre de ces poèmes en prose n'évacue pas le chagrin ni le doute ni la solitude ; à rebours, elle met l'être dans l'intime posture d'un défi à ce qui se déroule, à "ce qui marque les choses".

Le temps nous expose et nous largue, où sommes-nous, dans ce temps distendu, informe ?

Au "icis" pluriel correspond le multiple des femmes, plurielles, diverses, différentes qui "entament la lente progression du désir qui se tisse au fil des histoires" (p.24).

La poète "déshabitée", "au nom égaré", pose nombre de questions prégnantes sur sa place, sur l'être, sur le temps ("le monde recommence quelques fois").

Cette poésie, lucide phénoménologie du quotidien, enregistre les pulsations entre soi et l'autre du monde : "Les choses ont une âme. Elles portent la fragilité du monde".

Danielle Fournier, Icis, je n’ai pas oublié le ciel, Les Lieux-Dits Cahiers du Loup bleu.

Hymne à la maison que l'on porte en soi - regard, réserve, prospection -, le poème de Danielle Fournier illumine par ses questionnements et la beauté des mots qu'ils véhiculent.

Présentation de l’auteur

Danielle Fournier

Danielle Fournier, est une poète, romancière et essayiste québécoise, née à Montréal le 

Elle a publié en France Projet d'un amour, entre autres choses, occidental (Brandes), Dans le roc, la blessure du vent (Aumage) et Je reconnais la patience de l'arbre (Tarabuste). De plus, elle a codirigé l'anthologie Lignes de métro (VLB éditeur), qui réunissait des écrivains de Belgique, de France, du Québec et de la Suisse, ainsi qu'un numéro de la revue Estuaire (Jour de marché) dont le thème était « Le chant des villes », et qui a donné lieu à un spectacle à Paris dans le cadre du Printemps des poètes, en 2006. Plus récemment, elle a fait paraître « Rêver Québec » dans la revue L'Arbre à paroles (Belgique).

Danielle Fournier a participé à de nombreux événements en lien avec la poésie au Québec et à l'étranger. Elle a été écrivaine en résidence à Saorge, en France (au printemps 2004), poète invitée par le Printemps des poètes à Grasse et à Saorge (au printemps 2004 et en 2008) et invitée à la Semaine de la Francophonie à Gênes (toujours au printemps 2004). L'été de la même année, son écriture a fait l'objet d'une présentation d'Annie Leclerc suivie d'une lecture à la Maison des écrivains à Paris. Écrivaine invitée en Hongrie, aux Universités Pázmany Péter, Piliscaba, Pécs et Szeged (à l'automne 1998, puis en 2004), elle a aussi enseigné et présenté son travail en Roumanie, à Iasi, Galati et Konstanza. De plus, elle a été invitée par La Traductière, festival franco-anglais de poésie dirigé par Jacques Rancourt dans le cadre du Marché de la poésie, au Printemps des poètes et aux Parvis poétiques (été 2005). En 2007, elle a pris part au Festival de poésie de Namur et de Bron, puis, à l'automne, elle a prononcé une conférence sur la littérature des femmes au Québec à la Technische Unive

Bibliographie

Poésie

  • Les mardis de la paternité, ou, Le regard appris, Montréal, Éditions Triptyque, 1983, 107 p. (ISBN 978-2-89031-009-4)
  • Objets, Montréal, Éditions VLB, 1989, 107 p. (ISBN 2890053768)
  • Personne d'autre que l'amour, Montréal, Éditions du Noroît, 1993, 68 p. (ISBN 2-89018-252-5)
  • Langue éternelle, Montréal, Éditions du Noroît, 1998, 71 p. (ISBN 2-89018-404-8)
  • Ne me dis plus jamais qui je suis, Laval, Éditions Trois, 2000, 96 p. (ISBN 2-89516-014-7)
  • Dans le roc, la blessure du vent, suivi de, Montréal est une peau de femme, Paris, Aumage éditions, 2002, 56 p. (ISBN 2-9517955-4-8)
  • Poèmes perdus en Hongrie, Montréal, Éditions VLB, 2002, 148 p. (ISBN 2-89005-811-5 et 9782890058118)
  • Il n'y a rien d'intact dans ma chair, Montréal, Éditions de L'Hexagone, 2004, 85 p. (ISBN 2-89006-720-3)
  • Je reconnais la patience de l'arbre, Saint-Benoit-du-Sault, Tarabuste, 2008, 86 p. (ISBN 978-2-84587-165-6)
  • Effleurés de lumière, Montréal, Éditions de L'Hexagone, 2009, 146 p. (ISBN 978-2-89006-831-5)
  • Abandons, Montréal, Éditions Triptyque, 2020, 82 p. (ISBN 9782898010835)

Récits

  • L'Empreinte, Montréal, Éditions VLB, 1988, 127 p. (ISBN 2890053407)
  • Le chant unifié, Montréal, Leméac, Coll. Ici l'ailleurs, 2005, 145 p. (ISBN 2-7609-6513-9)

Nouvelles

  • Celle qui marchait sur la pointe des pieds, Montréal, Éditions Leméac, 2019, 101 p. (ISBN 9782760947948)

Essais

  • Lecture nouvelle de quelques romans québécois suivi de Réflexion sur la féminité dans le récit et de l’Étranger hétérodiégétique et homothétique, Montréal, AQPC, Collège Jean-de-Brébeuf, 1995.
  • Dire l'autre, Montréal, Éditions Fides, 1988, 68 p. (ISBN 2-7621-2042-X)

Collaborations

  • De ce nom de l'amour : une sorte d'écho et de vertige, Danielle Fournier et Louise Coiteux, avec les photographies de Daniel Beauregard, Montréal, Éditions Triptyque, 1965, 107 p. (ISBN 978-2-920602-02-1)
  • Lignes de métro, sous la direction de Danielle Fournier et Simone Sauren, Montréal, Éditions de L'Hexagone, 2002, 203 p. (ISBN 2-89006-676-2 et 9782890066762)
  • Iris, Danielle Fournier et Luce Guilbaud, Montréal, Éditions de L'Hexagone, 2012, 113 p. (ISBN 978-2-89006-913-8)

Prix et honneurs

  • 1993 - Récipiendaire : Prix Joseph-S.-Stauffer
  • 2003 - Récipiendaire : Prix Alain-Grandbois (Pour Perdus en Hongrie)
  • 2005 - Finaliste : Prix du Gouverneur général (Pour Il n'y a rien d'intact dans ma chair)
  • 2010 - Finaliste : Le Grand prix Quebecor du Festival international de la Poésie (Pour Effleurés de lumière)
  • 2010 - Finaliste : Prix du Gouverneur général (Pour Effleurés de lumière)

Poèmes choisis

Autres lectures