Jean-Yves André, Jacques Poullaouec, Femmes de pierre

Qui sont ces femmes de pierre « croquées » par l’artiste Jean-Yves André et le poète Jacques Poullaouec ? Elles sortent de la statuaire religieuse bretonne. Femmes de pierre profondément sensuelles, exhibant le plus souvent leur nudité. Avec, en toile de fond, l’image de la femme pécheresse et tentatrice véhiculée par la religion chrétienne. Aujourd’hui, un poète leur redonne vie avec la complicité d’un dessinateur.

« Je suis une femme de pierre, / ni pétrifiée ni lapidée. / Je ne sais qui m’a donné ce visage. / Vous tournez autour de moi. / Vous me voyez, me regardez-vous ? / Si vous me regardiez, vous m’entendriez/chuchoter quelques mots sans âge », écrit Jacques Poullaouec à la vue de cette femme de pierre dans le porche sud de l’église de Landivisiau.

« J'ai opté pour une conversation silencieuse avec ces femmes de pierre, un dialogue  au-delà du visible », souligne le poète. Il a également convoqué des grands noms de notre  littérature (Villon, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Claudel, Malraux ...)  pour situer ce livre dans une optique littéraire qui, selon lui, « dépasse le simple aspect artistique ou historique de la statuaire ». Ainsi, faisant référence à François Villon, il écrit pour accompagner ce visage de femme sur le baptistère de Plougasnou : « Quels rêve sous ses paupières ? / Pies et corbeaux leur ont les yeux cavés (Villon) / Faut-il la réveiller ? ».

Jean-Yves André et Jacques Poullaouec, Femmes de pierre, Géorama, 96 pages, 18 euros.

Voici en tout cas des femmes démons, des femmes sirènes, des femmes serpents ou encore des femmes oiseaux. Et même, comme l’écrit Jacques Poullaouec, « des sirènes lèche-culs, sodomistes, onanistes ». Elles ont été inscrites dans la pierre sous l’Ancien régime, au cœur des enclos paroissiaux bretons, à une époque où « l’anatomie et la religion faisaient bon ménage », note le poète. Au fond, voici « la scatologie au service de l’eschatologie ». Car, qu’on ne s’y trompe pas, il s’agissait bien pour l’Eglise catholique (notamment celle de la post-Réforme) d’asséner que la luxure était bien, souligne Poullaouec, « le péché capital qui menait à l’enfer » et de marteler qu’au début de la grande histoire de l’humanité, il y avait la tentatrice du Jardin d’Eden. La voilà donc, à Guimiliau, représentée par un serpent à tête de femme.

Le poète réserve un sort particulier à celle que l’on appelait Katell Gollet (Catherine la damnée) en lui consacrant deux poèmes. « Ta danse s’arrête là/dans les flammes de granit. / La danse était ton paradis / ton enfer sera froid comme la pierre // Trois cavaliers à la gueule d’Enfer / Trois diables arrêteront tes pas / Trois démons te mèneront au trépas // tu avais à peine 15 ans / quand tu te mis à danser / tu courais comme une biche / quand on a 15 ans on aime / à courir le galant ».

Mais, un peu paradoxalement, ces femmes de pierre qu’ont si amoureusement approchées l’artiste Jean-Yves André et le poète Jacques Poullaouec, « s’exhibent sans être exhibitionnistes ». Il peut même arriver que « leurs bouches susurrent les voix du silence » ou que leur beauté éclate à l’image de cette femme en granit du porche sud de Guimiliau. « La Joconde n’est pas si loin », note le poète. A ces femmes de pierre « figées » et « affligées », « prisonnières de la pierre, habillées de lichen », Jacques Poullaouec consacre, en définitive, un grand poème d’amour. Et il pose la question : « Comment vous libérer ? »

                                                                                                        

Présentation de l’auteur

Jacques Poullaouec

Jacques Poullaouec est originaire de Lesneven. Après avoir enseigné les lettres, il se consacre aujourd'hui à la gravure et à l'écriture poétique. Il laisse ici aller ses rêves aux vents d'Ouessant.

Bibliographie 

  • Haïku des quatre éléments (La Part Commune, 2006)
  • Haïku des pierres (Apogée, 2006)
  • Haiku du chat (La Part Commune, 2005)

Poèmes choisis

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Valéry Molet, Extrême limite de la nuit suivi de Sept notes d’accompagnements de Jean-Pierre Otte, Anne Barbusse, Terra (in)cognita, poèmes sous couvre-feu

Valéry Molet, Extrême limite de la nuit suivi d'annotations pour perpétuer l’apéritif, Jean-Pierre Ottte, Sept notes d’accompagnements

Gnostique oublié de son âme (ou presque) , Molet parie sur son corps estuaire est l’estran de ses désirs mais là « Où l’être pue la vague / L’être est un cochon qui grogne Succion à quatre pattes ». Mais par delà de ses amours et de ses poèmes fait des sortes de comédies musicales où « Nessuno mi pettina bene / Come il vento », si l’on en croit l’inscription sur les marches de la galerie nationale D’art moderne à Rome. 

Aimant parfois de jouer la fripouille du cœur la géographie de ses rives lui échappe  entre Paris, la Bretagne, l’Italie pour chercher le bonheur physique parfois en effet de  chute ou de promesses. Dans ce livre existe un face à face entre l’auteur et Otte. Mais celui-ci écrit ses prolégomènes  è l’amour qui entraine à l’objectif : « l’être substantifie sa dérive dans son contraire ». Molet en multiplie contraintes et situations même si le désamour reste car « è pericoloso spergersi ». Mais il ose des figures de style et « trampolinant » sur des matelas de service.
Bref les cœurs bringuebalent en de bonds ardents où les choses dites du sexe s’emmêlent. D’où parfois des leçon de mécanique décrassant les ténèbres même si parfois jusqu’à « la grivèlerie est un acte d’amour » pour raison d’ivresses là où la douleur y est parfois. Mais tel un antipodiste Molet ose l’effort musculaire dans l’amour en jou(isiant avec l’élue comme des enfants jusqu’ai bout où les embrassades s’éteignent. Dans ce livre le passé n’est pas simple. Mais la présent conditionnel.
Dès lors la finition de l’amour exact n’a pas de définition car il existe tant à dire. Molet ne s’en prive pas,  braqué sur ses objectifs multiples mais inutiles dans la subdivision. Parfois au fil du livre et parfois à celui du cœur  «  Il n’y avait que toi et moi dans l’à-peu-près » mais ce n’est pas en raison d’en faire batailles ou horions enchaînés.
Et d’une certaine manière l'ami fidèle de Otte garde la main verte en amour même s’il est désormais  moins jeune que dans ses premières courses. Parfois hirsute, toujours  affectueux et les lèvres non uniquement  humectées d’une gaufre car il n’est jamais célibataire des baisers d’une brune. Bref c’est un chevalier guignant des corps sages mais surtout le lys de leur vallée.

Valéry Molet, Extrême limite de la nuit suivi de Sept notes d’accompagnements, Jean-Pierre Ottte, Edition sans Escale, 86 p.

Et si parfois deux amants ressemblent à des paires de claques, ils cultivent le vice sans fin d’une vie idoine. Dieu en est témoin. Enfin presque. Mais c’est pourquoi  face à la déité il invente une langue péninsulaire de soutiers et «  ses rires craquaient comme des abeilles grillées, » là où plaisir et déception vaquent en diverses confluences en faux cadavre exquis qui excluent toute régularité écœurante des épluchures du quotidien.
Les genêts fleuris et des fougères cramoisies crée un hôtel estival aux histoires de peau et de foulées où l’amour devient le chantier de lévitations. La règle est la suivante : ne jamais l’éviter.

∗∗∗

Anne Barbusse l'intransigeante

« Dans la vallée du Rhône fument les centrales nucléaires et tournent les éoliennes. » entame le périple de temps (avec bon nombre de retours) pour rejoindre « L’avènement des herbes criblera les marais de touffes outrecuidantes » après  le ravage endémique  du Covid jusqu’à la mer qui ravale ses vagues et roule l’écume sur les galets ronds. Elle passe désormais bien loin des prairies qui s’allongent là où elle portait des masques FFP2. Elle tente de s’accrocher au soleil comme au bout des pales tournantes ou sur des quais et leurs murmures de la société post-industrielle qui menace de s’effondrer.

 Luttant contre l’intempérance, le long des routes elle s’accroche à des arbres chétifs mais  s’échappe aussi sur les rails parallèles du train s’enfonce dans les villes de province. Cela remonte à ses vingt ans, à sa vie parisienne et les banlieues quadrillées de lotissements. Dans ce livre L’auteure multiplie ses « choses vues » en déplumant tout effet de métaphore face au virus qui a encore  d'aplomb . Mais dans ce monde-là il  faut s’échapper par le haut, « pour ne pas chuter tout en bas du monde. »
 
 Certes des « maisons incolores parachèvent l’inconsistance » désormais des s absences des saisons. Mais quelque chose avance. Et ce  pour saluer au besoin l’irrévérence de Godard : « il n’est pas encore mort et la gare de Lyon a presque même salle des pas perdus, seules les nouvelles du monde ont changé ». C’est donc tout ce qui reste dans ce qui tient ici d'une célébration délétère mais aussi un rituel de convenance face a ce qui nous a abasourdi et sonné lors de la pandémie.. Volontairement neutre un tel langage nous sonne.

