Cécile A. Holdban, Dans la fraîcheur de la nuit
Dans la fraîcheur de la nuit,
des mains de pluie
tâtent l’orge et le blé
linceul déployé de brume
cherchant la faille
la maîtresse du brasier
lève son armée de boue
migrations secrètes
archipels de ténèbres
où meurt
seulement
le sifflement du vent
tandis que vous dormez
peuple d’en haut
exilés de la conscience
tandis que flotte le chant
du pain, du clocher
la ville sous l’aile
nocturne des oiseaux
le sang la sève et l’eau
circulent et se répandent
un ruban noir
noue la voix du ciel
et les racines poursuivent
leur plus profond voyage.