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jean-Marc Barrier, Poèmes

 

Amer      d’une sève sans sillon
premier mot      sang   
sans racine dans le monde évanoui

 sans corps encore le son
lui fibre     lui nœud     aisselle ligneuse
et moi corps perdu     verbe flotté

 premier mot vers

 archet au cœur du tronc
agrafe muette

mot premier     clos     vert
plus lourd que l’air
articule      l’anatomique folie
d’un possible amer     tendre

 

 

∗∗∗

 

J’étais l’aile du corbeau
j’étais l’accident

là où le rocher imite le rocher
qui imite le silence
je penchais dans les brumes

antérieur pour toujours  
essoré debout  
j’attends encore l’aiguille du jour
les démentis du lac

le froid ment
même la frontière est chaude
et je tiens sur l’eau
et je tiens sur l’air
et le temps revient
        rien ne renonce

je serai rouge    rouge encore
je soulèverai ma robe
et la rive sera mienne.

 

∗∗∗

 

Tourne en arbre    torse    
tourne noir    ces lentes mémoires
en brûlis philosophe   
vis la cadence du passage
sens des pluies la corde oblique
le silence aux yeux noirs
arbre bercé     recousu d’amour
dans cette pluie de l’être   
scarifié     tendre  goutte à goutte
sois céruse claire
une main vers le bleu
du bois noir à la pousse torse
égare ce grain de blanc coton
où s’étire muet le
corps de l’amant brûlé.

 

∗∗∗

 

Ostinato

dans l’eau veloutée des bois
le désir dans sa ruine
grogne      hume l’absence

flèche de soi dans les paumes
cette ouïe mobile
s’amourache d’une nuit noyée
pleure sa joie sombre 
perdue dans les irrévocables

il trouvera les élégies fauves
la fleur sonore du gésir
cadence qui sonde parmi
les débris de frairies nocturnes

errance coriace devant

et les scories du mort-bois
le coursent entre tête et sexe.

 

 

∗∗∗

 

Vous trouverez mes sandales
et il n’y aura pas de volcan

J’ai quitté le temps de la nuit   son épaisseur
je bouge et c’est un grand ciel décomposé
où le vouloir s’échappe
au fond     dessus dedans   
il est question de lumière     de vent léger

sur ce lieu de rien      cet instant de pente
je goûte la possibilité d’un déséquilibre
j’habite les branches et l’envers des feuilles

ce temps de rêve et de chute      il est à toi
ce temps exact tu le respires
il pulse dans un cœur que tu n’entends plus
tu tombes      peut-être

tu le sais tu ne sais rien
sinon qu’un geste t’attend    entre deux phrases
un pied un mot que tu poses te redresse

déjà je penche.

Paru dans la revue Décharge.

 

 

∗∗∗

 

Goutte à goutte longtemps
ce qui s’ouvre
dans la fondamentale

de source en larme
et s’éloigne la poésie des ruines

être élargi
être élargi et toucher
le pardon à mains nues

vacance des mains sous l’œil
voix proche
oiseau de nuit espace autour

le solitaire dépli.

 

Présentation de l’auteur

Jean-Marc Barrier

Jean-Marc Barrier a 68 ans, il vit dans les montagnes de l’Hérault, où il se consacre à l’écriture, au dessin et à la photographie. Il vit ainsi un commencement, comme dans ses années de jeune homme où, diplômé des Beaux-Arts, il se destinait à la peinture. Il anime un atelier d’écriture mensuel, La table d’écriture. Il co-anime une émission mensuelle Les Arpenteurs poétiques sur Radio Pays d’Hérault.
Auparavant graphiste indépendant et enseignant en école d’art, il a réalisé de nombreuses couvertures de livres (éditions Hazan, La Martinière, Chène) et travaillé pour des musées, orchestres, compagnies de théâtre, festivals et médiathèques. Grand marcheur, amoureux des montagnes et des vastes espaces proches des origines, il prépare actuellement une exposition de photographies et textes autour du voyage comme expérience poétique. Certains de ses poèmes ont été traduits en italien, en anglais, en roumain, en croate et en russe.

livres

Tombe la parole | Poème sur des photographies de Nicole Schmitt, 2010, éditions Eole.

La Traversée | Poème et photographies, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2011

Western | Poème, avec une peinture de André Aragon, La voix du poème, 2014

Virga | poèmes et encres, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2018 puis Phloème, 2021

Ailleurs debout | textes et photographies, éditions Phloème, 2019

Noir estran | poèmes, peintures de Géry Lamarre, la tête à l’envers, collection fibre.s, 2021

La rue infinie | textes et photographies, éditions Phloème, 2021

 

livres en tant qu’illustrateur

Feuilles | poème de Brigitte Marmol, encre de Jean-Marc Barrier, la voix du poème 2014

Come Thief, Viens, voleur | poèmes de Jane Hirshfield, éditions Phloème, 2018

L'Hirondelle |texte d'Isabelle Alentour, éditions L'ail des ours, 2021

 

en revues (sélection)

Une partie de Ailleurs debout, traduite en croate, a paru dans la revue littéraire Tema, Zagreb en février 2020.