 

Anne Barbusse, Terra (in)cognita poèmes sous couvre-feu, éditions unicité,  2024, 170 p,, 15 E

Face à l’horizontalité de son étendue la peine, c’est en quelque sorte une possibilité d'échapper aux dupes du non dupe. Anne Barbusse les souligne mais espère se plonger encore vers le rêve et le ciel.  “Aux graminées encore de dessiner des jardins de curé, ne plus octroyer les mondes” écrit-elle, histoire de sauver le monde ou ce qu’il en reste face aux excès les plus nocifs. Et si l’auteur, pour avancer, ajoute "ne cueille que les chiffres de la pandémie", elle espère des plages loin des hommes transitoires et des mouettes furieuses. Le tout avec sobriété et endurance.

Présentation de l’auteur

Valéry Molet

Valéry Molet est né en 1968 à Beauvais. c'est un écrivain et poète français.

© Crédits photos (supprimer si inutile)

Poèmes choisis

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Valéry Molet, Aucune ancre au fond de l’abîme

Aucune ancre au fond de l’abîme : ce titre nous donne d’entrée le programme de l’ensemble, presque. Il est suivi d’un premier poème censé nous donner la clé de sol : il y est question [...]

Valéry Zabdyr, Injures précédant un amour légendaire

Avec une colère rentrée, profonde et qui ne demande qu'à exploser, avec un agacement pathologique, une susceptibilité exacerbée, une allergie au bruit, aux odeurs et à la connerie, un narrateur bien ronchon traverse [...]

Présentation de l’auteur

Anne Barbusse

Née le 16 décembre 1969 à Clermont-Ferrand.

L’écriture a toujours fait partie de ma vie. A 17 ans, je monte à Paris pour mes études de lettres. Après une agrégation de lettres classiques, j’enseigne quelques années la littérature latine à l’Université Paris VIII. Je quitte Paris pour un tout petit village du Gard, où je suis installée depuis 20 ans, entre Cèze et Ardèche, pour vivre plus en accord avec mes convictions écologiques. J’enseigne depuis une dizaine d’années le français langue étrangère aux adolescents migrants. En 2012, par passion, pour apprendre le grec moderne, je reprends mes études à distance à l’université Paul Valéry de Montpellier, jusqu’à un master traduction en littérature grecque moderne en 2017, où j’ai traduit, en pleine crise grecque, l’œuvre inconnue en France de Takis Kalonaros (Du bonheur d’être grec, Athènes, éditions Euclide, 1975, réponse à Du malheur d’être grec de Nikos Dimou, traduit en France en 2012 aux éditions Payot). Takis est le père du Petros, rencontré en 2010, à qui j’ai dédié le recueil dont sont extraits mes textes.

J’ai publié quelques textes dans la revue Phréatique dans les années 90, et dans la revue Arpa en 1997 et en 2006.

Autres lectures




Gérard Pfister, Autre matin suivi de Le monde singulier

Parole et naissance

Écrit au Lac Noir entre 1990 et 1993, repris et achevé en 1996, Autre matin constitue le dernier opus du cycle intitulé Sur un chemin sans bord. Si quelques-uns de ses textes ont paru dans des revues, il est pour sa plus grande part inédit.

Le texte final, Le monde du singulier, a été écrit en décembre 2023. Il éclaire a posteriori la démarche du cycle entier qu’il clôt et de ceux qu’il annonce », nous dit l’auteur lui-même.

L’épigraphe (Je te fixe dans les pupilles / jeune clarté / la gorge nouée) est extraite du seul volume du poète Leonardo Sinisgalli publié en France de son vivant, en 1979, dans la traduction de Gérard Pfister.

Les poèmes sont répartis en cinq temps en quête d’une « autre clarté » et dans un chant livré à l’ouvert au moyen d’une poésie libre où le distique est roi. 

Celui-ci rappelle Le temps ouvre les yeux publié en 2013. Dans ce recueil, à la suite de l’ouvrage précédent, Le grand silence publié en 2011, la marche continue, aveugle, et il n'y a « rien d'autre / à dire  / que l'évidence », à savoir, sans doute, la poésie elle-même. (Grâce au regard du temps, on entre dans " l'ouvert ", celui dont parle Rilke et qui est donc de nouveau évoqué ici.) L'économie de moyens de la phrase unique composée de distiques très brefs est là déjà au service, cette fois, de neuf chants.

Une spiritualité s’entrevoit dès l’incipit d’Autre matin (Roger Munier voit en Gérard Pfister, dit sa biographie, « le poète de la métamorphose spirituelle au sein du monde… »). Elle sous-tend tout un univers décrit dans un réalisme délicat.

 Gérard Pfister, Autre matin suivi de Le monde singulier, éditions le Silence qui roule, 2024, 96 pages, 15 €.

Ainsi des champs lexicaux comme celui de la lumière, des fleurs, des maisons ou, à l’opposé, des pauvres et des morts. La finitude est en effet consubstantielle de la vie et la mort, comme la pauvreté et la souffrance qui tous font partie de la vie.

Et quel fut, Silésien, ton art
que coudre pièce à pièce

des peaux mortes
d’une aiguille invisible…

et l’aigre odeur
que les outils noircis, sans gloire

dans l’étroite échoppe du cordonnier

Ces vers font soudain référence à Jakob Boehme, théosophe de la Renaissance, le cordonnier (mot qui fait chute) de Görlitz.

Puis le volet II s’ouvre sur le réalisme poétique précédemment évoqué et interrompu dès le deuxième texte par une invocation à la « présence invisible » pour celui-là seul que nous avons et dont nous retrouvons la voix dans « le silence dévasté de notre cœur ».

De le même façon que le volet II le volet III reprend l’idée d’avant, le silence, qu’il développe au milieu encore de la lumière, celle de l’automne juste avant la blancheur de la neige qui fait attendre l’été. En attendant « l’eau royale » qu’est la glace et qui se définit ainsi :

par tant de pureté
mille gouttes invisibles vivifiantes

 tremblantes dans le souffle à chaque instant

Et déjà un quatrième temps arrive, toujours léger et concis ; il nous offre le bonheur d’une marche panthéiste et rédemptrice qui ne se souvient que du parfum :

ne reste aucune pierre
sans louange…

dans un autre matin

C’est alors que l’évocation finale éponyme du titre représente l’espoir lui-même d’une naissance nouvelle dont le mystère est indicible. Et pour la présence encore magnifiée il n’y a qu’un « art » celui de « l’écoute ».

Le volet V fait perdurer cette conscience d’une naissance dans « Cet instant d’hiver profond et pur ». Et l’apparition d’ailleurs seule compte puisque « les traces sur le sol / déjà ne sont plus rien » ; mais la parole elle-même est nouvelle née comme le clame le dernier vers du second poème. Va-t-elle l’emporter sur la mort qui est là évoquée douloureusement ? Les éléments déjà comme l’eau et le vent ont leur rôle purificateur dans le mystère encore. Grâce à eux intervient une nécessité : « un seul / un innombrable chant ». Et c’est à la neige que, très poétiquement, le narrateur confie le rôle de « l’imiter ».   

Le monde du singulier, dont de longs versets récents occupent les deux dernières pages du recueil, fait la lumière sur l’ensemble du cycle réalisé par Gérard Pfister. Il annonce une fois encore - et ce seront ses derniers mots - « un autre matin ».

Si ce dernier texte réitère l’importance du langage c’est pour dire celle du chant qui n’est que celui « des noms propres oubliés ». Suit une réflexion sur la précarité des choses, la mémoire et le temps dont nous avons voulu effacer l’éphémère. Il nous reste les mots mais aussi l’écoute attentive du « toujours unique », du « partout singulier ». En effet « chaque chose est une lumière, chaque chose une nuit.»

Présentation de l’auteur




Béatrice Machet, Rafales

Au cours de ses récents voyages aux Etats-Unis, Béatrice Machet a effectué six marches sur les plages du lac Michigan, dont quatre au nord de Chicago et deux à l’est de Chicago. Elle a commencé son parcours en début d’hiver sur Forest Park Beach, située à environ 70 kms au nord de Chicago, puis elle est remontée jusqu’à l’Illinois Beach State Park, et redescendue vers le sud par Waukegan North Beach, dans l’Etat d‘Illinois.

Puis elle a parcouru « cinquante kilomètres à pied le long du lac Michigan ces derniers jours » (74), arpentant West Beach et Portage Beach à l’extrême sud du lac Michigan, à 70 kms à l’est de Chicago, dans l’Etat d’Indiana. Elle a terminé son sixième et dernier périple à la fin de l’hiver, de retour dans l’Illinois, sur Lighthouse Beach qui est située au nord d’Evanston, dans la grande banlieue nord de Chicago (cette sixième plage est difficile à trouver dans le livre car sa page de titre manque). Béatrice Machet chante ces six plages en 55 poèmes en prose et en vers libres entre lesquels s’intercalent neuf textes sans titres, la plupart servant d’introduction à chaque partie.

Ces six plages forment le territoire de la tribu Potawatomi/Neshabek, Première Nation qui, avec les Chippewa, Odawa, Algonquin, Saulteaux, Nipissing et Mississauga formaient la nation Annishinaabeg. Avant l’arrivée des Européens, cette nation du grand nordchevauchait les Grands Lacs de Montréal à Détroit, couvrant presque tout l’Etat de Michigan et la moitié nord des Etats de Wisconsin, Minnesota, et North Dakota, puis le Saskatchewan et la majeure partie de l’Ontario. La région qui s’étend de Saskatoon à Montréal couvre environ 3,000 kms de longueur sur 1,400 kms de hauteur, avec un centre important dans le nord du Minnesota. Ce territoire est bien connu grâce aux œuvres de Gerald Vizenor qui a en dressé une carte poétique très précise dans son recueil Almost Ashore.

