1

Une marchande de men­the verte,
toute dresseuse de print­emps et les yeux pleins
d’épis de soleil
m’a appris la poésie
un soir sous un réver­bère éteint.
Je me sou­viens encore
qu’un orage rauque
ton­nait pour les voitures noires
vides illu­minées de pluie.

2

Un héré­tique quelque part dans le monde pour­rait dire:
les athées n’ont pas d’is­sue de sec­ours pour l’âme en cas de mort
elle reste affreuse­ment prisonnière
de la dernière par­tic­ule osseuse
du corps mort trans­for­mé en terre
L’âme non délivrée ainsi
souf­frira éter­nelle­ment avec ce qu’il restera du corps
quoique sous forme infinitésimale .
Durant leur exis­tence ils n’ont pas voulu de Dieu
Lui non p lus ne veut• pas d’eux.
Dieu me pardonne.

3

Dans tout gron­de­ment de ton­nerre, il y a la total­ité indis­tincte de toutes les paroles toni­tru­antes pronon­cées dans les temps reculés par l’hu­man­ité durant un mil­lième de seconde.

4

Regarde moi bien ma petite fille,
ma petite Houda
regarde tous les êtres humains
tous envoyés de la lumière
mais se bous­cu­lant tous autant qu’ils sont
dans une impasse organ­isée savam­ment en la vie.
Ils se prédis­ent tous une mort qui n’est pas la mort.
Mais savent-ils que l’é­ter­nité a com­mencé à sen­tir l’homme
avant le pre­mier homme sur terre?

5

Savez-vous qu’il y va du salut d’un sourire à Dieu
avec un mourant, en plein air
qui ouvre les yeux
la cha­ha­da titubante, dans la bouche
6
L’homme est coupé de ses frères
par de sim­ples corps le sien le leur.
Il en a comme un orage dans le coeur.
Même la Créa­tion nous est intérieure.
Suprême
Imposture
Cosmique.

7

Le jour est arrivé déjà abîmé. Désir de pierre. Je fais sem­blant de respir­er. Je repars à la lune, je con­stru­is la souf­france. Angoisse de toc­sin. Si je m’échange con­tre un singe affreux je ne me reprendrais pas .Appelez moi séance ten­ante un orage j’ai une con­fes­sion à faire: l’en­grenage char­nel est une épou­vante car il sac­ri­fie à ciel fer­mé une res­pi­ra­tion sur un désert de hasard. Même avec une femme famil­ière. Surtout avec une femme domes­tique. J’ai une con­fes­sion à ne pas faire:
le charnier amoureux est un petit plaisir car il sac­ri­fie à ciel ouvert une res­pi­ra­tion qui court aux qua­tre coins de l’e­space. On s’in­stau­re éva­sive­ment en l’autre. A.la fin,  je me représente com­pro­mis à mon ombre accusatrice. J’ai arrêté le feu hurlant jusqu’à l’au-delà des choses. Lorsqu’un astre est né à quelques mètres de la terre, deux vieil­lards se sont don­né ren­dez-vous chez Dieu.
Avec ma petite fille Hou­da cristalline, la vie est une esplanade orchestrée dans  le silence par une joie torride.
Les mots m’écrivent infidèle au monde.
Je patauge dans l’orage.
Seul l’amour char­nel a un écho dans l’au-delà.
Un homme en par­fait état de mourir reprise patiem­ment des poignées de sel.
Je me main­tiens iné­gal à moi: l’homme ne hait finale­ment que lui-même.
Un ruis­seau est mort du fris­son d’un acci­dent de crépuscules.
J’aime char­nelle­ment mes inter- péné­tra­tions amoureuses en fran­chise de sex­es avec les femmes.
Devant la plu­part des êtres humains on a l’im­pres­sion qu’il y a mal­donne entre leur âme et leur corps.
Mourir c’est pré­cis­er pour la pre­mière fois sa pensée.
Mourir c’est penser pour la pre­mière fois objectivement..

8

Espace inconnu
une femme nue peu vraie
l’or­age arrête sa respiration:
issue char­nelle du crépuscule.

9

Dans des ruines assyriennes
un cou­ple de touristes australiens
sent une odeur soudain,
une odeur ter­ri­ble venue on ne sait d’ où.
et aus­sitôt leur amour mutuel s’é­va­pore ain­si que leur foi
à jamais.

10

 

La femme est belle comme un cré­pus­cule qui se mas­turbe. Id.
Com­ment ai-je pu écrire une chose aus­si extravagante(30.12.2012).
 

Présentation de l’auteur

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