Poèmes parus dans Vozdoukh tchist(L’air est pur), anthologie en français et russe, 2018 et en russe uniquement dans le livre Anthology of Contemporary Ural Poetry.

Nombreux poèmes publiés dans la revue La main millénaire n° 6 à 18, Lunel, 2011-2018.

2 poèmes parus dans Entre-temps, fragments inexistants, anthologie,et 2 autres dans Les voi(e)x du possible, encres de JM Barrier, éditionsLignes d’Horizons, 2018-2019

Poème paru dans Un rêve, anthologie, éditions de l’Aigrette, 2019.

Poèmes parus dans la revue Décharge, 2020 et 2021.

Prix du poème au Salon Bigouden du livre 2108, Le Triskell Pont l’Abbé.

 

expositions récentes

Ailleurs debout’ exposition de textes et photographies à la médiathèqueAndré-Malraux de Béziers, 2019-2020 ; puis à la médiathèque du Grand Narbonne en février-mars 2020, et dans celle d’Uzès en hiver 2021.

avec Cioran’ exposition d'encres brodées et lames-poèmes à Sibiu (Roumanie) au Musée d’art contemporain, août 2021.

les pluies intérieures’ exposition d’encres brodées à Pézenas en mars-avril 2021.

la rue infinie’exposition de textes et photographies à la librairie L'annexe à Malaucène jusqu'en janvier 2022, puis à Pézenas en avril 2022

 

concert poétique, cd

Luiza, Luiza ! concert poétique avec Pierre Diaz, saxophones, clarinette basse et electro | poèmes de Luiza Neto Jorge. cd disponible.

 

sites

http://www.jeanmarcbarrier.fr

http://www.flickr.com/photos/autre_rive

http://www.rphfm.org/tous-les-programmes/les-arpenteurs-poetiques/

facebook : Jean-marc Barrier et Poem-Jean-Marc Barrier

instagram : barrierjeanmarc

 

Poèmes choisis

Autres lectures

Jean-Marc Barrier, l’autre versant de la montagne

Jean-Marc Barrier est un artiste discret, mais son engagement est entier et  puissant comme la montagne qu’il contemple tous les jours depuis sa fenêtre. Poète, graphiste, photographe, il anime un atelier d’écriture, La [...]

La rue infinie : entretien avec Jean-Marc Barrier

Maintes fois différée – le festival Voix Vives est lieu de multiples rencontres et distractions – l’entretien souhaité avec Jean-Marc Barrier aura finalement lieu dans l’ombre fraîche de La Maison Verte, en lisière [...]




La rue infinie : entretien avec Jean-Marc Barrier

Maintes fois différée – le festival Voix Vives est lieu de multiples rencontres et distractions – l’entretien souhaité avec Jean-Marc Barrier aura finalement lieu dans l’ombre fraîche de La Maison Verte, en lisière de la place des éditeurs, à Sète, où grouille une vie dédiée aux livres et à la poésie.

Je lis Jean-Marc Barrier, poète et photographe, depuis que j’ai rencontré son deuxième livre, Virga, je le suis à travers la très belle collection Fibre(s) qu’il dirige aux éditions La Tête à l’envers et ses livres de photos et poèmes aux éditions phloeme -  mais il est aussi graphiste, peintre, animateur d’atelier d'écriture, et co-animeur de l'émission de radio 'Les arpenteurs poétiques' sur RPH Radio Pays d'Hérault. Personnage multiple à l’apparence tranquille d’un sage dont le regard clair vous accueille autant qu’il vous interroge, il a déjà donné à  Recours au Poème un très bel entretien où il parle de poésie, mais il reste un grande part de mystère autour de la façon dont il articule ses activités artistiques et ses vies multiples. C’est autour de son dernier livre, La Rue Infinie, aux éditions Phloeme, que nous les avons évoquées.

Jean-Marc Barrier | Entretien avec Marilyne Bertoncini, Sète, juillet 2021 

Les vies multiples, la photographie
Le chemin vers ce livre
Dans le livre, cette phrase : « et l’être large se tient dans le multiple et la séquence. »
Je vois aujourd’hui comme ce livre est né de mes vies multiples, des choix et des pulsions qui ont bâti à la fois mon itinéraire et mes mémoires feuilletées. 
Dans ma jeunesse, trois années de vie monastique m’ont permis de me décaler des programmations de mon milieu d’origine pour faire des choix personnels et éclairés, notamment ce choix des études de peinture aux Beaux-Arts de Lyon, puis fut le temps de choisir de vivre ma vie d’homme plus largement, et celui d’assumer pleinement ma vie de père de famille, et donc de cesser de peindre pour être graphiste et avoir des revenus plus assurés et réguliers. Ce fut un choix évident et clair, qui avait du sens, mais où j’ai perdu le fil de mon aventure picturale. Alors s’est glissée la pratique de la photographie, comme espace de liberté, comme créativité hors commande…
Et lors de mes je voyages ou promenades, j’ai vite pris ce goût de ramasser des peintures perdues, ces images frontales d’actes artistiques spontanés ou involontaires, que je cadre, que j’ai envie de garder – et envie que d’autres personnes que moi les voient.
Les « peintures perdues »
J’ai compris plus tard qu’en gardant ces œuvres humbles, destinées à disparaître, en leur donnant un autre statut, une autre audience, je me relevais de la perte de la peinture, je réparais quelque chose en moi. C’est un phénomène assez proche du bienfait que donne l’écriture poétique : le retournement d’états émotionnels en un acte créateur qui change tout.