Béatrice Machet. Rafales. Paris : Editions Lanskine, 2024. 92 p. ISBN 9 782359 631265. 15 Euros.

On ne peut pénétrer dans la culture des Natifs sans se situer vis-à-vis des quatre points cardinaux qui leur donnent une relation géopoétique avec la terre. Ainsi Béatrice Machet évoque-t-elle les quatre vents cardinaux dans un superbe poème chiastique, « Rafale 49 » (76) :

Vent.

                        Chinook.

                                             Squamish.

                                                                 Williwaw.

                                                                                                Souverain de

                                               l’espace entre ciel et terre entre ciel et

                                                                                                                mer.

                                                                                   Aquilon.

                                                           Auster.

                                   Eurus.

            Zéphir.

Les compagnons à travers

                                   l’espace.

En regard des quatre vents français cardinaux qui ont leur origine dans la mythologie grecque et romaine, il n’y a que trois vents natifs. Si le chinook correspond au zéphyr en étant un vent d’ouest chaud et humide venu du Pacifique, le squamish est un vent du nord glacial qui souffle de l’Arctique vers la Colombie britannique et le williwaw est un vent d’est froid et violent qui descend des montagnes et souffle du détroit de Magellan jusqu’au Groenland. Les deux vents froids définissent le climat dans lequel Béatrice Machet a effectué ses périples hivernaux sur les bords du lac Michigan. Elle souligne l’importance de l’ordre quaternaire dans « Rafale No. 40, » citant les rythmes des saisons, des ordres d’existence, espèces animales, et races humaines, dans les niveaux de rêves et les opérations de l’esprit, les étapes de l’existence humaine, les circuits à suivre, les arbres de vie « plantés aux quatre coins » avec « la cérémonie. . . jouée en quatre actes » (64). La créativité poétique prolonge ainsi la pensée native à son diapason, ouvrant des possibilités infinies.

Comment ne pas être sensible à l’appel de ces grands vents venus de très loin, porteurs de traditions immémoriales ? Ils font désapprendre, voir et sentir différemment. Ils forcent la poète à se dépouiller de ses habitudes. Se perdre. Marcher à l’infini pour se vider, pour faire silence. Epouser le vent. Devenir une avec la nature, les arbres qui cassent sous la glace, les oiseaux. Se recueillir en elle-même. Voir le temps « reculer au fur et à mesure que je marche » (29). C’est seulement alors que le vent sauvage et libre qui dans la froideur et la blancheur d’un hiver de neige et de glace ne porte ni senteur ni couleur, s’équilibre entre force vive et force ravageuse. Être au bord du lac, c’est comprendre qu’il est « une part du ciel comme il est part terrestre d’une danse nuptiale jouée en noir et blanc » (66).

Tantôt la poète se laisse posséder par l’anglais, tantôt c’est la langue potawatomi qui nous introduit au cœur de ses promenades. Rafales est un livre trilingue, chaque langue étant une référence culturelle étagée. Partant du français, sa langue maternelle et poétique, Béatrice Machet utilise des expressions américaines qui indiquent sa familiarité avec un monde anglophone remarquable par sa brièveté linguistique de bâtisseur d’empire. Les mots potawatomi sont soit répétés en français dans le poème, soit cités dans un glossaire difficile à découvrir et dont la position en fin de volume force une relecture, une reprise de contact en profondeur avec la culture native figée en résistance contre la langue américaine du devenir.

Chaque plage a un sujet différent. Forest Park Beach décrit l’environnement géographique, le terrain, la température, et l’expérience de la marche. Illinois Beach State Park ajoute la rencontre avec un gardien natif. À Waukegan North Beach, l’inscription « Notre langue native est comme une seconde peau et fait tellement partie de nous que nous résistons à l’idée de la voir changer constamment » [ma traduction] donne cours à un examen des noms de lieux issus des langues natives. Milwaukee (Millioki, Milleioki, lieu de rassemblement près de l’eau), Wausaukee (de « wassa, » lieu lointain, nordique), Pewaukee, Packwaukee, Waukegan, Waupaca (ville blanche). Suivent, dans cette partie qui est la plus longue du volume, la description de coutumes natives comme la récolte du riz sauvage, puis une description de la marche épuisante qui met la poète en état de quasi-hallucination où le « heave heave heave » dont elle s’encourage fait écho au «hey heya heyo» des Natifs cité en page 34. West Beach et Portage Beach étaient des centres importants de « portage » (mot français adopté par les trappeurs et bûcherons du grand nord) qui indique l’importante activité commerciale entre les natifs avant et après l’arrivée des Européens. Le vers « Qui s’en ira vers le golfe de Mexico à travers l’Illinois River » du poème « Rafale No. 36 « (58) fait référence à l’activité des Natifs entre le lac Michigan et le fleuve Mississippi, au commerce des Indiens des grandes plaines entre le Canada et le Golfe du Mexique (dont la poète respecte l’orthographe mexicaine), puis au commerce des Européens après leur arrivée dans le Nouveau Monde.

« Rafale No. 36, » contient encore deux mots essentiels cités en anglais, « keep safe » et « keepsake. ». Le verbe et le nom, unis dans un cercle parfait. Car, dit Beatrice Machet, l’important est de « garder en sécurité » un « objet de mémoire. »  Plus qu’un souvenir et moins qu’un trésor. Un objet chargé d’un poids sentimental, d’un poids de mémoire, garant de survivance. Message central qu’elle nous apporte de ses pérégrinations hivernales. Le livre atterrit sur deux pieds en bouclant cette longue danse avec le vent. La légende de Shawondasee, le vent du sud, nous révèle non seulement le quatrième vent natif, mais l’humour printanier qui le fait tomber amoureux d’une belle blonde étendue sur une prairie. Ayant attendu trop longtemps avant de se déclarer, il découvre que la belle blonde est devenue une vieille femme aux cheveux blancs duveteux – Shawondasee était amoureux. . . d’un pissenlit. Le point d’orgue de cette brève légende remet en suspens le magnifique canto de Béatrice Machet qui continue à nous interpeller longtemps après que nous ayons refermé son livre.

Présentation de l’auteur

Béatrice Machet

Vit entre le sud de la France et les Etats Unis. Auteure de dix recueils de poésie en français et deux en Anglais, traductrice des auteurs Indiens d’Amérique du nord. Performe, donne des récitals poétiques en collaboration avec des danseurs, compositeurs et musiciens. Publiée entre autres chez l’Amourier (Muer), VOIX (DER de DRE), pour les ouvrages bilingues ASM Press (For Unity, 2015) Pour les traductions : L’Attente (cartographie Cherokee), ASM Press (Trickster Clan, anthologie, 24 poètes Indiens)… Elle est membre du collectif de poètes sonores et performatifs Ecrits - Studio. Par ailleurs elle réalise et anime chaque deuxième vendredi du mois une émission de 40 minutes sur les ondes de radio Agora à Grasse.

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Florence Saint Roch, Dominique Quélen, avec/sans titre

Comme le nom de la collection l’indique, il y a contraintes, celle de développer autour d’un avec ou sans : sommeil, paroles, ascenseur, opinion, violence … souci, méthode, trucage, chichis… À chaque semaine, sont notées les heures de lever et de coucher de soleil  qui déterminent une durée de jour et de nuit. Ces durées décideront du nombre de mots et de signes.  À chaque semaine donc un « avec ou sans » que deux protagonistes développent chacun alternativement de jour (avec) ou de nuit (sans).

En écriture romane il s’agit du texte de Florence Saint Roch, en italiques il s’agit du texte de Dominique Quélen, Les semaines impaires c’est Dominique Quélen qui lance la proposition et les semaines paires c’est Florence Saint Roch. 

Il y a « ma vieille ». Elle s’adresse des conseils, s’explique avec elle-même avec intensité, avec entrain, tellement qu’elle n’utilise pas de virgules, pas le temps de faire une pause, le texte galope pendant lequel elle s’exhorte et s’encourage : à dormir, à cracher, à patienter, à regarder, à travailler, à chanter, à tenir bon, etc … Elle colle à sa réalité tout en essayant de ratisser large l’horizon du connu et de l’inconnu, pour ensuite souvent s’aventurer dans le monde de la mythologie. Elle cherche les moyens d’améliorer sa qualité de vie, de n’être pas dupe, de rester lucide. Et l’écriture caracole de mots en associations d’idées derrière lesquelles on sent tout le plaisir de l’auteure et sa jubilation à manier la langue. En définitive, cette « ma vieille » cherche en se parlant à améliorer sa capacité à se surprendre tout en étant une bonne compagne pour elle-même : « un toi nouveau qui scintille et ondoie dès que tu l’as trouvé celui-là tu ne le lâches pas c’est un monde inconnu où aborder un territoire à explorer rien qui t’oblige à revenir après alors pars ma vieille pars.»

De l’autre côté il y a la voix en italique, qui semble plus détachée du sujet, elle informe, elle raisonne, navigue entre les possibles, tire des semblants de conclusions, s’essaie à la sagesse, fait de l’humour noir ou qui rit jaune, se glisse sous la peau des gens ordinaires pour témoigner de leurs petits malheurs quotidiens, dialogue aussi assez souvent. Le ton est parfois au désabusement, toujours enjoué, grave, ironique, et qui connaît Dominique Quélen et sa façon d’être, le retrouve dans ses variations comme improvisées.

