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Alain Santacreu, Le Saint Sénaire

 

Dentelles aux fenêtres de l’âme ses jambes
S’ouvriront à l’orée du désir le linceul
Vert de la nuit tombera alors sur la terre
Vertiges de nos mains rondes de ses épaules

Qui dira où ira l’énergie du désir
Infini le cœur cher du saint sénaire
Qui tentera encor l’amour chevaleresque

S’ouvriront tous les jours de son corps l’aura jaune
D’un soleil sur la hanche sablée d’une dune
Les trous de lumière l’azur des tam-tams quand
En plein cœur de nos fronts l’éclair aura jailli

Qui dira où ira l’énergie du désir
Infini le cœur cher du saint sénaire
Qui tentera encor l’amour chevaleresque

S’ombragera l’oiseau par trajectoire d’ailes
Sur sa peau noire nigra sum sed formosa
Quand jeûnera la chair quand l’esprit mangera
L’âme l’âme devenue désir désiré

 

 

« Le Saint Sénaire » est paru dans le numéro 19 de la revue POÉSIE Directe.

 

Présentation de l’auteur

Alain Santacreu

La quête d’Alain Santacreu se joue depuis des années autour d’un mot : contrelittérature. Dans une postface remarquable à un recueil de ses essais, Au cœur de la talvera, Matthieu Baumier a dit de lui : « Le sait-il seulement ? Alain Santacreu est un poète. Je le sais bien moi qui ai reconnu la poésie en l’écriture née du dedans de lui » ; et, plus loin, il ajoute : « Alors, si l’écriture visible de Santacreu s’exprime apparemment en forme d’essai, l’état d’esprit qui anime mots et lettres tracés est cependant celui de la poésie. » La contrelittérature est une poétique, cela est si profondément vrai que la démarche singulière d’Alain Santacreu a parfois recours au poème… 

À lire : Alain Santacreu, Au cœur de la talvera,  (postface de Matthieu Baumier), Arma Artis, 2010.

Site de l’auteur : contrelitterature.com

Alain Santacreu

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