Jean-Marc Barrier, La Rue infinie, éditions Phloème.

Depuis quelques années, à la retraite, j’ai commencé une autre vie, j’ai repris la peinture – je suis un ‘jeune artiste’, en fait – je suis allé vers l’encre et l’encre brodée, des grands formats où je retrouve l’instinct, la pulsion, la spontanéité dans le geste et où j’aime réunir sur les grandes feuilles deux temporalités : celle de l’instant et celle de la méditation (celle de l’encre et celle de la broderie), qui se musclent ainsi l’une l’autre, pour manifester peut-être comment vit en nous simultanément l’enfant libre et l’être en quête de sagesse.
Et puis j’écris. Depuis 2009, j’écris des poèmes.
Le rapport au livre, à l’écriture
Le livre, le premier voyage
Dans ma jeunesse, les livres m’ont ouvert le monde, la rêverie fut chaude sur toutes les possibles manières de vivre, sur l’esprit d’aventure, sur les géographies physiques et mentales. J’ai adoré lire, à commencer par Tintin, puis Jules Verne, puis tant d’autres…
Le premier voyage fut le livre. Il reste un voyage continu et enthousiaste, un objet parfait et plein de promesse, dont principalement celle d’aller sous la surface des choses bien lisses, de révéler les vies et les espaces intérieurs. La lecture renouvelée d’Exercices de style de Raymond Queneau, trouvé dans la bibliothèque de ma mère fut une révélation,
Le langage pouvait donc se moduler à ce point… et plus tard Le rivage des Syrtes de Julien Gracq fut un choc esthétique, je me souviens l’avoir distillé à raison de deux pages par jour pour faire durer le plaisir.
L’écriture est née de la lecture, car je me suis nourri de lecture, romans, essais, poèmes…
Les dix années passées à Lyon, avant mon arrivée dans le sud, furent peuplées de poèmes. Je me consolais à la poésie, mais surtout j’y trouvais la vitalité que j’aime, l’invention, la sensibilité que j’aime. Mon chemin poétique avait commencé avec Rilke lorsque j’avais 20 ans, puis les figures qui m’ont entrainé dans ce monde furent Paul Eluard, Pablo Neruda, Octavio Paz, Antonio Ramos Rosa, Luiza Neto Jorge, Claude Esteban, puis tout s’est ouvert… mais je n’écrivais pas. Je lisais.

Jean-Marc Barrier, Biographie, encre brodée 40x40 cm, exposition Les Pluies intérieures, Pézenas.

L’écriture
C’est un événement, un choc dans ma vie, qui me jeta dans l’écriture. Ma vie a changé – et j’ai aimé ce qui venait. Un jour à Pézenas, j’ai poussé la porte de l’atelier d’écriture de Jean-Marie de Crozals, et je suis tombé dedans, littéralement. J’étais bien chargé par tant de compagnonnage avec les poèmes…  soudain, j’ai écrit. Petit à petit, j’y ai appris que l’on écrit un poème par fléchissement plus que par ambition, et que rester au plus près de l’émotion brute et non déguisée est le meilleur moyen d’activer une écriture inventive. On ne va pas de a à b pour signifier, pour transmettre, non, on va de a à g ou w car le vif a cette mobilité qui traverse les lobes, les conventions, les calculs.
Avec le temps, dans l’amitié d’autres poètes, ou avec la confiance d’éditeurs, j’ai aimé mettre au service de l’édition mon savoir-faire de graphiste – qui s’enrichit de mes pratiques artistique et poétique. 

Jean-Marc Barrier, Virga, encre 56x76 cm, exposition Les Pluies intérieures, Pézenas.

Quand les livres naissent
Les livres semblent naître de la vie. Je ne décide pas de faire un livre. Je vis, fabrique des images, observe, capte, traverse des expériences, j’écris… et un jour un livre apparaît.
Ma gratitude va à Michel Fressoz, des éditions des Cent regards à Montpellier, qui le premier a fait exister mes livres : La traversée (2011), puis Virga (2018). Et à Jean-Pierre Védrines de la revue La main millénaire, qui publiant mes poèmes à chaque numéro, m’a tiré en avant vers mon écriture actuelle.
La collection fibre.s
En 2020, Dominique Sierra m’a confié une collection que j’ai pu inventer selon mon envie, la collection fibre.s aux éditions la tête à l’envers. Je suis plein de gratitude pour la liberté et la confiance qu’elle m’offre. 8 titres la composent actuellement et nous en éditerons 4 par an. C’est passionnant pour moi de créer des diagonales entre des textes et des images, un.e auteur.e et un.e artiste, et d’explorer toutes les couleurs des liens et écarts entre texte et image, où s’active un troisième temps poétique pour le lecteur, selon son imaginaire.
Avec les éditions Phloème
Lara Dopff, des éditions Phloème, a édité Ailleurs debout. (2019) puis La rue infinie paru en juin 2021. Grand bonheur. Quand un livre est juste pour soi, qu’il est comme nécessaire, on le sent, et c’est une joie de se sentir ainsi ‘aligné’. Je lui suis très reconnaissant également de m’avoir laissé inventer la forme du livre – que je voulais clair, amical, et symboliquement apte à trouver place dans un sac à dos de marcheur. 
Avant ces livres, elle m’a confié la réalisation d’encres pour un recueil de Jane Hirshfield, et cela m’a permis de relier mon travail pictural au livre, quelle chance. Cet automne, Phloème ré-édite mon recueil Virga (encres et poèmes).