 

Florence Saint Roch/Dominique Quélen, avec/sans titre, éditions Louise Bottu, collection contraintEs, 111 pages, 13 euros

Entre jazz et ping-pong, entre personnages mythologiques, monde onirique et réalité terrestre, on voit que le hasard qui s’invite naturellement, sera contré momentanément par la volonté de se plier à l’exercice demandé ou plutôt au défi relevé dans ce livre. On se retrouve amusés, interrogés, interloqués parfois aussi par la façon dont l’une ou l’autre aborde le thème, par exemple dans le cas de la semaine 14 : avec / sans distinction ; ou encore semaine 24 : avec / sans filtre, là où Dominique Quélen décide de remplacer tous les f par ph et inversement, puis de s’adresser directement à « Phlorence » en espérant « à la phin n’avoir pas trop par mes grafies pharphelues, mes termes phictiphs, phalsiphié l’alfabet de notre éféméride ! »

De semaine en semaine on se régale d’une suite de passages délicieux, de chutes habiles :

  • Semaine 11 (avec / sans grâce), quand l’une danse, l’autre observe : « Faire en français signifie chier. Exemple : ne forçons pas notre talent, nous ne fairions rien avec grâce. »
  • Semaine 13 (avec / sans moi) « mais non c’est sans retour et d’ailleurs le jeu n’en vaut pas la chandelle. Recommencer ? Sans moi. »

Au bout du livre fort captivant, on se demande si le « sans » n’est pas plus important, plus significatif, plus déterminant dans nos vie humaines que le avec. Comme si tout reposait sur le manque depuis la naissance. Comme si chercher à combler, à remplir, allait finalement se révéler vain. On se dit, on se promet : plutôt faire sans, ce qui bien souvent revient à illustrer l’expression « faire avec »… Allez comprendre !!

Présentation de l’auteur

Présentation de l’auteur

Dominique Quélen

Dominique Quélen est né à Paris en 1962. Études littéraires. Agrégation de lettres modernes.  Doctorat de littérature comparée. Sa pratique de la poésie s’appuie avant tout sur le travail du langage comme matériau (d’où, dans un certain nombre de ses textes, le recours aux contraintes formelles), mais matériau signifiant, où la présence du corps est une constante.

© Crédits photos (supprimer si inutile)

Bibliographie

  • De peu, Les Éditions de Garenne, 1990
  • Bas morceaux, Motus, 1992
  • Vies brèves, Rafael de Surtis, 1999
  • Petites formes, Apogée, 20033
  • Sports, Apogée, 2005
  • Le Temps est un grand maigre, Wigwam, 2007, et publie.net, 2008
  • Comme quoi, L'Act Mem, 2008, et La Rivière échappée, 2009
  • Cid Corman, Vivremourir suivi de Lieu, trad. de l'anglais par Barbara Beck et Dominique Quélen, L'Act Mem, 2008, et La Rivière échappée, 2009
  • Système, Fissile, 2009
  • Loque, avec des dessins de Tristan Bastit, Fissile, 20104
  • Finir ses restes, Rehauts, 2011
  • Câble à âmes multiples, Fissile, 2011
  • Des second & premier, L'Âne qui butine, 2012
  • Les Dispositions de la loi, Invenit, 2012
  • Énoncés-types, Le Théâtre Typographique, 2014
  • Oiseaux, extraits, Contrat Maint, 2014
  • Basses contraintes, Le Théâtre Typographique, 2015
  • Éléments de langage, publie.net, 2016
  • Avers, Louise Bottu, 2017
  • Revers, Flammarion, 2018
  • La gestion des espaces communs, LansKine, 2019
  • quélen = enqulé, Louise Bottu, 2022
  • Une quantité discrète, Rehauts, 2022
  • Un ramassis, Propos2editions, 2023
  • Câble à âmes multiples, LansKine, 2023
  • Avec/sans titre, avec Florence Saint-Roch, Louise Bottu, 2023
  • Profil élégie, Le Corridor bleu, 2023
  • Le chant de la plinthe, LansKine, 2024
  • Poésie des familles, Les Hauts Fonds, 2024
  • Fiction tombeau / Ma phrase, Backland, 2024

En traduction :

  • « Die Poesie äussert sich. Dreimal französische Courage : Philippe Beck, Sylvie Kandé und Dominique Quélen », par Tim Trzaskalik et Leo Pinke, Schreibheft, n°88, février 2017, pp.133-191

En anthologie :

  • Yves di Manno et Isabelle Garron, Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010, Flammarion, coll. « Mille&unepages », 2017, pp.1385-1388

Autres :

  • Dominique Quélen, « Je reviens tout de suite », dans Sandrine Wymann (dir.), Jennifer K. Dick (dir.), Écrire l'art, Mulhouse, Kunsthalle, 2019, 208 p. (ISBN 979-10-91091-06-0), p. 160-167
  • Pierre Vinclair, Prise de vers, À quoi sert la poésie ? La rumeur libre, 2019, "Des projets en prose", p.130-140
  • Laure Gauthier (dir.), D’un lyrisme l’autre, Musica Falsa, 2022, entretien, p.78-85

Poèmes choisis

Autres lectures

Florence Saint Roch, Dominique Quélen, avec/sans titre

Comme le nom de la collection l’indique, il y a contraintes, celle de développer autour d’un avec ou sans : sommeil, paroles, ascenseur, opinion, violence … souci, méthode, trucage, chichis… À chaque semaine, sont [...]




Hugo Mujica, En un fleuve toutes les pluies

Il est des œuvres qu’on se doit d’aborder avec la plus grande humilité, des œuvres qui intimident. « Vouloir comprendre, c’est vouloir réduire l’autre à soi-même » dit Hugo Mujica, comment entendre tout en laissant « ouvert » le sens ? Comme il est dit, en quatrième de couverture, « Avec Hugo Mujica, le poète ne parle plus. Il écoute avec les mots. »

Il y a des mots

                   qui sont le silence

                                   de ce qu’eux-mêmes

                            disent

                                                             ils disent racine,

                                                                                non feuillage. 

Hugo Mujica, En un fleuve toutes les pluies,  traduit de l’espagnol (Argentine) par Gaëtane Muller-Vasseur et Audomaro Hidalgo éditions Phloème ISBN 9791096199 55 6, 15 euros.

Le poète nous prévient dès le tout début de son recueil :

                                   Ce n’est pour nommer

                                                         ce qui se tait dans la vie,

                                                                           c’est pour l’écouter

                                                                     que j’écris. 

C’est qu’il est lui-même d’une grande humilité et d’une grande exactitude dans ses mots.

 Manque-t-il quelque chose au silence

quand le fleuve ne le

chante pas ? 

 

La mise en espace du recueil semble déjà nous montrer la voie, les poèmes se déploient sur le dernier tiers des pages : laissant tout le haut de celles-ci blanc et silencieux, ils semblent issus du silence, de la méditation, de la contemplation, de la lenteur. Chaque vers, en escalier, semble descendre du précédent.

Et pourtant, très certainement, cette poésie affirme, refuse, dit « oui » ou « non ». Les maximes sont paradoxales mais restent des maximes, c’est que Hugo Mujica préfère la contradiction à l’harmonie. L’harmonie endort quand la contradiction réveille.

L’oiseau vole

           parce qu’il est ses ailes

                     non parce qu’il sait

                     qu’il en possède :

                                     chacun parvient à soi-même

                                                    quand il est de soi-même

                                                l’oubli.

Une poésie tout entre « une déchirure : l’humain » et « la palpitation du sacré. » Une expérience poétique majeure.

Présentation de l’auteur

Hugo Mujica

Hugo Mujica (Avellaneda, Argentine, 1942) est l’un des poètes les plus importants de la langue espagnole. En 1967, il voyage aux États-Unis, où il a vécu quelques années. Il a participé à l’aventure artistique de Greenwich Village à New York, où il s’initiera à la philosophie et à la peinture. Après sa rencontre avec Allen Ginsberg et le guru et yogi Swami Satchidananda, il décide de faire voeu de silence pendant sept ans dans un monastère trappiste, près de Boston. Sa vision du monde est un croisement entre poésie, philosophie, anthropologie et théologie.

