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Alain Santacreu, À l’été jauni

 

À l’été jauni le soleil qui monte vers vous
Me courbe vers la cime
De votre cœur Seigneur
Faites qu'aucun de mes pas ne descende
Plus jamais je n'oublierai de regarder
À mes pieds
Ainsi que vous le fîtes sur la croix
À l'instant où vous rendiez
votre dernier souffle
Votre tête renversée 
blessée d’épines
Cette dernière image
Inscrite dans votre œil
Je veux naître à votre ressemblance
À partir d’elle
À l’heure où le ciel sera
Mie trempée dans le sang
Comme j’en ai fait le voeu à Marie
Je serai à ses côtés au calvaire
Je recevrai dans ma bouche
L’hostie donnée par l’ange et vous reprendrez
Le baiser du souffle que vous m’aviez prêté
Celui de l’agapè qui rend l’âme vivante
Guérissez-moi Seigneur
de l’hypnose religieuse
Je poserai mon front sur le giron
de Notre Dame
L’esprit vivifiant descendra en moi
Je mourrai braise poétique
Sur la vallée des larmes
Mes cendres tomberont 
En pluie

Présentation de l’auteur

Alain Santacreu

La quête d’Alain Santacreu se joue depuis des années autour d’un mot : contrelittérature. Dans une postface remarquable à un recueil de ses essais, Au cœur de la talvera, Matthieu Baumier a dit de lui : « Le sait-il seulement ? Alain Santacreu est un poète. Je le sais bien moi qui ai reconnu la poésie en l’écriture née du dedans de lui » ; et, plus loin, il ajoute : « Alors, si l’écriture visible de Santacreu s’exprime apparemment en forme d’essai, l’état d’esprit qui anime mots et lettres tracés est cependant celui de la poésie. » La contrelittérature est une poétique, cela est si profondément vrai que la démarche singulière d’Alain Santacreu a parfois recours au poème… 

À lire : Alain Santacreu, Au cœur de la talvera,  (postface de Matthieu Baumier), Arma Artis, 2010.

Site de l’auteur : contrelitterature.com

Alain Santacreu

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