Jean-Marc Barrier, L'Esprit des saisons, encre 50x65 cm, exposition Les Pluies intérieures, Pézenas.

En ce début 2021, j’ai mis au point la ligne graphique des couvertures des éditions Phloème, d’une manière qui prolonge l’esprit originel des reliures à la chinoise, incluant une encre par auteur. J’aime sentir ainsi que mes pratiques diverses convergent, et de participer à la création des livres avec des amis. Gratitude là aussi, et grand plaisir.
Et ce n’est pas qu’une aventure éditoriale, il y a le plaisir de la ‘caravane d’écriture’ et de vie, d’amitié, la belle diversité et vitalité des auteur.e.s.
L’écriture de La rue infinie
Ce livre est surtout une œuvre d’écriture. 
Les photographies sont finalement des œuvres d’anonymes dont je n’ai été que le capteur. J’aime le rapport entre image et texte, lequel naît d’indices que me fournit l’image : des composantes infimes activent l’écriture, me permettent d’exprimer quelque chose de mon rapport au monde et à la vie.

Jean-Marc Barrier, La Rue infinie, éditions Phloème.

Jean-Marc Barrier, La Rue infinie, éditions Phloème.

 

Toutes les couleurs de la vie
Les textes ont pris toutes les couleurs de la vie. Un panneau criblé d’agrafes me permet de parler de ce que nous faisons de nos colères, une madone délavée au fond d’une impasse ouvre une approche ce que nous nommons prière, plusieurs images permettent d’évoquer la frontière de l’intime, de ce qui se garde, de ce qui se partage. Je suis heureux que s’y manifeste également ma part espiègle, car c’est une partie de moi que j’aime, et ces sursauts créatifs captés partout dans le monde suscite cette liberté.
Le livre fait l’éloge d’un art spontané, involontaire – et l’éloge de l’attention, je pense. 
En écrivant sur ces images que je capte depuis longtemps, depuis 40 ans, j’ai pris conscience que ce qui me semblait une passion ludique portait un sens beaucoup plus profond pour moi. Une utopie s’y réalise d’un art sans ego, sans commerce, un don offert et partagé dans l’espace publicDepuis l’homme ou la femme des cavernes qui posa sa main sur une paroi de caverne, nous nous envoyons des signes (de vie) dans la rue infinie du temps et de la géographie. J’aime que la chair des images y résonne à l’intériorité du texte et vice-versa.

 

Le dos des choses
En postface, Lara Dopff m’a posé des questions qui m’ont amené à une dimension quasi-philosophique. Cela rejoint mon ressenti de l’écriture poétique : c’est pour moi un acte éthique. En quittant les formulations usées et convenues, en traçant aventureusement des sentiers inconnus dans la syntaxe, les vocabulaires et les rythmes, écrire un poème est non seulement une sauvegarde de notre être dans sa vivacité et sa profondeur, mais aussi une retrouvaille avec l’incroyable valeur de la parole et du langage dans notre humanité, qui nous relie à une vie non pas utilitaire et galvaudée, non, une vie de conscience et d’étonnement, pleine de potentialités, qui mérite bien cette langue vivace et puissante.

Jean-Marc Barrier, L'esprit de la musique, encre 50x70 cm, exposition Les Pluies intérieures, Pézenas.

Le phénomène que nous connaissons tous, cette joie du poème, n’est-ce pas ce sentiment que le poème peut être juste, car il exprime notre part ineffable, ce qui est invisible ou indicible, qui nous rapproche de la dimension inouïe de la vie. La langue vivace et déjantée nous libère – nous remet au monde.
La rue infinie, comme Ailleurs debout, est né du sentiment fort que le monde intérieur est aussi vaste que le monde extérieur, sinon plus. Et ce qui circule entre les deux me passionne, où l’image serait l’alter et le symbole, et le texte l’intime et la résonance.
Sous la parole, il y a une autre parole, et il y a dans La rue infinie sans doute un sentiment que dans cette vie étonnante, passagère, notre communauté de destin nous rapproche, et que je serai toujours résolument du côté de ces sursauts de vie, de créativité, de partage très simple et ouvert. Pour boucler sur la phrase du début ce cet entretien, je trouve que chacun est large, multiple, en évolution, et que cela ouvre à une grande écoute, une tolérance où nous pouvons laisser à l’autre ses dimensions et ses potentialités. 
Merci Marilyne. 