Bibliographie

Poésie

  • Brasa blanca, Sitio del Silencio (1983)
  • Sonata de violoncello y lilas, Sitio del Silencio (1984)
    Existe en version électronique (ed. Nostromo, Buenos Aires, 2003)
  • Responsoriales, Imaginero (1986)
    Prologue d'Humberto Días Casanueva, prix national de littérature chilien.
  • Escrito en un reflejo, Carlos Lohlé (1987)
  • Paraíso vacío, Troquel-Estaciones (1993)
  • Para albergar una ausencia, Pre-textos (Espagne, 1995)
  • Noche abierta, Pre-textos (Espagne, 1999 ; 3 éditions)
  • Sed adentro, Pre-textos (Espagne, 2001)
  • Casi en silencio, Pre-textos (Espagne, 2004)
  • What the embrace embraces / Lo que el abrazo abarca, Coimbra (San Francisco, États-Unis, 2008)
    Éditions spéciale bilingue anglo-espagnole ; trad. à l'anglais de Joan Lindgren.
  • Cuando todo calla, Visor (Espagne, 2013)
  • Y siempre después el viento, Visor (Espagne, 2011)
    Trad. en français de Rodolphe Larrain et Annie Salager, Vent dans le vent, Voix Vives en Méditerranée, éd. Al Manar, 2014
  • Barro de sed partido, Visor (Espagne, 2016)

Essais

  • Camino del nombre, Patria Grande (1985)
  • Origen y destino. De la memoria del poeta presocrático a la esperanza del poeta en la obra de Heidegger, Carlos Lohlé (1987)
  • Camino de la palabra, Paulinas (1989)
  • Kyrie eleison, Troquel-Estaciones (1991 ; 4 éditions)
  • Kénosis, Troquel-Estaciones (1992 ; 2 éditions)
  • La Palabra inicial. La mitología del poeta en la obra de Heidegger, Trotta (Espagne, 1996 ; 6 éditions)
  • Flecha en la niebla. Identidad, palabra y hendidura, Trotta (Espagne, 1997 ; 3 éditions)
  • Poéticas del vacío, Trotta (Espagne, 2002 ; 4 éditions)
  • Lo naciente. Pensando el acto creador, Pre-textos (Espagne, 2007)
  • La Casa, y otros ensayos, Vaso Roto (Mexico-Barcelone, 2008)
  • La Pasión según Georg Trakl. Poesía y expiación, Trotta (Espagne, 2009)
  • Fragmentos de la creación, Monte Carmelo (Mexique, 2010)
  • El saber del no saberse. Desierto, Cábala, el no-ser y la creación, Trotta (Espagne, 2014)
  • Dioniso. Eros creador y mística pagana, Ed. El hilo de Ariadna (Argentine, 2016)
  • La carne y el mármol. Francis Bacon y el arte griego, Ed. Vaso Roto (Mexique-Espagne, 2018)

Contes

  • Solemne y mesurado, Losada (1990)Prologue d'Ernesto Sábato.
  • Bajo toda la lluvia del mundo, Seix Barral (2008 ; 2 éditions)

Anthologies

  • Poesía completa 1983-2004, Seix Barral (2005 ; 5 éditions ; poésie)
  • Más hondo, Vaso Roto (Mexico-Barcelone, 2009 ; poésie)
  • Fragmentos de la creación, Monte Carmelo (Mexique, 2010 ; essais)
  • Del crear y lo creado, 3 vol., Vaso Roto ed. (Mexique-Espagne, 2013 ; poésie, essais, contes)

Textes pour œuvres musicales

  • Poemas de Hugo Mujica. Para soprano, contralto, tenor y tríos de cuerdas, Fabian Panisello (Espagne, 1992)
  • Concertino, Fabián Panisello (Espagne, 1993)
  • Paraíso vacío. 6 Paisajes musicales sobre poemas de Hugo Mujica, Pedro Aznar (Argentine, 1993)
  • Vision du « Paradis vide », Daniel Hugo Sprintz (France, 1996)
  • Azot, Para recitante, coro, 9 músicos y electroacústica, Daniel Hugo Sprintz (Espagne, 1996)
  • Noches adentro. 3 canciones para voz y piano, Daniel Hugo Sprintz (Espagne, 2000)
  • Nadie. Voz y electrónica, Daniel Hugo Sprintz (Espagne, 2011)
  • Nuit aveugle. Opéra de chambre, Santiago Diez Fisher (France, 2013)

Poèmes choisis

Autres lectures

Hugo Mujica, En un fleuve toutes les pluies

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Jacques Josse, Trop épris de solitude

Jacques Josse aime les êtres vivants dans les marges et tous ces pas de côté qui nous apprennent tant sur la nature humaine. Le voici, cette fois, du côté des « épris de solitude » hommes ou femmes qui assument, cahin-caha, leur mode de vie. Il nous en parle dans des poèmes ou dans de courtes proses poétiques qui sont autant de tableaux de genre bien sentis.

« Ce n’est que parmi les pauvres ratés que je trouve les gens que j’aime le plus ; les riches ne peuvent, en termes de généralisations, parvenir à l’originalité qu’en devenant légèrement dingues ». Ce n’est pas Jacques Josse qui le dit mais le poète gallois Dylan Thomas. Des propos que l’auteur rennais pourrait, par contre, reprendre volontiers à son compte.

 Nous voici, en effet, plongés avec son nouveau livre dans l’univers de « fantômes à vélo », d’écorcheurs de lapins ou de piliers de bistrot. Voici un homme « pris de boisson » qui « insulte trois tombes ». Voici « le son rauque d’un cri qui monte du fonds d’un puits ». Voici celle qui voit « des vipères partout ». A trop s’éprendre de solitude, jusqu’à s’en mordre les doigts, on peut tomber dans l’alcool, dans la folie, et, au bout du compte opter pour le suicide comme celui-là qui « s’est accroché » à l’une des branches d’un pommier.

Le monde de Jacques Josse n’est pas rose. Mais son attention soutenue aux gens et aux choses nimbe de lumière tant de scènes de la vie quotidienne. C’est le cas dans ce quartier populaire de Rennes où il vit. « Allée d’Herzégovine, une grosse femme voilée traîne un caddie d’où dépasse une botte de poireaux ». Plus loin, « Cours du Danube, un homme assis sur un ban partage son sandwich avec un berger allemand ». Quittant les grands ensembles de la métropole, il croque des scènes de la vie rurale qu’on imagine volontiers celles de son Goëlo natal. Voici ce paysan « soixante ans/lit froid, vie rêche » qui « lance, remorque pleine/son tracteur dans les ornières ». Voici aussi, car la mer est toute proche, « ce pan de roches noires où dansent,/dit-on, certaines nuits/des squelettes de marins perdus ».

Jacques Josse, Trop épris de solitude, le Réalgar, 77 pages, 15 euros.

Jacques Josse fait vibrer son monde, celui des vivants mais beaucoup, aussi, celui des disparus. Il rend hommages à ces héros du quotidien, ces combattants dont on ne trouve les noms sur aucune stèle, à ces « invisibles, couchés dans des caisses, à l’est ou au nord de la ville » qui « se souviennent des braseros, de la fatigue, des bières bues au goulot, des brusques cris de colère ». Jacques Josse dit qu’ils ont « le sommeil perturbé par le vacarme qui résonne dans les galeries ».

Ces « invisibles », il les associe dans son livre à des hommes sans doute aussi épris d’une forme de solitude, partis tragiquement, mais dont l’histoire a retenu les noms. Ainsi Victor Ségalen dont Jacques Josse évoque la mémoire et la brutale disparition en forêt du Huelgoat (« Cela remue dans les branches/quelqu’un froisse des fougères et du bois »). Ainsi, aussi, l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal dont il a vu la silhouette « danser sur la paroi/d’un mur rayé ». Lisant l’auteur rennais on pense à ces mots du poète marocain Abdelattif Laâbi : « Entre les vivants et les morts/La poésie n’a pas de préférence ».

Présentation de l’auteur

Jacques Josse

Jacques Josse, né le 10 juin 1953 à Lanvollon dans les Côtes-du-Nord, est un Poète et éditeur français. Il vit à Rennes depuis la fin des années 1980.

Poèmes choisis

Autres lectures

La vision Claire de Jacques Josse

 La poésie du Rennais Jacques Josse – né natif des Côtes-d’Armor – est à l’image de la peinture qui illustre la couverture de son livre : crépusculaire, entre chien et loup, dans un paysage [...]

Jacques Josse, Trop épris de solitude

Jacques Josse aime les êtres vivants dans les marges et tous ces pas de côté qui nous apprennent tant sur la nature humaine. Le voici, cette fois, du côté des « épris de solitude » [...]




Christophe Pineau-Thierry, Sentier débutant

Le choix du sizain (près de quatre-vingts) s'est imposé au poète comme un mouvement régulier du coeur, comme la fluidité des vers.

Tout y est relié à l'enfance, à ses détours, à ses déboires, à "ses phrases". Le poète évoque "le haut des patiences", "le cercle de nos coeurs", quitte à être "la buée du temps/ un seul instant d'illusion".

La quête prégnante d'un monde originel traverse tout le recueil, empreint à la fois de nostalgie et de réactivité, au bout des épreuves et des jours.

Les sensibles métaphores dessinent un rapport au monde délicat, "dans l'équilibre du détaché", "voici le son de nos peines/ et le lieu des mots oubliés".

Le poète lui n'oublie pas d'être vrai, juste, mesuré, "attend(ant) le signe de l'aube/ et la simplicité de nos mots".

Le sentier ainsi se nourrit de toutes les expériences et le chemin n'est pas fini, à l'aune de "la nuit originelle de l'âme".

Simplicité et ferveur tressent de beaux textes comme "traces sur la neige".

Lisons :

le doigt de l'ombre sur la porte
en marge des fenêtres du temps
une âme qui circule dans la nuit
la route sombre de la mémoire
l'empreinte sourde de la mer
notre demeure au goût de sang
(p.38)

Christophe Pineau-Thierry, Sentier débutant, PhB éditions, 2024, 52p., 10 euros.

Présentation de l’auteur

Christophe Pineau-Thierry

Né en Anjou, longtemps entre Paris et l’Aube, Christophe Pineau-Thierry réside aujourd’hui dans le Midi de la France.

Sophrologue et formateur, il s’intéresse aux différents modes d’expression artistique (arts plastiques, arts vivants, littérature…). Il a contribué pendant dix ans à l’organisation de nombreux concerts et expositions artistiques dans les églises et granges de villages de l’Aube.

Lui-même peint, écrit et photographie depuis l’adolescence, en quête de cet espace invisible, entre représentation et imaginaire, entre les touches de couleur ou les mots.

