Né le 15 juil­let 1922 à Mar­seille, le cri­tique lit­téraire Jean-Pierre Richard est décédé le 15 mars 2019.

Ses études “thé­ma­tiques”, dans la lignée de Gas­ton Bachelard ou Georges Poulet, ont beau­coup influ­encé la per­cep­tion de la poésie de l’équipe de Recours au Poème.

Il nous laisse une oeu­vre abon­dante, inspirée par l’é­tude du rêve et la psy­cholo­gie, couron­née de plusieurs prix dont un prix de la cri­tique en 2015.

Par­mi les titres qui nous ont accom­pa­g­nés : Poésie et Pro­fondeur, les deux vol­umes des Micro-lec­tures (1979 et 1984, Seuil “poésie”), Etudes sur le roman­tisme (Seuil, 1979),  Proust et le monde sen­si­ble (1974)…

Nous avons choisi de lui ren­dre hom­mage en citant un pas­sage de la pré­face à Poésie et Pro­fondeur

 Chaque lec­ture n’est jamais qu’un par­cours pos­si­ble, et d’autres chemins restent tou­jours ouverts. Le chef‑d’œuvre c’est juste­ment l’œuvre ouverte à tous les vents et à tous les hasards, celle qu’on peut tra­vers­er dans tous les sens. J’ai donc choisi de lire Ner­val, Baude­laire, Rim­baud et Ver­laine selon une per­spec­tive qui m’a paru dans leur cas priv­ilégiée et qui est celle de la pro­fondeur. Il m’a sem­blé que leur aven­ture poé­tique con­sis­tait en une cer­taine expéri­ence de l’abîme, abîme de l’objet, de la con­science, d’autrui, du sen­ti­ment ou du lan­gage. L’être pour eux est bien per­du dans les soli­tudes pro­fondes, et c’est du fond de cette pro­fondeur qu’il se man­i­feste aux sens et à la con­science. C’est donc la pro­fondeur qu’il va s’agir pour eux de con­quérir, de par­courir, d’apprivoiser.

Richard, Jean-Pierre. Poésie et Pro­fondeur,  Le Seuil.