Alain Santacreu, La fête cruelle

2018-02-01T16:04:36+01:00

 

Le corps sou­vent récite le vent
Alors tu es nègre et vieux et ton âme rêve
D’un visage
Est-ce l’oiseau planant
Sur le cahi­er du jour apache
Et pourquoi l’élan de mon coeur aurait-il été
la faute com­mise pour ton sourire
D’écolière si la peau se détache de moi
C’est là mémoire non l’oubli
Dans ma main sont les transparences
De peaux de serpent
La mort est parmi
Nous
Por­tons ce qui n’est plus
Le témoignage d’un dieu mue
Éter­nelle­ment triste
Des écailles d’un jour éternellement
Par­le-moi encore
Depuis ton souffle
Depuis l’orbe de ton aisselle
Depuis l’eau pure de tes yeux
J’arbore le dia­pa­son vital sur ton sourire
Vert feuil­lage que tremble
Le vent
Mais tou­jours où tu parais
Des manèges vides tournent
C’est la fête cruelle.

Présentation de l’auteur

Alain Santacreu

La quête d’Alain San­tacreu se joue depuis des années autour d’un mot : con­tre­lit­téra­ture. Dans une post­face remar­quable à un recueil de ses essais, Au cœur de la talvera, Matthieu Bau­mi­er a dit de lui : « Le sait-il seule­ment ? Alain San­tacreu est un poète. Je le sais bien moi qui ai recon­nu la poésie en l’écriture née du dedans de lui » ; et, plus loin, il ajoute : « Alors, si l’écriture vis­i­ble de San­tacreu s’exprime apparem­ment en forme d’essai, l’état d’esprit qui ani­me mots et let­tres tracés est cepen­dant celui de la poésie. » La con­tre­lit­téra­ture est une poé­tique, cela est si pro­fondé­ment vrai que la démarche sin­gulière d’Alain San­tacreu a par­fois recours au poème… 

À lire : Alain San­tacreu, Au cœur de la talvera,  (post­face de Matthieu Bau­mi­er), Arma Artis, 2010.

Site de l’auteur : contrelitterature.com

Alain Santacreu

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