Christophe Pineau-Thierry a publié des poèmes dans les revues ARPA, Le Journal des poètes, Lichen, Poésie/première et Recours au poème, ainsi que les recueils Le regard du jour et Nos matins intérieurs aux Editions du Cygne.

Autres lectures

Christophe Pineau-Thierry, Nos matins intérieurs

Il y a quelque chose d'infiniment doux dans ces beaux poèmes d'enfance et de réflexion. La voix, toute simple, énumère les beautés des relations, les amours,ces matins victorieux des « croisements de lumière ». [...]

Christophe Pineau-Thierry, Sentier débutant

Le choix du sizain (près de quatre-vingts) s'est imposé au poète comme un mouvement régulier du coeur, comme la fluidité des vers. Tout y est relié à l'enfance, à ses détours, à ses [...]




Philippe Pichon, (entre) presque (et) rien, – Eloge de l’interstice, Fabienne Raphoz, Infini présent

Face à son propre miroir Philippe Pichon devenu poète après romancier  pratique  des moirures coalescentes par la grandeur de l'allusion et  l'ampleur paradoxale de sa vision. Elle  ne débouche pas sur le néant mais, avec discrétion,  sur des gouffres intérieurs. Ils possèdent  par le talent  de l’auteure des tensions dans l'immobilité paradoxale des vérités politiques, religieuses voire poétiques d'où bondit parfois un bal carnavalesque de sardines céphalomorphes et enchevêtrées.

En conséquence, l’auteur appartient à ces créateurs du déchirement qui portent le plein au milieu des vides du logos.  Mais de fait, il met en branle jusqu'au bout cette extinction de diverses pensées. Et un tel livre devient non seulement le palimpseste de la mémoire mais aussi celui du réel. Est donné ici de surcroit la partie visible de l'iceberg des logos.
L'auteur écrit ou parle parce que l'Un (et quel qu’il soit) lui proposé sa danse des mots. Commence alors le bal de maudits aux mots dits sous une forme de « cavatine ». À savoir une écriture à la recherche des mots et de leurs interstices qui veulent anticiper non seulement ce qui arrive ou va arriver là où dans ce livre le conceptuel est physique.
Linéaire et chaotique la structure de cet ouvrage  laisse parfois entrevoir dans le faire ou dans la forme, les signaux faibles d’une révélation qui nous échappe.  L’allusion devient alors un opéra, une ouverture, voire une opération. Savoir ce qu’elle « promet » est la question. La feinte, lyrique parfois, propose  des mots non-dits ou suggérés portées jusqu’à un « Haut les chœurs » pour s’entendre d’une frontière à l’autre dans un rêve d’humains.. Ici le temps compté prend ses ailes avec des Elles, des Ils sans les chamarrer d’uniformes ou maillots.

Philippe Pichon, (entre) presque (et) rien – Eloge de l’interstice, Editions Dutan, Paris,, 2024, 166 p., 18 €.

Ici chacun reste sur l'autoroute où il semble s'égarer mais  non pour fuir ou  suivre une croyance unique. D’où ce discours allusif chasse de gré ou de force la peur ou le pensum au profit de l’audace.
Dès lors s’il fallait Platon pour préparer le signe du Christ (comme disait Saint-Augustin), il faut des termes mais aussi leurs interstices  pour que surgissent des profondeurs cachées pour que s’émet le désir exonéré du liant, compact.  L’  « entre » permet de se hausser  loin des vigilances inutiles. Le sens en sa qualité d'origine est remplacé par une possibilité d’un  Multiple silencieuse face au Un. 
L'interstice reste pour l’auteure le moyen d’allumer  une polyphonie et une absence. Elle permet cette ataraxie dont Spinoza attendait la conversion des désirs et des affections en pensées là où des mots s'affaissent et le vouloir s'efface. En un tel livre n'est plus une simple parole qui agit là où se trahissent des rapports entre  conscience et désirs de l'un vers l'autre. Par leur « entre » les mots contribuent au devenir de la langue où peut se passer que quelque chose arrive en un certain possible des journées enfantées dont parla Rimbaud.

 

∗∗∗

Fabienne Raphoz, « Infini présent »

C’est en son enfance à la campagne que Fabienne Raphoz a découvert oiseaux, insectes et divers petits animaux sauvages. Mais l’auteur connaissait aussi d’un jeu des 7 familles de bêtes. Cela lui est venu le  : « goût pour la taxinomie et les classifications » et le celui des mots « incompréhensibles ».

Mais à ce qui pourrait rester des suites de textes entomologistes  des poèmes construits à partir de l’histoire des insectes comme les siphonaptères ou les grylloblattes « ailés du Permien » et qui « butinent les conifères » avant de disparaître des ères passées.
De telles bestioles jaillissent une nuit de janvier, d’autres sont plus tardifs. Le tout avec plusieurs critères de choix et classement ( avec explications préambules du poème). Mais aussi parfois, avec humour, distance attendrie et du Ronsard compris rendant la vie plus vieille mais plus jeune aussi.
Tout tient parfois avec un éclat de noir  pour  percer l’opaque par charité dressée de tout l’encre des nuits et de la nature. Surgissent des argiles de vieux dieux en rengaines parfois tribales prêts à la résurrection. C’est une question de survie ou de surmourir aux joies de la terre. Les uns surpassant les autres pour outrepasser le seuil par gueules entières, fronts et ventres encore vidés mais parfois en orgues de combat pour envoyer leurs gloires en première ligne.

Fabienne Raphoz, Infini présent, Héros-Limite, 2024, 130 p., 18 €.

∗∗∗

Silvia Majerska sauvée par les roses

Pour qui sait l’ignorance, la rose « obéit : à la lumière, à la chaleur, à l’eau ; trois lois — trois pères. ». Silvia Majerska, nous le rappelle dans ce livre de 12 portraits de plantes semblables et sœurs (d’ailleurs de la poétesse elle-même). Ils font d’elle une songeuse ailée qui « la nuit, rêve abondamment, sans élégance et jusqu’au bout. je sais qu’elle m’observe respirer, je la révolte, »
 
De telles plantes de pareille présence ne peut devenir des absolues absence  si la poétesse les oublie :ce serait alors sa méconnaissance renforcée. D’autant qu’elles sont des échos de sa vie intérieure.
 
Elle ne supporterait par’ leur indifférence : elle est née pour flairer tous leurs parfums, leurs lumières qui investissent   son corps « les deux sens opposés du vertical. ». Lecteurs et lectrices qui ont oublié de les connaître sont vengés par de tels végétaux. Toutefois et de plus Un certificat de leur valeur passé (elle-même vengeance posthume) leur accorde l’amour, l’amitié et nien sûr au tout près  l’âme. L’âme blessée chez la poète comme en tous les autres. Quant aux roses elle restent  autres éternellement blessée, éternellement renaissante et finalement invulnérable. L’invulnérable incurable. Elles nous habillent  plus totalement que la mer n’habille le rivage.
 
Leurs présences est l’état d’être de l’auteure en des contours d’envol. Par leurs têtes découvertes tout coucher de soleil est sans mélancolie. Ses sens glissent là où sur le « terrain planté de guérillas vertes » eElles  restent l’éclat des sources et deviennent des poèmes, immédiatement et pour toujours.

Silvia Majerska, Blancs-seings, Collection Blanche, Gallimard, 2024, 72 p., 12,90 €.

Présentation de l’auteur

Silvia Majerska

Née en 1984 en Slovaquie, Silvia Majerska a suivi des études en lettres et en linguistique à l’Université d’Orléans et à la Sorbonne. Elle enseigne le français langue étrangère à Paris.

Bibliographie 

En tant que poète et traductrice, elle contribue aux revues en France (À Verse, La Traductière, Place de la Sorbonne, Francopolis, Po&sie) et en Slovaquie (Tvorba, Ostium, Vlna). Matin sur le soleil est son premier recueil publié, aux éditions Le Cadran ligné (21/09/2020).

Poèmes choisis

Autres lectures

Présentation de l’auteur

Fabienne Raphoz

Fabienne Raphoz est une poète, essayiste et éditrice. Elle dirige depuis 1996, avec Bertrand Fillaudeau, les éditions José Corti.

Passionnée par le conte populaire de tradition orale, elle crée en 1998 la Collection Merveilleux , qui accueille des collectes du monde entier, ainsi que des textes classiques ou contemporains qui illustrent le genre au sens large.
Dans le cadre de ses recherches universitaires, elle a publié un essai aux éditions Métropolis, Genève, en 1995 : Les Femmes de Barbe-Bleue, une histoire de curieuses et édité une anthologie commentée : Des Belles et des Bêtes, Corti, 2003.

Ornithologue amateur, elle a publié une anthologie commentée où se croisent l'oiseau et le conte populaire : L'Aile bleue des contes, l'oiseau, Corti, 2009
Elle a publié deux recueils poétiques parus aux éditions Héros-Limite. En 2011 paraît "Jeux d'oiseaux dans un ciel vide, augures" aux éditions Héros-Limite, livre de poésie entièrement consacré aux oiseaux et le livre d'artiste "L'Evolution des formes s'étend à toute la couleur" avec des dessins de Ianna Andréadis chez Franck Bordas.