Présentation de l’auteur

Jean-Marc Barrier

Jean-Marc Barrier a 68 ans, il vit dans les montagnes de l’Hérault, où il se consacre à l’écriture, au dessin et à la photographie. Il vit ainsi un commencement, comme dans ses années de jeune homme où, diplômé des Beaux-Arts, il se destinait à la peinture. Il anime un atelier d’écriture mensuel, La table d’écriture. Il co-anime une émission mensuelle Les Arpenteurs poétiques sur Radio Pays d’Hérault.
Auparavant graphiste indépendant et enseignant en école d’art, il a réalisé de nombreuses couvertures de livres (éditions Hazan, La Martinière, Chène) et travaillé pour des musées, orchestres, compagnies de théâtre, festivals et médiathèques. Grand marcheur, amoureux des montagnes et des vastes espaces proches des origines, il prépare actuellement une exposition de photographies et textes autour du voyage comme expérience poétique. Certains de ses poèmes ont été traduits en italien, en anglais, en roumain, en croate et en russe.

livres

Tombe la parole | Poème sur des photographies de Nicole Schmitt, 2010, éditions Eole.

La Traversée | Poème et photographies, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2011

Western | Poème, avec une peinture de André Aragon, La voix du poème, 2014

Virga | poèmes et encres, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2018 puis Phloème, 2021

Ailleurs debout | textes et photographies, éditions Phloème, 2019

Noir estran | poèmes, peintures de Géry Lamarre, la tête à l’envers, collection fibre.s, 2021

La rue infinie | textes et photographies, éditions Phloème, 2021

 

livres en tant qu’illustrateur

Feuilles | poème de Brigitte Marmol, encre de Jean-Marc Barrier, la voix du poème 2014

Come Thief, Viens, voleur | poèmes de Jane Hirshfield, éditions Phloème, 2018

L'Hirondelle |texte d'Isabelle Alentour, éditions L'ail des ours, 2021

 

en revues (sélection)

Une partie de Ailleurs debout, traduite en croate, a paru dans la revue littéraire Tema, Zagreb en février 2020.

Poèmes parus dans Vozdoukh tchist(L’air est pur), anthologie en français et russe, 2018 et en russe uniquement dans le livre Anthology of Contemporary Ural Poetry.

Nombreux poèmes publiés dans la revue La main millénaire n° 6 à 18, Lunel, 2011-2018.

2 poèmes parus dans Entre-temps, fragments inexistants, anthologie,et 2 autres dans Les voi(e)x du possible, encres de JM Barrier, éditionsLignes d’Horizons, 2018-2019

Poème paru dans Un rêve, anthologie, éditions de l’Aigrette, 2019.

Poèmes parus dans la revue Décharge, 2020 et 2021.

Prix du poème au Salon Bigouden du livre 2108, Le Triskell Pont l’Abbé.

 

expositions récentes

Ailleurs debout’ exposition de textes et photographies à la médiathèqueAndré-Malraux de Béziers, 2019-2020 ; puis à la médiathèque du Grand Narbonne en février-mars 2020, et dans celle d’Uzès en hiver 2021.

avec Cioran’ exposition d'encres brodées et lames-poèmes à Sibiu (Roumanie) au Musée d’art contemporain, août 2021.

les pluies intérieures’ exposition d’encres brodées à Pézenas en mars-avril 2021.

la rue infinie’exposition de textes et photographies à la librairie L'annexe à Malaucène jusqu'en janvier 2022, puis à Pézenas en avril 2022

 

concert poétique, cd

Luiza, Luiza ! concert poétique avec Pierre Diaz, saxophones, clarinette basse et electro | poèmes de Luiza Neto Jorge. cd disponible.

 

sites

http://www.jeanmarcbarrier.fr

http://www.flickr.com/photos/autre_rive

http://www.rphfm.org/tous-les-programmes/les-arpenteurs-poetiques/

facebook : Jean-marc Barrier et Poem-Jean-Marc Barrier

instagram : barrierjeanmarc

 

Poèmes choisis

Autres lectures

Jean-Marc Barrier, l’autre versant de la montagne

Jean-Marc Barrier est un artiste discret, mais son engagement est entier et  puissant comme la montagne qu’il contemple tous les jours depuis sa fenêtre. Poète, graphiste, photographe, il anime un atelier d’écriture, La [...]

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Maintes fois différée – le festival Voix Vives est lieu de multiples rencontres et distractions – l’entretien souhaité avec Jean-Marc Barrier aura finalement lieu dans l’ombre fraîche de La Maison Verte, en lisière [...]




Jean-Marc Barrier, l’autre versant de la montagne

Jean-Marc Barrier est un artiste discret, mais son engagement est entier et  puissant comme la montagne qu’il contemple tous les jours depuis sa fenêtre. Poète, graphiste, photographe, il anime un atelier d’écriture, La table d’écriture, et co-anime une émission mensuelle Les Arpenteurs poétiques, sur Radio Pays d’Hérault. Nous pourrions dire générosité, et nous aurions mille fois raison. Pour preuve, la texture foisonnante de ses encres, l’humanité de sa voix, la puissance de sa poésie. Il ne faudra pas oublier la modestie, la gentillesse, la simplicité. Il a offert un  peu de son temps, des poèmes inédits et des encres à Recours au poème, et nous l’en remercions vivement.

