Solitude des seuils
solitude des rives
on marche
sans l’étreinte du temps
bêtes d’ombres mais
libres.
On marche
dans le moût de la terre
au flanc
brisé des pierres
chair brassée d’écume
on marche dans des champs
des forges
désertées par le feu.
on marche
sous des rameaux
aux graines d’amertume
dans le sel de l’autan
la couture des fleuves
à l’horizon tranchant
dans le bois du sumac
des dunes.
On marche dans les remous
les cratères d’îles
qu’aucune algue ne lie
dans le miel de brèche
dont la cire se trouble
les fleurs sans éclat.
on marche
sur la toison rêche
du monde son extrême
relief de glace
où la lumière aveugle
et où on
disparaît.