Source : Wikipédia

Bibliographie

  • Les Femmes de Barbe-Bleue, une histoire de curieuses, éditions Métropolis, Genève, 1995
  • Poussière du ciel : un hommage aux derniers ardoisiers des monts d’Arrée (photographies d’Alain-Claude Kerrien), Filigranes, Trézélan, 1997
  • Huit poèmes, Héros-Limite, Genève, 2002
  • Des Belles et des Bêtes, une anthologie de fiancés animaux, José Corti, Paris, 2003.
  • Pendant 1-62 (poèmes), Héros-Limite, Genève, 2005
  • L’Aile bleue des contes: l’oiseau, José Corti, Paris, 2009
  • Jeux d'oiseaux dans un ciel vide, augures, Héros-Limite, Genève, 2011
  • L'Évolution des formes s'étend à toute la couleur avec des dessins de Ianna Andréadis, édition de 15 exemplaires, Franck Bordas2011
  • Terre Sentinelle, Héros-Limite, Genève, 2014
  • Blanche baleine, Héros-Limite, Genève, 2017
  • Parce que l'oiseau, Éditions Corti, Paris, 2018
  • Ce qui reste de nous, Héros-Limite, Genève, 2021
  • La Saison des mousses, Éditions Corti, Paris, 2023
  • Infini présent, l'insecte, Héros-Limite, Genève, 2024

Poèmes choisis

Autres lectures

Présentation de l’auteur

Philippe Pichon

Commandant honoraire de la Police nationale, révélé au grand public avec son Journal d’un flic (Flammarion, 2007), Philippe Pichon mène conjointement une œuvre de « lecteur » (Saint-John Perse, La Maison de Poésie/Plein Chant, 2004) et de poète ([Entre] presque [et] rien, Dutan, 2021 ; Aux basaltes de l’âge, Prolégomènes, 2021 ; L’Éphémère en héritage, Prolégomènes, 2021 ; La joue pas rasée de la solitude, Prolégomènes, 2022). Il est par ailleurs l’auteur de nombreux essais dont Fichier STIC : une mémoire policière sale (Jean-Claude Gawsewitch, 2010) qui a suscité une vive polémique dans la presse nationale.  Après un succès critique, son essai sur le Maudit de Meudon, Le Cas Céline : coupable, mais de quoi ? (Dualpha) a connu une 3eme édition revue et augmentée en 2019. Prix de la biographie de l’Académie des Pays de France. Le flic-poète est également auteur de récits (L’Enfance violée, Flammarion, 2008 ; Le Pain d’ortie, Dutan, rééd. 2020) et de romans (À contre-silence, Noir & Blanc, 2003 ; Un Regard vers le ciel, Éditions de Paris/Max Chaleil, rééd. 2021). L’auteur a été distingué de nombreux prix littéraires. Il a été membre du Jury de l’Académie des Molières 2020 et membre du Jury 2021 des Rimbaud du Cinéma. Sa pièce de théâtre, Seine de crime, a fait l’objet d’une lecture publique, par la Compagnie Fracasse, à Montreuil (93), le 4 décembre 2021, en attente d’être représentée au Festival Off d’Avignon. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont, chez Douro, Le ciel ne fait pas l’ombre d’un regard paru en 2022.

Bibliographie 

  • Ombre close, poèmes, préface Yves Duteil, Les Presses Littéraires, 1999. (ISBN 2-9513792-0-X) Prix Albert Boudon-Lashermes de la ville du Puy-en-Velay.
  • Voyage en Tsiganie. Enquête chez les nomades de France, essai, Éditions de Paris / Max Chaleil, 2002. (ISBN 2-84621-022-5)
  • Tout ce qu'un policier n'a pas le droit de dire, Entretien avec Christian Millau, document, JC Lattès, 2002. (ISBN 9782709623919) - non paru
  • À contre-silence, roman, éd. Noir & Blanc, 2003. (ISBN 2-911241-35-5)
  • Un Pays vers le ciel, roman, Dualpha, 2006. (ISBN 2-915461-77-5) Nouvelle édition augmentée sous le titre Un regard vers le ciel, roman, Éditions de Paris / Max Chaleil, 2021. (ISBN 978-2-84621-318-9)
  • Le Pain d'ortie, récit, Dualpha, 2006 ; rééd. Dutan, 2020. (ISBN 2-915461-76-7)
  • Journal d'un flic, essai, Flammarion, 2007. (ISBN 978-2-0806-8899-6)
  • Le Cas Céline, coupable mais de quoi ?, essai, Dualpha, 2007 ; 2e éd. Dualpha, 2008; 3e éd. corrigée et augmentée, Dualpha, 2019. (ISBN 978-2-35374-052-9) Prix de la biographie de l'Académie des Pays de France.
  • L'Enfance violée, récit, Flammarion, 2008. (ISBN 978-2-08-120733-2)
  • Fichier STIC : une mémoire policière sale, avec Frédéric Ocqueteau, essai, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2010, préface de Me William Bourdon. (ISBN 978-2-35315-090-8)
  • La Route du Rom. Enquête sur une population expulsée, coll. Coup de gueule, document, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2010. (ISBN 9782350132525) - non paru
  • La Tentation anarchique. Lettre ouverte à Julien Coupat, essai, Jean-Paul Rocher Éditeur, 2010. (ISBN 978-2-917411-38-4)
  • La face cachée de Saint-Tropez. Crimes, arnaques et trahisons, essai, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2011 (à la suite d'un référé introduit par le ministère de l'Intérieur, cet ouvrage a été interdit de publication). (ISBN 978-2-350-13255-6)
  • Petit manuel de désobéissance citoyenne (Quand l'intérêt général est menacé, devenez lanceur d'alerte), essai, JC Lattès, 2014, en accompagnement de William Bourdon (ISBN 978-2709646208)
  • Les Poudrins de la mémoire - I, poèmes, Dutan, 2020. (ISBN 978-2-38270-006-8)
  • Les Poudrins de la mémoire - II, poèmes, Dutan, 2021. (ISBN 978-2-38270-018-1)
  • [Entre] presque [et] rien, lettres & poèmes, Dutan, 2021. (ISBN 978-2-35374-522-7)
  • Tous nos silences ont leurs secrets (deux volumes), poèmes, Siloë, 2021. (ISBN 978-2-9580683-0-1 et 978-2-9580683-1-8)
  • Aux basaltes de l'âge, fragments, Prolégomènes, 2021. (ISBN 978-2-917584-62-0)
  • L'Éphémère en héritage, fragments, Prolégomènes, 2021. (ISBN 978-2-917584-63-7)
  • La joue pas rasée de la solitude, fragments, Prolégomènes, 2022. (ISBN 978-2-917584-64-4)
  • Entre deux échos de Villon... suivi de ...et dix absinthes de Verlaine, Siloë, 2022. (ISBN 978-2-9580683-2-5 et 978-2-9580683-3-2). Prix Baudelaire (Société des Poètes français, 2024).
  • Le ciel ne fait pas l'ombre d'un regard, fragments, coll. Poésie au présent, Douro, 2022. (ISBN 9782384060603)
  • Un ami de haut bord, récit, coll. La Bleue-Turquin, Douro, 2023. (ISBN 978-2384062218)
  • Cieux défunts, ciels défaits, fragments, coll. La Bleue-Turquin, Douro, préface de James Sacré, illustrations de Jacques Cauda, 2023. (ISBN 978-2-38406-22-87) Prix de la découverte poétique Simone de Carfort (Fondation de France, Paris). Coup de cœur des éditeurs indépendants, l'autre Livre, salon de printemps, Palais de la Femme, Paris.
  • J'ai laissé fuir le soir, fragments, coll. L'îlot, Siloë, présentation de Morgane Lombard, 2023. (ISBN 978-2-9580683-5-6)
  • Tout est trop vaste pour les mots, fragments, coll. L'îlot, Siloë, 2023. (ISBN 978-2-9580683-4-9)
  • Pourquoi la littérature du vagin respire mal (Les daltoniennes de l'écriture inclusive), pamphlet, le Verbe haut, 2023. (ISBN 978-2-4911873-6-1) Prix du Livre Incorrect.

Etudes :

« Saint-John Perse ou l’apostrophe polyphonique de la modernité », in Le Coin de table, no 19, juillet 2004 et no 20, octobre 2004 ; La Maison de Poésie / Plein Chant. (ISSN 1299-4022)

« Pierre-Jean Jouve ou l’exorcisme du temps », in Le Coin de table, no 40, novembre 2009, La Maison de Poésie / Plein Chant. (ISSN 1299-4022)

« Pierre Emmanuel ou la raison ardente », in Le Coin de table, no 42, avril 2010, La Maison de Poésie / Plein Chant. (ISSN 1299-4022)

Poèmes choisis

Autres lectures




Marilyne Bertoncini, L’anneau de Chillida

Recueil insondable, si riche en chemins qui se croisent, se dédoublent, se multiplient vers un tout harmonieux présent mais jamais atteint, vers une cosmogonie où réalité et imaginaire ne font qu’un.

Le poème peut être lu à partir de n’importe quel vers qui joue le rôle de centre, qui s’élargit vers le poème et vers le recueil en son entier comme des cercles concentriques quand la pierre jetée à l’eau est devenue ce mot par quoi tout arrive. Nous retrouvons l’Anneau de Chillida qui de fer est devenu cette eau trouble où toute poésie s’inscrit aussi forte et durable qu’un anneau de métal qui est dans tout, que tout appelle dans sa précieuse unité.