Jean-Marc Barrier, Le Cerf gracieux

Pourriez-vous définir la poésie ?
 

Une aventure de langage. Qui rend compte de l’aventure de vivre.  (Et comment vivre sans une part d’aventure ?) 

Je suis né dans l’après-guerre, j’ai grandi dans les trente glorieuses. Il y a avait une prépondérance du domaine matériel, et la vie telle qu’elle était parlée ne me semblait pas correspondre ni à l’expérience, ni à l’étonnement que j’en ressentais. Ma mère avait une formation de libraire, elle m'a donné l'amour des livres, mon père a été pilote de glacier, il m'a transmis le goût des grands espaces naturels – chacun a son espace poétique personnel, je crois. Mais on ne parlait pas des émotions, de l'étonnement de vivre – la parole me semblait tronquée. Enfant, je me sens vivant dans le jeu –  jeux de piste, cabanes et le frottement à l’altérité – et la nature, les forêts, les montagnes qui m’entouraient. Puis Jules Verne, Alexandre Dumas, les livres qui parfois ressemblent plus à la vie que la vie, la vie qui s’ouvre quand j’ouvre le livre, la vie qui s’ouvre quand je le referme. Et puis un jour, adolescent, ce volume dans la bibliothèque de ma mère : Exercices de style de Raymond Queneau.
Et peut-être ce bégaiement qui hache ma langue. Ce que cela me fait de retrouver le parler fluide, les syllabes labiles que je touche d’abord chez Verlaine, puis dans ma voix, plus tard. 

Je n’ai eu de cesse de trouver un espace de sincérité, de partage, de rencontre, de parole vraie et large. La littérature et l’exploration de la psychologie m’ont ouvert un espace où les mots pouvaient rendre compte de ce que je ressentais. La poésie m’a ouvert le raccourci saisissant qui en restitue toutes les couleurs simultanément.  Ce qui est terrible et ce qui est très beau peuvent se réunir dans un poème. Même pour ce qui est douleur. C’est une consolation, une jubilation, une retrouvaille, un élargissement. Que nous puissions communiquer à ce niveau-là. En créativité. Dans le poème je respire. Qu’un poète s’autorise, et il me panse, me réjouit. Le retournement se fait également quand j’écris, il provoque cet allègement. 

Je ne sais définir la poésie – celles de l’image, celle des mots, de la présence – mais je peux parler du poème. 

Je le vis comme cette aventure de laisser les mots nous étonner, si on leur lâche la bride et qu’ils sont plus loups que chiens. Pour cela, il faut relier détente et concentration, liberté et intelligence (que je vois comme une vertu chaude), folie douce, fidélité à l’émotion première. Pas de cap si ce n’est d’être au plus près d’une vérité du ressenti, multiple mais clair dans son foisonnement. Pas de cap, mais une barre franche. 

J’ai toujours senti clairement que nous sommes de passage. C’est une dimension qui me fait m’abreuver au poème, tenter de donner à boire dans l’écriture. L'eau et le feu. Une envie de 'porter le feu', et c'est ainsi que je lis beaucoup d'amis poètes.

Et donc… tous les langages, car nous vivons tous les états de l’être, et que l’écriture à chaque fois se remette en jeu. Car il s’agit d’être dans la verve, le verbe joueur qui pourra dire. Ou encadrer de silence la mise à nu.
Un poème pour naître, a traversé un corps. Un dessin aussi. Un poème, cri, confidence ou pulsation, c’est un entrechat dans la nuit. 

Merci à ceux qui m’ont ouvert le sentier : Rilke, Eluard, Octavio Paz, Henri Michaux, Beckett, Luiza Neto Jorge, Antonio Ramos Rosa, Eugenio de Andrade, Sylvia Plath, Bernard Noël, mais aussi Julien Gracq, James Lee Burke…

La poésie est une aventure, celle du langage, et un lieu de transmission. Communiquer une expérience, créer un lien entre les hommes, peut-être est-ce également cela qui vous anime lorsque vous utilisez ce vecteur de communication qu’est la radio ?
Oui. Il y a un débordement, dans l’art en général, dans la poésie. On ne peut qu’avoir envie de partager ce qui nous anime, nous fait sentir vivant. Longtemps, c’est dans le secret et la solitude que les poèmes ont irrigué mes jours, m’ont consolé dans les épreuves, rejoint mes enthousiasmes. Un jour, j’ai poussé la porte d’un atelier d’écriture, me suis mis à écrire, après avoir beaucoup lu. Je suis tombé dedans. L’écriture s’est naturellement prolongée de rencontres et d’actions partagées. J’ai participé à des lectures, cabarets poétiques, ateliers et festivals, puis avec des amis, nous avons il y a 6 ans initié cette émission mensuelle sur Radio Pays d’Hérault, Les arpenteurs poétiques.

