Elo­dia Tur­ki nous a quit­tés le 30 novem­bre à Tunis.

Elle est née en 1939, à la fin de la guerre d’Espagne, dans une prison espag­nole où sa mère antifran­quiste mil­i­tante était enfer­mée et con­damnée à mort.
 
Poète fran­co-tunisi­enne, elle épousa un diplo­mate et vécut sans se fix­er dans les villes d’Europe. Elle mena de nom­breuses activ­ités : cham­pi­onne d’athlétisme, pro­fesseur de yoga, psy­ch­an­a­lyste, éditrice… Tout au long de ces années la poésie est présente dans sa vie. En 1990, elle pub­lie un pre­mier recueil, De Pierre et d’eau, primé par le grand prix de la Baule. En 1993 elle ren­con­tre Guy Cham­bel­land, qui édite son deux­ième recueil, Pos­si­bil­ité antérieure, en 1994 et fonde l’association Le Pont de l’Épée pour soutenir l’ac­tiv­ité édi­to­ri­ale de ce dernier, et la survie de sa librairie-galerie du 23, rue Racine, à Paris.
 

À la mort de Guy Cham­bel­land en 1996, elle fonde avec Alain Bre­ton les édi­tions Librairie-Galerie Racine. Elle sauve ain­si la librairie-galerie du 23, rue Racine, tout en relançant le lieu et le tra­vail édi­to­r­i­al de la mai­son,  avec Jean Bre­ton et Christophe Dauphin. 

Elo­dia Tur­ki, Mains d’om­bre, extraits lus par­Mar­i­lyne Bertoncini.

Durant cette péri­ode, elle pub­lie plusieurs recueils : El Ghaz­al en 1997, L’Elle du doute en 2001 ou Ily Olum en 2003.  Elo­dia Tur­ki a co-dirigé les édi­tions Librairie-Galerie Racine, de 1996 à 2006, vivant entre Tunis et Paris.
 
Elle nous a quit­tés le 30 novem­bre 2020.

Je pour­su­is l’onde lente

le con­tre-songe de notre histoire

 

C’est de tous les sou­venirs le plus douce­ment triste

Quelque chose rouge  quelque chose fort en mes doigts dénoués

Tu cherch­es un con­tour – un dieu pour l’implorer

Qu’espères-tu qui ne soit en toi depuis le pre­mier souffle ?

Seul inter­dit – ce moment sus­pendu perplexe –

un peu –

qu’un liq­uide brûlé enfin délivre

 

Elo­dia Tur­ki, L’Inifi­ni désir de l’ombre

Sur Recours au poème

Trois écri­t­ures de femme, de Lucien Wasselin

Fil de lec­ture de Car­ole Mesrobian

Poèmes d’Elodia Turki 

La mer dess­inée par ma soif

Som­bre venu