On voudrait ne lire qu’un vers par jour et l’emporter la journée durant en l’écoutant et le palpant au fond de soi comme un sourire et dire merci d’exister à cette beauté que nous frôlons exprimée par la douceur de ses images et de ses oxymores. Le lecteur flotte dans la musique des mots éperdus de présent, de souvenirs reliés à cette mythologie toujours présente à ceux qui en font des symboles pour approcher aujourd’hui. D’emblée nous pratiquons la poésie, nous sommes initiés par la teneur dense et ferme d’un vers qui s’étire dans toutes les directions de la sensibilité et de la pensée de l’aube à l’aurore, de la nuit au jour entre tous les points cardinaux de la mémoire qui fuse à chaque poème parmi l’ombre, la lumière, toutes les forces qui se rassemblent en nous sous la conduite d’une baguette magique trempée dans le miroir de nos paroles. Des fragments, des resserrements, la terre, le ciel se dilatent  et livrent leur présence de l’illusion et de la certitude mêlées de réel allant de la dérive à l’ancrage, du présent à l’absence le tout dans une nature prégnante en chaque poème, non pas décorative mais en avant, en action ressentie au plus profond de soi, indissociable.

Marilyne Bertoncini, L'Anneau de Chillida, Atelier du Grand Tétras.

Nous sommes au bord du quotidien ne basculant jamais dans le surréel, sur cette ligne qui fait frémir toute pensée qui s’est déjà dépassée vers l’acceptation du monde, vers cette sensation d’éternité , cette douceur que les mots soulèvent en s’irradiant l’un l’autre de leurs sonorités discrètes et bienveillantes.

Présentation de l’auteur

Marilyne Bertoncini

Marilyne Bertoncini : poète, traductrice (anglais-italien), revuiste et critique littéraire, membre du comité de rédaction de la revue Phoenix, elle s'occupe de la rubrique Musarder sur la revue italienne Le Ortique, consacrée aux femmes invisibilisées de la littérature, et mène, avec Carole Mesrobian, la revue numérique Recours au Poème, à laquelle elle collabore depuis 2013 et qu'elle dirige depuis 2016. 

Autrice d'une thèse, La Ruse d'Isis, de la Femme dans l'oeuvre de Jean Giono, et titulaire d'un doctorat, elle a été vice-présidente de l’association I Fioretti, pour la promotion des manifestations culturelles au Monastère de Saorge (06) et membre du comité de rédaction de la Revue des Sciences Humaines, RSH (Lille III). Ses articles, essais et poèmes sont publiés dans diverses revues littéraires ou universitaires, françaises et étrangères. Parallèlement à l'écriture, elle anime des rencontres littéraires, Les Jeudis des Mots, à Nice, ou les Rencontres au Patio, avec les éditions PVST?, dans la périphérie du festival Voix Vives de Sète. Elle pratique la photographie et collabore avec des artistes, musiciens et plasticiens.

Ses poèmes sont traduits en anglais, italien, espagnol, allemand, hébreu, bengali, et chinois.

 

bibliographie

Recueils de poèmes

La Noyée d'Onagawa, éd. Jacques André, février 2020

Sable, photos et gravures de Wanda Mihuleac, éd. Bilingue français-allemand par Eva-Maria Berg, éd. Transignum, mars 2019

Memoria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l'autrice, ed. PVST. Mars 2019

Mémoire vive des replis, texte et photos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – à paraître, novembre 2018

L’Anneau de Chillida, Atelier du Grand Tétras, mars 2018 (manuscrit lauréat du Prix Littéraire Naji Naaman 2017)

Le Silence tinte comme l’angélus d’un village englouti, éd. Imprévues, mars 2017

La Dernière Oeuvre de Phidias, suivi de L'Invention de l'absence, Jacques André éditeur, mars 2017.

Aeonde, éd. La Porte, mars 2017

La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016

Labyrinthe des Nuits, suite poétique – Recours au Poème éditeurs, mars 2015

 

Ouvrages collectifs

- Le Courage des vivants, anthologie, Jacques André éditeur, mars 2020

- Sidérer le silence, anthologie sur l’exil – éditions Henry, 5 novembre 2018

- L’Esprit des arbres, éditions « Pourquoi viens-tu si tard » - à paraître, novembre 2018

- L’eau entre nos doigts, Anthologie sur l’eau, éditions Henry, mai 2018

- Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approximatif , 2016

- Anthologie du haiku en France, sous la direction de Jean Antonini, éditions Aleas, Lyon, 2003

Traductions de recueils de poésie

-Soleil hésitant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André (à paraître 2021)

-Un Instant d'éternité, bilingue (traduit en italien) d'Anne-Marie Zucchelli, éd. PVST, 2020

- Labirinto delle Notti (inedito) nominé au Concorso Nazionale Luciano Serra, Italie, septembre 2019

- Tony's blues, de Barry Wallenstein, avec des gravures d'Hélène Bauttista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? , mars 2020

- Instantanés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, éditions Imprévues, 2018

- Ennuage-moi, a bilingual collection , de Carol Jenkins, traduction Marilyne Bertoncini, River road Poetry Series, 2016

- Early in the Morning, Tôt le matin, de Peter Boyle, Marilyne Bertoncini & alii. Recours au Poème éditions, 2015

- Livre des sept vies , Ming Di, Recours au Poème éditions, 2015

- Histoire de Famille, Ming Di, éditions Transignum, avec des illustrations de Wanda Mihuleac, juin 2015

- Rainbow Snake, Serpent Arc-en-ciel, de Martin Harrison Recours au Poème éditions, 2015

- Secanje Svile, Mémoire de Soie, de Tanja Kragujevic, édition trilingue, Beograd 2015

- Tony’s Blues de Barry Wallenstein, Recours au Poème éditions, 2014

Livres d'artistes (extraits)

Aeonde, livre unique de Marino Rossetti, 2018

Æncre de Chine, in collection Livres Ardoises de Wanda Mihuleac, 2016

Pensées d'Eurydice, avec  les dessins de Pierre Rosin :  http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/

Île, livre pauvre avec un collage de Ghislaine Lejard (2016)

Paesine, poème , sur un collage de Ghislaine Lejard (2016)

Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015)

A Fleur d'étang, livre-objet avec Brigitte Marcerou (2015)

Genèse du langage, livre unique, avec Brigitte Marcerou (2015)

Daemon Failure delivery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crognier, artiste graveuse d’Amiens – 2013.

Collaborations artistiques visuelles ou sonores (extraits)

- Damnation Memoriae, la Damnation de l'oubli, lecture-performance mise en musique par Damien Charron, présentée le 6 mars 2020 avec le saxophoniste David di Betta, à l'ambassade de Roumanie, à Paris.

- Sable, performance, avec Wanda Mihuleac, 2019 Galerie

- L'Envers de la Riviera  mis en musique par le compositeur  Mansoor Mani Hosseini, pour FESTRAD, festival Franco-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the River »

- Performance chantée et dansée « Sodade » au printemps des poètes  Villa 111 à Ivry : sur un poème de Marilyne Bertoncini, « L’homme approximatif » , décor voile peint et dessiné,  6 x3 m par Emily Walcker  :

l’Envers de la Riviera  mis en image par la vidéaste Clémence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Banlieue»

Là où tremblent encore des ombres d’un vert tendre » – Toile sonore de Sophie Brassard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf

La Rouille du temps, poèmes et tableaux textiles de Bérénice Mollet(2015) – en partie publiés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/

Préfaces

Appel du large par Rome Deguergue, chez Alcyone – 2016

Erratiques, d’ Angèle Casanova, éd. Pourquoi viens-tu si tard, septembre 2018

L’esprit des arbres, anthologie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novembre 2018

Chant de plein ciel, anthologie de poésie québécoise, PVST et Recours au Poème, 2019

Une brèche dans l'eau, d'Eva-Maria Berg, éd. PVST, 2020

 

(Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr),

(fiche biographique complète sur le site de la MEL : http://www.m-e-l.fr/marilyne-bertoncini,ec,1301 )

Autres lectures

Marilyne Bertoncini, Aeonde

Petit livret, grand livre. Encore une fois, après La dernière œuvre de Phidias, Marilyne Bertoncini fait appel à la dimension mythique pour dire la condition humaine.

Les 101 Livres-ardoises de Wanda Mihuleac

Une épopée des rencontres heureuses des arts Artiste inventive, Wanda Mihuleac s’est proposé de produire des livres-objets, livres d’artiste, livres-surprise, de manières diverses et inédites où la poésie, le visuel, le dessin [...]

Marilyne Bertoncini, Mémoire vive des replis

Un joli format qui tient dans la poche pour ce livre précieux dans lequel Marilyne Bertoncini fait dialoguer poèmes et photographies (les siennes) pour accueillir les fragments du passé qui affleurent dans les [...]

Marilyne Bertoncini, Sable

Marilyne Bertoncini nous emmène vers la plage au sable fin, vers la mer et ses vagues qui dansent dans le vent pour un voyage tout intérieur… Elle marche dans [...]

Marilyne BERTONCINI, Mémoire vive des replis, Sable

Marilyne BERTONCINI – Mémoire vive des replis La poésie de Marilyne Bertoncini est singulière, en ce qu’elle s’appuie fréquemment sur des choses matérielles, pour prendre essor, à la façon [...]

Marilyne Bertoncini, La Noyée d’Onagawa

Chant du silence du fond de l’eau, celui où divague le corps de la femme de Yasuo Takamatsu. Flux et reflux du langage devenu poème, long discours sur le vide laissé par la [...]

Marilyne Bertoncini, La noyée d’Onagawa

Cette suite poétique, à la construction musicale, points et contrepoints, bouleverse et interroge. Inspirée d’une dépêche d’AFP, elle fait osciller le lecteur entre plusieurs réalités, temporalités et espaces. Continuité et rupture, matérialité et [...]