Jean-Marc Barrier, Les Poèmes d'amour perdus de Sappho

 
(J’aime les ateliers d’écriture. Dans le temps de l’atelier, c’est comme une société idéale où l’on partage toutes sortes de sensibilités, – on est vrais, il n’y a pas de jugement, on est chacun dans l’invention, et les singularités sont heureuses, complémentaires, elles se dynamisent, s’affûtent. On se reconnaît dans l’autre : il est allé un peu plus loin que nous sur son sentier personnel, et l’on s’y reconnaît – on était simplement parti sur un autre chemin dans la forêt des possibles. On s’élargit.)
La radio est un medium hautement poétique. Les sons partent vers des écoutes solitaires – le plus souvent – qui dans sa cuisine, qui filant en voiture dans la campagne, et il y a une beauté à ne pas savoir, à glisser dans le creux de l’oreille de ces solitudes les poèmes qui nous font vibrer, à sentir que les ondes tissent quelque chose d’inconnu, qui nous échappe, un lien intangible qui peut faire rêver. Et puis un jour, quelqu’un nous dit « mais, cette voix… vous ne feriez pas une émission poétique ? » et l’on vérifie que l’émission a sa vie propre, elle bat la campagne, rejoint l’autre librement.
Préparer les émissions, avec mes amis les arpenteurs poétiques (Vincent Alvernhe, Laurence Bourgeois, Noée Maire, Dani Frayssinet, Coralie Poch, Serge Vaute-Hauw, Marc Barbenes et Olivier Baltus), est également un partage – tangible celui-là – où j’aime découvrir de nouvelles voix poétiques, ou les approfondir. Pour ma part, je choisis chaque année un poète qui m’est précieux (cette année Samuel Beckett) et un poète que je viens de découvrir et qui m’étonne (cette année Jane Hirshfield, dont j’ai illustré les poèmes édités chez Phloème sous le titre Come, Thief  (Viens, voleur). Au cours de ces six saisons des Arpenteurs, j’ai enregistré des entretiens avec de nombreux poètes, et il y a une communauté poétique de tous pays qui prend ainsi visage, corps et langue. On se fait une famille. Marie Huot, Laurence Vielle, Nujoom Alganemh, Vanda Miksic, Walid Alswairki, Glen Calleja, Patrick Dubost, Hazem Alzamah, Quine Chevalier, Michaël Glück, Milos Djurdevicz, etc. Beaucoup ont accepté de répondre à mes questions, se sont découverts pour nous. Merci à eux.

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Sélection de poèmes 

fango

J'ai suivi les deux rives
avec la pensée des poissons
ce qui comprime      qui sinue dans l’air

river      fango      et le serpent parfois
l’angle du soleil      le verre d’eau avec Héraclite

tree       stone     tous les signes
et large le désert dans la poche de poitrine
le pouvoir des éponges

je marche mes défaites

tiempo     entre les deux pôles entre les épaules     
parmi les courbures        je me quitte
vida       j’enfonce la clef dans la terre
Leben      la terre est chaude pour la graine.

          Paru dans la revue La main millénairen°20

 

le bouleau

plus bas j'ai vu un sourire      mais
c'était peut-être un bois flotté sur le sable noir 

ou le signe mathématique de notre innocence

j'ai reflué dans mes rêves

des pieux obliques striaient les collines
échardes sur nos poumons     pentes qui tombent sur les yeux 
la terre est restée dans le langage de la boue
la robe blanche si près de ta peau     de tes seins

les gestes      comme des ailes      se replient

je pleure dans tes yeux

 

la couleur de la pierre sur les visages je voudrais l'oublier 

j'aime la blancheur de l'écorce 

blanche blancheur des feuilles et des rêves enroulés

 

        Paru dans l'anthologie Le rève, éditions de l'Aigrette 2019

 

la fenêtre

j’ai blanchi l’escalier
ouvert une fenêtre vers la montagne 
maintenant j’écris

je blanchis les murs

la vallée se calme
celle qui m’a conduit où le soleil parle plus fort

et si je bouge    c’est à la mesure de l’arbre

j’apprends l’hiver 
j’attends les leçons du printemps

en effaçant un mot
je remonte en haut de la page  
la nuit me tourne le dos   

je ne signe pas

 

         Paru dans l'anthologie Entre-temps, éditions Lignes d'Horizons, 2018

 

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Poèmes inédits

 

halte 6

ta langue finit ma phrase
je mets mon épaule contre le ciel 
tu disais    avec le métal 
la course des nuages
j'écoutais mes yeux

ce soir     nous sommes des arbres 
flèches dans la gravité
sur l'eau le temps revient    disparaît

 

halte 9

Un éclair de peau
dans les coupelles de l'eau
frais bougé des yeux

bougé dans le bougé de l’eau
la peau s’écarte
morceaux d’arbres et de ciel

dans ton retour
plus froid dehors 
sauf cette main en fleur

et ce bruit d’être 
quand je remonte les mousses
pointes    fruits     lèvres

soleil sans bord
à l’envers des feuilles 
une pierre se soumet

 

lame

rien        quelque chose comme
un rêve dans le ventre
l'encre des douceurs nourrie de la puissance des marées
une lame       une lame 

premier signe : l'envie de disparaître
comme une envie d'intégrité      question de frontière
et si c'est une ligne      elle est pointillée 
comme la pluie sur le sable

rage       douceur       ton regard
nos désirs qui fouissent l'impossible
et le grand retour de la tendresse
comme un chien fatigué qui tourne dans le soleil

nous en sommes là      les mains tachées de pardon
le front illuminé par nos voyages
dans l'onde ultime de nos rires
alors que s'allument des feux follets sur nos lèvres

 

bleu de toi

Je ne choisirai pas
la cinétique du moi touche au point de hasard
légère et tendre déchirure
bleu de toi dans mon bord de lumière

rien ne bouge       rien n’hésite
je garde l’innocence       l’eau absolue
la laitance de mes reins 
et les poissons dans nos yeux

c’est ici que le temps s’arrête

dans la mue de nos sables 
et la vague étale où les ombres s’oublient.

 

 

 

Présentation de l’auteur

Jean-Marc Barrier

Jean-Marc Barrier a 68 ans, il vit dans les montagnes de l’Hérault, où il se consacre à l’écriture, au dessin et à la photographie. Il vit ainsi un commencement, comme dans ses années de jeune homme où, diplômé des Beaux-Arts, il se destinait à la peinture. Il anime un atelier d’écriture mensuel, La table d’écriture. Il co-anime une émission mensuelle Les Arpenteurs poétiques sur Radio Pays d’Hérault.
Auparavant graphiste indépendant et enseignant en école d’art, il a réalisé de nombreuses couvertures de livres (éditions Hazan, La Martinière, Chène) et travaillé pour des musées, orchestres, compagnies de théâtre, festivals et médiathèques. Grand marcheur, amoureux des montagnes et des vastes espaces proches des origines, il prépare actuellement une exposition de photographies et textes autour du voyage comme expérience poétique. Certains de ses poèmes ont été traduits en italien, en anglais, en roumain, en croate et en russe.

livres

Tombe la parole | Poème sur des photographies de Nicole Schmitt, 2010, éditions Eole.

La Traversée | Poème et photographies, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2011

Western | Poème, avec une peinture de André Aragon, La voix du poème, 2014

Virga | poèmes et encres, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2018 puis Phloème, 2021

Ailleurs debout | textes et photographies, éditions Phloème, 2019

Noir estran | poèmes, peintures de Géry Lamarre, la tête à l’envers, collection fibre.s, 2021

La rue infinie | textes et photographies, éditions Phloème, 2021

 

livres en tant qu’illustrateur

Feuilles | poème de Brigitte Marmol, encre de Jean-Marc Barrier, la voix du poème 2014

Come Thief, Viens, voleur | poèmes de Jane Hirshfield, éditions Phloème, 2018

L'Hirondelle |texte d'Isabelle Alentour, éditions L'ail des ours, 2021

 

en revues (sélection)

Une partie de Ailleurs debout, traduite en croate, a paru dans la revue littéraire Tema, Zagreb en février 2020.

Poèmes parus dans Vozdoukh tchist(L’air est pur), anthologie en français et russe, 2018 et en russe uniquement dans le livre Anthology of Contemporary Ural Poetry.

Nombreux poèmes publiés dans la revue La main millénaire n° 6 à 18, Lunel, 2011-2018.

2 poèmes parus dans Entre-temps, fragments inexistants, anthologie,et 2 autres dans Les voi(e)x du possible, encres de JM Barrier, éditionsLignes d’Horizons, 2018-2019

Poème paru dans Un rêve, anthologie, éditions de l’Aigrette, 2019.

Poèmes parus dans la revue Décharge, 2020 et 2021.

Prix du poème au Salon Bigouden du livre 2108, Le Triskell Pont l’Abbé.

 

expositions récentes

Ailleurs debout’ exposition de textes et photographies à la médiathèqueAndré-Malraux de Béziers, 2019-2020 ; puis à la médiathèque du Grand Narbonne en février-mars 2020, et dans celle d’Uzès en hiver 2021.

avec Cioran’ exposition d'encres brodées et lames-poèmes à Sibiu (Roumanie) au Musée d’art contemporain, août 2021.

les pluies intérieures’ exposition d’encres brodées à Pézenas en mars-avril 2021.

la rue infinie’exposition de textes et photographies à la librairie L'annexe à Malaucène jusqu'en janvier 2022, puis à Pézenas en avril 2022

 

concert poétique, cd

Luiza, Luiza ! concert poétique avec Pierre Diaz, saxophones, clarinette basse et electro | poèmes de Luiza Neto Jorge. cd disponible.

 

sites

http://www.jeanmarcbarrier.fr

http://www.flickr.com/photos/autre_rive

http://www.rphfm.org/tous-les-programmes/les-arpenteurs-poetiques/

facebook : Jean-marc Barrier et Poem-Jean-Marc Barrier

instagram : barrierjeanmarc

 

Poèmes choisis

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